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Cité Saint-Louis : la mal-aimée

Cité Saint-Louis La plaine de foot n’est que poussière
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Pour découvrir Cité Saint-Louis, longez la route du cimetière à Pailles. À droite et à gauche de cette route relativement large, de beaux édifices. Au fond, une plaque indiquant Avenue Rose. Tournez à gauche et vous êtes à Cité Saint-Louis.

Le contraste est saisissant. Les routes sont étroites et défoncées. Une voiture a du mal à y passer. Ici et là, des déchets ménagers et ce qui reste de matériaux de construction. Des rues visiblement pas nettoyées depuis longtemps. Puis, prenez à droite et vous arrivez au terrain de football.

Un terrain en piteux état

yves
Yves Félicité (Job) porte-parole des habitants de St. Louis.

En parcourant la cité, nous constatons que c’est le seul endroit où les 80 familles peuvent prendre l’air, faire de la marche ou du jogging. Mais comment jouer au football ? Le grillage a cédé complètement et les barbelés sont rouillés. Les buts tiennent comme par enchantement, car ils sont cassés. Les filets aussi. Le ballon lors des matchs atterrit dans la cour d’une usine en construction. Vous avez compris : autant ne pas jouer au football. L’état même du terrain est déplorable. À la moindre brise, un nuage de poussière s’élève. C’est parce que le gazon a disparu depuis belle lurette.

Des bactéries en permanence

À l’extrémité nord-est du terrain, une petite forêt nous intrigue. Elle longe le terrain. Pas sécurisant pour les enfants et même les adultes. Nous allons en avoir le cœur net. Là-bas, une odeur épouvantable se dégage. Des eaux usées se jettent dans le ruisseau Saint-Louis. Yves Félicité, qui habite non loin du terrain, explique qu’une bouche d’égout est régulièrement obstruée en amont et ces eaux se déversent dans le ruisseau qui mène à Canal-Dayot.

Mais il y a pire : un conduit des eaux usées déborde régulièrement et inonde un jardin d’enfants. L’eau monte jusqu’à 30 centimètres. L’odeur est intenable. Comme un tuyau d’égout déversant sa matière infecte sur le sol. À cet endroit, le terrain reste boueux et il est envahi en partie par les mauvaises herbes. À côté, la petite forêt d’arbustes et de plantes, touffue puisque bien alimentée par l’eau du ruisseau.

La mairie a construit un autre jardin d’enfants à côté, mais l’herbe est partie depuis longtemps. Ici et là, des trous. Derrière, les buissons drus qui font peur aux enfants.   

Bref, Cité Saint-Louis a l’air d’être un coin abandonné par les autorités. Yves Félicité (Job, pour les intimes) se fait le porte-parole des habitants. « Isi, kan zwe foutborl, pa kapav met gorl. Fensing finn koule, pe rouye. Poto ? Kouma ou tous li, li tombe. Dispanser ferme midi olie 18 er. Get sa vestier la. Li rest touzour ferme. Koman bann zen pou sanz zot avan zwe foutborl. Lameri ti promet pou sanz fensing, met lalimier. Sink depite dan landrwa, kat conseye, zero travay. Mo finn apran ki bidze pou Cité Saint-Louis finn transfer lor Morselman Raffray, kot laplen deza korek. E get sa salte la. Zot dir zot pou vinn balie, zame zot vini », lâche-t-il, amer.

Feroz Saumtally

 

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