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Circuit monétaire : le paiement 24/7 en temps réel prend forme

Bank of Mauritius

La technologie s’est davantage incrustée dans les finances au quotidien, s’ajoutant aux services et produits déjà en offres, avec par exemple l’application Juice de MCB Group Ltd. Le mercredi 14 août, la Banque de Maurice a levé le voile sur le nouvel écosystème de paiements, qui accélère et simplifie les transactions avec de nouvelles possibilités. Et le samedi 24 août, Mauritius Telecom a lancé my.t.money, un service de transactions via smartphone.

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Nom de Code : National Payment Switch, ou NPS pour les initiés. Pour le commun des mortels – le Mauricien effectuant des retraits aux guichets et paiements dans des supermarchés et commerce - c’est un langage technique voire compliqué. Parce que le citoyen lambda ne s’interroge pas sur le système qui facilite ses transactions, aussi longtemps que l’argent atterrisse sur le bon compte et que le montant exact soit débité.

Au fait, quand un utilisateur brandit sa carte de débit ou de crédit, il est en passe d’initier une séquence de communications hyperrapides via une route informatique très sécurisée, avec un détour à l’étranger. Du moment que la personne tape son code sur le terminal (Point of Sales - PoS) dans le commerce, un contact est établi avec le propriétaire du PoS (d’habitude, une banque). Si le client n’est pas membre de ladite banque, un message sera envoyé au réseau international duquel la carte fait partie (Visa ou MasterCard). Le réseau envoie un message à la centrale de la banque du client, qui autorise ou refuse la transaction. Ce message refait la route en sens inverse. C’est ce qui explique le (court) lapse de temps entre le code et l’impression du reçu par le terminal.

Or, tout cette série de connexions dans le réseau interbancaire a un coût parce que le commerce paie une commission à la banque, et la banque verse une somme (conséquente quand on fait l’addition) à Visa et MasterCard. C’est un coût l’acheteur paierait de manière directe ou indirecte.

C’est là qu’intervient le nouveau NPS de la Banque de Maurice, ayant pour nom MauCas (Mauritius Central Automated Switch), une plateforme regroupant les dernières technologies. Cette plateforme agit comme une autoroute rapide entre les commerces et banques locaux (pas la peine de solliciter Visa ou MasterCard), réduisant de facto les coûts. 

Avec une connexion rapide entre les banques locales, le client, par exemple, serait appelé à payer beaucoup moins en termes de frais s’il effectue un retrait à un guichet appartenant à une autre banque. 

Et ce n’est qu’un fragment de ce qu’offre MauCas. L’entrée en opération de MauCas facilite tout ce qui est paiement par voie électronique ou transfert. Autre exemple, si une personne doit transférer de l’argent sur le compte d’un proche qui est client d’une autre banque, la transaction est appelée à être exécutée en moins d’une minute au lieu d’attendre le prochain jour ouvrable. Nous basculons donc à un modèle où le 24/7 est de mise.

Ce n’est pas tout. Avec l’utilisation optimale des solutions qu’offre la nouvelle plateforme de paiement, c’est un bond vers une cashless society qui s’annonce, éliminant de manière progressive l’utilisation de l’argent liquide, qui se compte en dizaines de milliards de roupies. Selon les données de la Banque de Maurice, le Maurcien effectue des transactions annuelles de quelque Rs 52 milliards sur les Point of Sales. En 2018, le retrait total auprès des guichets a été de Rs 87 milliards (de l’argent utilisé pour des paiements en espèces dans des commerces n’ayant pas un Point of Sales et ailleurs). D’ailleurs, on s’étonne que dans un pays où il y a 1.9 million de cartes en circulation (débit et crédit), il y a quelque Rs 32 milliards (en billets, incluant les nouveaux Rs 2,000, et pièces de monnaie) en circulation.

Une nouvelle étape est franchie dans cette mouvance internationale de cashless society. Samedi dernier, Mauritius Telecom a lancé son myt.money, offrant au Mauricien d’avoir et gérer son portefeuille sur son smartphone. À partir de là, il pourra payer le commerçant en scannant un code spécifique. L’argent sera débité de son compte vers celui du commerce. Quand on dit commerce, cela pourrait être un marchand ambulant, un maraîcher du marché central où 100% des ventes se font en liquide. Le tout grâce à MauCas qui sera la plateforme faisant le lien entre le client, Mauritius Telecom, les commerces et les banques.

Une fois de plus, ce n’est que le début. Des entreprises pourront aller au-delà de la simple carte de fidélité, en la transformant en outil de paiement dans leurs points de vente, le tout dans un écosystème qui se veut être rapide et sécurisé.


Capacité

44 millions de transactions par mois

La nouvelle plateforme de paiements agit non seulement comme une autoroute rapide dans l’exécution et facilitation de paiements, elle est en mesure d’exécuter un plus grand nombre de transactions. 

Prenons comme référence la période de décembre 2018. Au cours de ce mois, le nombre de cartes en circulation a été de 1.922 million (débit et crédit). Quelque 8.74 millions de transactions (retraits sur les ATMs et paiements) ont été effectuées. 

Dans sa forme actuelle, la plateforme pourra exécuter quelque 44 millions de transactions, soit le quintuple du volume en décembre – mois le plus chargé, achats et fêtes de fin d’année oblige. Qui plus est, la plateforme pourrait être améliorée en termes de capacité, accélérant davantage le processus de paiements.


Coulisses

Trois banques en discussions avancées

Trois des plus grandes banques commerciales, dont la MCB Group Limited et la SBM Bank (Mauritius Limited (les deux ayant 65% de part de marché) sont en passe de basculer sur la nouvelle plateforme de paiements. L’étape des discussions a été franchie. Place maintenant aux tests en temps réel, réglages dans les plus brefs détails afin que la transition soit sans heurt, affirme-t-on dans les milieux concernés. C’est un signe que les banques travaillent en étroite collaboration avec le régulateur bancaire depuis que la nouvelle plateforme est en gestation. Il va sans dire que c’est une transition dans la durée, un exercice qui mérite que tout se passe dans les meilleures conditions possibles afin que les intérêts de tous soient sauvegardés, souligne une source proche des négociations sous le couvert de l’anonymat, au vu de la nature sensible de telles discussions.


Recrutement

Un Help Desk à la Banque centrale

La migration des banques vers la nouvelle plateforme de paiements ne se ferait pas sans interpellations et questions. À cet effet, un centre y sera consacré, opérationnel 24/7, est en passe d’être mis sur pied. Dans un communiqué en date du 21 août et publié sur le site de la Banque centrale, le régulateur recrute des Help Desk Officers. 

Ces Help Desk Officers seront appelés à se relayer afin d’être le premier point de contact avec les participants au National Payment Switch. Ils auront pour responsabilités de gérer les transactions, connexions et interfaces avec banques, membres de la plateforme, relayer les requêtes sensibles et complexes aux cadres de la Banque centrale. À leur charge, également, de surveiller les alertes à la fraude.

 

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