Drogue, fusillade, guerre de gangs et vengeance. C’est le genre d’atmosphère auquel les habitants de cité Ste-Claire sont habitués depuis une dizaine d’années. La fusillade du samedi 12 décembre n’a été que l’aboutissement des tensions qui agitent cette zone de Goodlands.
Cité Ste-Claire abrite une centaine de familles. Cette cité ouvrière se trouve à moins de cinq minutes du poste de police de la région. Les événements du 12 décembre, avec usage d’armes à feu, démontrent comment ce quartier est devenu, en quelques années, une plaque tournante du trafic de drogue.
Selon le voisinage, c’est la première fois que des affrontements de cette envergure se produisent dans la cité. La majorité des cas de violence recensés dans la région relevaient souvent, jusqu’ici, de bagarres familiales. C’est la première fois qu’on a essayé de régler un conflit à coups de revolver…
Comme toutes les cités ouvrières, cité Ste-Claire projette l’image d’un endroit tranquille. Les rues serpentées de la région sont asphaltées. La plupart des maisonnettes sont construites en dur. Les gens sont accueillants. Les enfants jouent dans les rues en cette période de vacances scolaires…
Mais une fois la nuit tombée, le quartier sombre dans le crime. Après 18 heures, racontent les habitants, les trafiquants de drogue apparaissent dans leurs berlines pour s’approvisionner. Ce sont des adolescents de 14-15 ans qui leur refourguent la marchandise. Tout cela se déroule au su et au vu de tout le monde à proximité du Centre de Solidarité Santa Clara qui a été construit il y a sept ans, à cinq minutes de marche du Friendship College.
Ces adolescents, ajoutent les habitants, ne sont pas scolarisés. Ils s’adonnent au trafic de drogue synthétique, qui a fait irruption dans la région depuis trois ans. Certains d’entre eux sont soit en liberté conditionnelle, d’autres recherchés par la police pour divers délits.
« Il faisait bon vivre auparavant. Il n’y avait pas de trafic de drogue, les enfants étaient scolarisés et nous n’avions pas peur de marcher dans les rues le soir. Mais depuis 10 ans, nous assistons à des scénarios dignes de films d’Hollywood. Et aujourd’hui, le trafic de drogue synthétique fait rage. Des enfants de 4 ou 5 ans, qui ne sont pas scolarisés, font les poches des étrangers qui viennent dans la région et les terrains en friche sont transformés en repaires de drogués », explique une habitante du quartier.
Un policier de Goodlands avoue que la cité Ste-Claire a mauvaise réputation. « Même les policiers sont parfois réticents à faire des descentes dans ce quartier », dit-il.
Les forces vives soulignent qu’il y a plusieurs facteurs qui contribuent à la dégradation des mœurs à cité Ste-Claire : manque d’infrastructures, de descentes policières et de ‘committee policing’.
Jean-Noël Bundhoo, des forces vives, dédramatise quelque peu en soutenant que la situation est sous contrôle, tout en condamnant la fusillade de samedi dernier.
« Il ne faut pas que de tels événements se reproduisent. C’est pourquoi nous sommes sur le terrain pour conscientiser les habitants sur les méfaits de la drogue », dit-il.
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