Economie

Circuit monétaire: l’excès de liquidités atteint son niveau le plus élevé en un an

Absence de bons projets, morosité, attentes du budget… Autant de raisons qui, selon l’économiste Eric Ng, expliquent pourquoi l’excès de liquidités, dans le circuit bancaire local, a atteint son niveau le plus élevé en un an. Dans un document publié sur son site Web, la Banque de Maurice (BoM) affirme qu’au 9 juin, l’excès de liquidités dans les banques a été de Rs 12,6 milliards. Il faut remonter jusqu’au 11 juin 2015 pour noter un niveau supérieur à ce montant. Les données de la Banque centrale révèlent que le montant a presque doublé en un mois (du 12 mai au 9 juin). « Il y a un ralentissement dans l’octroi de prêts, car il y aurait un manque de projets viables à financer à Maurice », affirme Eric Ng. « Les banques ne sont pas disposées à octroyer des facilités sans s’assurer que l’emprunteur dispose d’un plan solide lui permettant de rembourser le montant dû. » L’excès de liquidités intervient quand les banques détiennent de l’argent supérieur au montant requis par la BoM. Si le montant est minimal, d’un point de vue relatif, il n’y a aucun souci à se faire dans un court ou moyen terme.

Le reflet d’une morosité au sein de l’économie

En revanche, un excédent monétaire en hausse serait un signe que l’économie nationale n’est pas au mieux de sa forme. Pour empêcher que la situation se complique, la BoM est intervenue en force sur le marché monétaire afin d’éponger l’excès. Au 23 mai, plus de Rs 50 milliards ont été épongées, avec un impact immédiat sur les finances de la BoM. Sans une intervention, le taux d’intérêt aurait chuté et se serait retrouvé en zone négative. « Un taux d’intérêt négatif sur les dépôts est indésirable d’un point de vue social dans le contexte mauricien », affirme la Banque centrale. Au cours de ces cinq dernières années, la croissance est restée en dessous de la barre des 4 %. En 2016, on devrait s’attendre à une reprise. Statistics Mauritius prévoit une expansion économique de 3,9 %, boostée par le secteur privé. Le Budget 2016-17, qui sera présenté le mois prochain, devrait donner une indication plus précise des priorités du gouvernement pour relancer la machine économique. Les entreprises réagiront en conséquence. « L’excès de liquidités reflète une situation de morosité au sein de l’économie et une baisse de l’investissement du secteur privé », fait ressortir Eric Ng. « Certes, les entreprises sont en mode attente par rapport au Budget. Mais cette situation d’excès ne date pas d’aujourd’hui. »
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