Malgré les descentes policières et les promesses de vigilance accrue, le quartier de Pailles continue d’être gangrené par la drogue et la prostitution. Les habitants sont excédés, les enfants sont exposés à la débauche et les mineurs utilisés comme vendeurs... Le fléau semble désormais incontrôlable, notamment à l’avenue Talipot, où règne une femme que tout le monde surnomme la « patronne ».
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Dans un précédent article du Défi Quotidien publié le 19 octobre 2025, notre rédaction alertait sur un trafic de drogue en plein jour près de l’école Xavier Barbé. Les autorités avaient promis d’agir. Pourtant, à peine dix jours plus tard, le constat est amer : rien n’a changé.
À l’avenue Talipot, une femme bien connue des services de police - déjà interpellée à plusieurs reprises - continuerait à écouler de la drogue en toute impunité, au vu et au su de tout le monde. Selon plusieurs habitants, elle se serait même fait un nom dans le milieu. « Li la toulezour ! Ladrog pe vann net devan dimounn. Mem bann madam la site bizin pas divan so lakaz, zot pe gagn la peur », dénonce une résidente sous couvert d’anonymat.
Depuis environ un mois, les habitants ont remarqué la présence d’un jeune homme inconnu du quartier, souvent vu dans une voiture beige ou depuis deux semaines, sur une moto de grosse cylindrée - verte ou noire - sans plaque d’immatriculation. Il passerait la plupart de son temps chez la « patronne » et agirait comme coursier, transportant la drogue jusqu’à Batterie Cassée et Caro Calyptus.
« Nou pas compran kouma la police pa trouve sa ! Ena Safe City, ena camera partou, mais la drog pe touzour circule », s’indigne un habitant. « Mem kan Adsu vini fouy, li pa trouv nanye. Madam-la finn gagn linformasyon, li pran so fami, li ale fer picnic. Ena dimounn dan la polis ki pe averti li », poursuit-il, amer.
Les riverains affirment aussi que la suspecte emploie des mineurs pour vendre ou transporter la drogue, et que des enfants sous sa garde ne vont plus à l’école. « CDU ti vini, zot finn trouv zanfan mineur dan la kaz, me apre sa zot disparet net. Pa finn tann zot ankor ! » ajoute une mère de famille, la voix tremblante.
Constat alarmant
Le constat est tout aussi alarmant à Cité Durgahed et avenue Palmier, où la drogue et la prostitution s’exposent au grand jour. Le petit kiosque du quartier, autrefois lieu de rencontre, est devenu un repaire pour toxicomanes et prostituées. Des habitants ont découvert sur place des fioles vides de méthadone et des seringues usagées, jonchant le sol. « Nou pe viv dan lenfer ! Ena zanfan ki pase pou al lekol, zot trouv sa senn-la. La polis Pailles paret ki zot pa trouv nanye », témoigne un père de famille, en direct sur les réseaux sociaux.
Face à cette montée d’indignation, le député de la circonscription, Dr Farhad Aumeer s’est rendu sur place pour rencontrer les habitants. Il affirme avoir déjà alerté le commissaire de police et les hauts gradés de Port-Louis Sud. « Nous devons nettoyer le quartier de ces fléaux. Je veux que les habitants puissent vivre en sécurité et en paix », a-t-il déclaré, s’engageant à une action rapide.
Toutefois, pour les habitants de Pailles, les promesses ne suffisent plus. Tant que la « patronne » continuera de régner sur son territoire, la peur restera maîtresse des lieux.
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