Jean Clarino Edouard, qui était âgé de neuf ans et atteint de trisomie 21, a perdu la vie après avoir été percuté par un scooter piloté par un adolescent. Ce n’était pas son premier accident. Un an auparavant, il avait été percuté par une motocyclette. Cela avait failli lui coûter la vie. Ses proches reviennent sur cette douloureuse épreuve.
C’est dans l’après-midi du vendredi 24 novembre 2023 que les funérailles de Jean Clarino Edouard, 9 ans, ont eu lieu. Le petit, surnommé affectueusement Nono, a été percuté par un scooter piloté par un adolescent de 15 ans jeudi. Mais ce n’était pas son premier accident de la route.
Il y a un an, il avait été percuté par une motocyclette. « Mon fils était sorti de la maison. En un instant, alors qu’il traversait la route, une motocyclette l’avait percuté », explique Agnès Jean, 40 ans, les larmes aux yeux et la gorge nouée par le chagrin.
Le choc avait été brutal. « So krann ti kraze. Sa zour la kan tinn amenn li lor latab loperasion, ti finn trouve li pou bizin enn segon loperasion », se remémore Agnès non sans peine.
Une épreuve douloureuse pour cet enfant atteint du syndrome de Down (trisomie 21). Il s’était retrouvé plusieurs jours aux soins intensifs. « Mais il s’en était miraculeusement sorti », confie sa mère. Le médecin traitant avait informé la famille que cela prendrait du temps avant qu’il ne se remette de ses blessures. « Dokter ti dir nou ki avek letan, li pou korek », dit-elle.
Grâce au soutien de ses proches, Clarino était parvenu à surmonter ce terrible coup du sort. « Après quelque temps, il s’était effectivement rétabli de l’accident. Il souriait à nouveau et il nous faisait rire. Il suivait ses traitements régulièrement », poursuit Agnès.
Pour sa famille et lui, cet accident n’était plus qu’un lointain souvenir. Clarino avait repris le cours de sa vie. Mais le sort s’est de nouveau acharné sur lui le jeudi 23 novembre 2023.
« J’étais à un atelier. Mon époux était au travail. Clarino était à la maison. Son frère l’avait mis au lit dans l’après-midi pour qu’il dorme un peu. C’est finalement lui qui s’est endormi, alors que Nono, lui, n’a pas pu trouver le sommeil. Il s’est levé du lit et il est sorti de la maison », raconte Agnès, en pleurs.
Puis le malheur a frappé. L’enfant marchait au bord de la route quand le scooter l’a percuté. Il a été projeté sur l’asphalte. Ses parents ont immédiatement été alertés. « ‘Mo leker inn fermal kan monn tann sa aksidan la’. Mon époux s’est rendu sur place. Il est resté avec notre enfant qui était grièvement blessé », relate la maman.
Elle s’est ensuite rendue à l’hôpital, mais elle n’a pas pu le voir. « Il était aux soins intensifs. On ne m’a pas laissé entrer pour le voir. Une demi-heure après, un médecin m’a informée que le cœur de mon petit garçon avait cessé de battre », confie Agnès.
Un coup de massue pour son époux et elle. Cette épreuve a ravivé de vieilles blessures. « Nono avait survécu au premier accident, mais cette fois, il y a laissé la vie », lance sa mère en larmes.
Tous ceux qui ont côtoyé le petit Clarino garderont de lui le souvenir d’un enfant joyeux, attachant et très affectueux. Ce petit être faisait la joie de sa famille. Il était le cinquième d’une fratrie de neuf enfants. Atteint de trisomie 21, le garçon ne parlait pas comme ses frères et sœurs. « Mais il arrivait à se faire comprendre », précise sa mère.
Le petit fréquentait une école spécialisée dès le plus jeune âge. Son papa Clarel tient à faire ressortir que c’était un enfant très débrouillard. « Li ti enn zanfan bien gayar. Nou ti konpran li. Kan li ti fin, li ti amenn enn lasiet vid pou montre nou. Si li ti swaf, li ti pran enn boutey ou enn goble pou montre nou », détaille-t-il.
S’il reconnaît que son fils ne pouvait pas parler, il précise néanmoins qu’il aimait la musique. « Il était très proche de son frère Thomas. Quand il mettait de la musique pour chanter, Clarino en faisait de même. Il gazouillait. Il s’amusait », relate Clarel, qui gardera ces moments à jamais gravés dans sa mémoire.
Le petit, qui était entouré de ses frères et sœurs, était un enfant choyé. « Il avait toujours besoin d’affection. Il aimait qu’on le prenne dans les bras », lâche Clarel, le cœur lourd.
Le véhicule de police transportant l’enfant impliqué dans un autre accident
Après l’accident de scooter, la police et le Samu ont été prévenus. Les agents du poste de Roche-Bois ont été les premiers à arriver sur place. En voyant l’état de santé de Clarino Edouard, ils l’ont immédiatement placé dans leur véhicule, en compagnie de son père, pour le transporter à l’hôpital.
Mais en route, le conducteur a heurté une motocycliste et sa fille. Une ambulance est arrivée et les a conduites à l’hôpital. Cette femme a été admise après avoir reçu les premiers soins. Quant à sa fille, elle a été autorisée à partir. Clarino Edouard a malheureusement poussé son dernier soupir peu après.
Inculpation de l’adolescent de 15 ans ayant percuté le garçon
L’adolescent de 15 ans qui pilotait le scooter a comparu devant la Children’s Court le vendredi 24 novembre 2023. Il est provisoirement inculpé d’homicide involontaire. Lorsque l’accident est survenu, l’adolescent a été conduit au poste de police de Roche-Bois. Sa famille a été prévenue. Ses parents se sont précipités sur place. Vu son âge, il ne détient pas de permis de conduire. Il a été placé en état d’arrestation.
Il a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. Les policiers le soupçonnent d’avoir été sous l’influence d’une drogue ou d’une boisson enivrante au moment de l’accident. Il a subi des prélèvements sanguins qui ont été analysés. Les enquêteurs sont en attente des résultats.
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