La quatrième plus grande circonscription du pays dispose d’un électorat qui vote toujours 3-0 en faveur du gouvernement à venir. Qu’en sera-t-il aux élections du 7 novembre. Les chefs de file de l’Alliance Nationale, de l’Alliance Morisien et du Mouvement militant mauricien font un constat et énumèrent leurs priorités.
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Sudheer Maudhoo, Alliance Morisien (MSM/ML) : «On ressent la même vibration que le 60-0 de 82»
Il est convaincu de les trois candidats de l’Alliance Morisien seront élus. Il parle de victoire écrasante. Dans cet entretien, dans la soirée du jeudi 31 octobre, après le meeting de l’Alliance Morisien, il évoque une communion entre la population et Pravind Jugnauth.
Vous êtes en campagne officielle depuis le dimanche 13 octobre. Quelle est votre analyse de la situation dans la circonscription ?
Il y a une communion. Il y a une confiance qui a été placée en Pravind Jugnauth. C’est un grand signal qui a été lancé à tous les politiciens. Faites du bon travail et le peuple sera derrière vous. La circonscription a déjà pris sa décision. Je suis certain que cette vague touchera l’île Maurice entière. On ressent la même vibration que le 60-0 de 1982.
Parlons d’Anil Bachoo. Vous avez été un de ses proches collaborateurs dans le temps. Y a-t-il une certaine animosité entre vous ?
Nous menons une campagne civilisée. Il n’existe aucune animosité entre Anil Bachoo et moi. Je lui dis ce que j’ai à lui dire. J’étais au MSM avant qu’il ne rejoigne le parti. Ensuite, il a été ministre au sein du MSM, avant s’en aller.
Vos opposants disent qu’il n’y a pas eu de développement pendant cinq ans au no 9…
Il y a eu quelques petits problèmes de proximité au no 9. Nous réglerons tout cela en moins d’un an. Le « feel good factor » avec Pravind Jugnauth se fait sentir, surtout avec l’introduction du salaire minimum et l’augmentation de la pension de vieillesse. Le développement est là. Il y en aura davantage. Les gens vivent mieux. Nous ressentons cette reconnaissance.
Quelles seront vos priorités ?
Je serai un candidat de proximité. Ma priorité sera de résoudre les petits problèmes de drains, ceux liés à l’eau ou encore l’électricité. Il y a des ‘cité’ où le toit des maisons fuit. C’est choquant. Cela m’attriste. Nous y remédierons.
Anil Bachoo, Alliance Nationale (PTr/PMSD) : «L’infrastructure est en décadence»
Dans un entretien, le mercredi 30 octobre, à Lallmatie, le chef de file de l’Alliance Nationale et figure incontournable du no 9, déplore le manque de projets réels. L’emploi, l’infrastructure et l’entrepreneuriat seront au centre de ses priorités.
Entre vous et le no 9, c’est un solide lien qui a été bâti de 1983 à ce jour. En quoi les élections du 7 novembre diffèrent-elles des précédentes ?
Toutes les élections sont presque les mêmes. Il y a deux blocs. Ceux qui sont travaillistes de manière traditionnelle prennent fierté à le dire. Ils continuent à nous suivre et à nous soutenir. Ceux qui ne sont pas travaillistes représentent le bloc auquel nous faisons face. Sinon, je ne constate aucune différence. Pour ces élections, les jeunes sont massivement à nos côtés.
Quelles sont les doléances de l’électorat ?
Dans la circonscription, l’électeur est désespéré. En cinq ans, aucun projet n’a été exécuté comme il se doit. L’électorat a eu droit à trois personnes inefficientes, incapables et irresponsables. Le développement n’a pas eu lieu, les écoles et collèges d’État ont été oubliés et les routes n’ont pas été asphaltées comme il se doit.
Le chef de file de l’Alliance Morisien a été un de vos collaborateurs. Y a-t-il une animosité ou un désaccord ?
Il a eu sa chance d’être candidat aux élections générales. Il y a le fait que des personnes approchées par l’Alliance Morisien ont refusé l’investiture, connaissant la situation dans cette circonscription. Tout ce que nous attendons est qu’il ne porte pas de coups sous la ceinture.
Quelles seront vos priorités ?
La priorité des priorités, c’est l’emploi. Pour créer de l’emploi, il faudra donner une nouvelle impulsion aux petites et moyennes entreprises. Ensuite, ce sera l’infrastructure. On ne peut vivre dans un pays qui se considère comme moderne, alors que ses routes sont en mauvais état. J’ai l’impression qu’il n’y a pas de ministre des Infrastructures.
Chetan Baboolall (Mouvement militant mauricien) : «Le rejet des partis au pouvoir sera brutal»
Engagé dans le social, Chetan Baboolall est un natif de la circonscription. Il a fait ses études primaires et secondaires à Flacq. Dans un bref entretien, dans la matinée du mercredi 30 octobre, à Flacq, il dit s’attendre à un rejet des partis traditionnels ayant dominé la scène politique au no 9.
Quel constat faites-vous dans le sillage de vos interactions avec l’électorat du no 9 ?
Sur le terrain nous constatons qu’au no 9, il y avait deux ministres et un Private Parliamentary Secretary. Depuis leur élection en 2014, ils n’ont pas répondu présent sur le terrain. Certaines régions se sentent délaissées. Où nous allons, nous notons que les gens n’expriment que des griefs. Au fur et à mesure, nous voyons qu’en termes d’infrastructures, rien n’a été fait pour les jeunes. Les candidats du Mouvement Militant Mauricien (MMM) sont bien accueillis lors des porte-à-porte. Les indécis affirment qu’ils voteront pour le changement. On ne remplace pas la pourriture par de la pourriture.
Si vous êtes élu, quelles seront vos priorités ?
Le MMM dispose de son manifeste électoral. Nous travaillerons selon ce programme. Mes priorités seront la construction d’une grande bibliothèque pour les jeunes et d’un grand complexe sportif. Ce sera de l’entraînement intellectuel et physique. On s’assurera que les personnes âgées ne restent pas à la maison. Nous avons constaté qu’elles ne peuvent effectuer des sorties exceptionnelles. Il y aura un ministère qui leur sera dédié.
Dans une lutte à trois, est-ce que le no 9 rejettera les partis traditionnels ?
Le rejet des partis au pouvoir sera brutal. L’Alliance Morisien et l’Alliance Nationale sont en train de s’accuser mutuellement de corruption. La population réfléchira avant de voter. On pourrait avoir un choc, que ce soit au no 9 ou ailleurs.
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