Magazine

Circuit jazzique: Mo’zar après José Thérèse

Les « z’ouvriers » du centre de formation musicale Mo’zar continuent, tant bien que mal, de faire honneur à José Thérèse. Il y a un an, le fondateur de l’atelier décédait. Le crépuscule est naissant. Les « z’ouvriers » - un terme employé par feu José Thérèse pour désigner les musiciens de l’institut - sont en pleine répétition. Ils ont été approchés en vue d’interpréter quelques morceaux de leur répertoire pour un mariage, le 5 décembre prochain à l’Aventure du sucre. La musique bat son plein dans la salle. Le saxophoniste Ivan Bazile, un des enseignants de musique de l’institut et ancien élève de José Thérèse, explique que les répétitions vont bon train. Selon lui, les musiciens du Mo’zar Jazz Band font leur possible pour perpétuer l’héritage de leur mentor. [blockquote]«José n’est certes plus présent, mais son âme est parmi nous. Nous ressentons sa présence lorsque nous franchissons le seuil de l’institut», dit-il.[/blockquote] Ce dernier, qui a fait ses débuts à l’atelier à l’âge de 14 ans, est un saxophoniste réputé. Il a eu l’occasion de faire une tournée en France par le biais d’une troupe de cirque. Il est actuellement enseignant de musique dans une école privée.

Discipline

« Nous sommes convaincus que José Thérèse serait fier de l’atelier de musique qu’il a mis sur pied. Rien n’a changé, sauf les méthodes d’enseignement. Il est vrai que les nouveaux enseignants de l’institut de musique ont une façon différente d’instruire. Ils sont moins intransigeants que José Thérèse, mais imposent quand même une discipline que les élèves suivent à la lettre », poursuit Ivan Bazile. Depuis le début de l’année, l’atelier Mo’zar a accueilli une dizaine de passionnés. Les cours dispensés permettent de maîtriser des instruments à cordes aux instruments à cuivre, en passant par la batterie et le piano. Les enseignants de musique sont Ivan Bazile, Philippe Thomas, Denis Serret et David Prosper. Les répétitions sont ponctuées des morceaux connus de leur répertoire (Stolen moments, Summertime et Caravane…) et de quelques nouvelles compositions telles que Departure. Accoudé à son clavier, David Prosper, enseignant de saxophone et de piano, avance que le départ de José Thérèse se fait sentir à tous les niveaux. « José était non seulement un musicien et un chef d’orchestre, mais également un administrateur. Il négociait tous nos contrats d’animation et gérait l’atelier. Son départ a laissé un grand vide qui se fait sentir. L’atelier Mo’zar tourne au ralenti depuis qu’il n’est plus là. Nous avons parfois du mal à marcher dans ses pas. Nous essayons tant bien que mal d’obtenir des contrats d’animation, mais les choses ne sont plus comme avant. Des fois, nous nous voyons obligés de puiser dans les économies de l’institut pour faire fonctionner l’école de musique », indique David Prosper. Cet homme de 34 ans prend pour exemples la nouvelle antenne de l’atelier Mo’zar, à Mahébourg, qui devait ouvrir ses portes au début de l’année, et l’espace artistique de l’institut, qui tarde également à accueillir ses premiers élèves. « L’institut est promis à un bel avenir, car nous faisons tout pour continuer ce que José Thérèse a commencé. Néanmoins, il serait bien que les autorités nous donnent un petit coup de main dans la réalisation des projets que caressait José pour les enfants », poursuit-il.

Philippe Thomas: «l’atelier Mo’zar a de belles années devant lui»

Le trompettiste Philippe Thomas, l’un des enseignants de l’atelier Mo’zar, souligne une fois de plus que personne n’aura l’étoffe de José Thérèse. Son seul souhait est que le nouveau directeur de l’atelier Mo’zar marche dans les pas de l’ancien. « C’est un fait. L’atelier Mo’zar a de belles années devant lui, malgré le départ de José Thérèse. Il y encore des admissions pour des cours de musique. Nous misons également sur le Mo’zar Jazz Band pour faire la promotion de l’école », dit-il.

Vingt ans d’existence
L’atelier Mo’zar est une école de musique qui a vu le jour à l’époque où la région de Roche-Bois faisait face à un problème de drogue. Nous sommes en 1996. À la fois écœuré et révolté, Louis José Thérèse, un musicien professionnel, met son expérience musicale au service des enfants perdus. Le musicien vient tout juste de rentrer au pays, après avoir vécu une dizaine d’années au Denmark. Avec le peu d’argent qu’il a mis de côté, il convertit le premier étage de sa maison, à Roche-Bois, en un centre d’apprentissage de musique qu’il baptise Mo’zar, en hommage au compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart. L’atelier fêtera ses vingt ans d’existence en février 2016. Il accueille des passionnés venant des quatre coins du pays et les stages sont gratuits.

<
Publicité
/div>
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !