Située au Nord-Ouest de l’île Maurice, la circonscription No. 5 (Pamplemousses/Triolet) est une des régions les plus stratégiques sur le plan politique. Elle incarne les défis et les espoirs d’une population diverse, marqués par les enjeux électoraux nationaux.
La circonscription No. 5 (Pamplemousses/Triolet) est l’une des plus stratégiques du pays sur le plan politique. La multitude d’oriflammes ornant la route de Triolet témoigne d’une campagne électorale intensive qui se joue ici.
Triolet est le plus grand village de l’île, connu pour son ambiance animée et sa grande communauté indo-mauricienne. Le temple Maheswarnath Shiv Mandir, situé à Triolet, attire de nombreux fidèles et touristes chaque année. Prithivraj Chandranath Prakash Manaroo, conseiller du village de Triolet, explique que le village “est à la peine”. Il souligne que la région connaît, ces jours-ci, une recrudescence du problème de la drogue et note le déclin des activités sportives : “Avant, il y avait 16 équipes de football ici, aujourd’hui, il n’y en a plus que trois”, déclare l’homme d’affaires de 48 ans, qui gère une entreprise de location de voitures. Il dit également s’inquiéter de la situation en matière de sécurité publique.
Située au Nord-Ouest de l’île, la circonscription regroupe dix villages : Arsenal, Baie-du-Tombeau, Calebasses, D’Epinay, Morcellement Saint-André, Pamplemousses, Pointe-aux-Piments, Terre-Rouge, Triolet et Trou-aux-Biches.
À Petit Gamin, Arsenal, Rishi Gungaram, gardien de 47 ans, évoque les difficultés auxquelles il fait face. Sa femme ne travaille plus depuis qu’elle a eu des problèmes de santé. “On lui a coupé sa pension, et la vie n’est pas facile de nos jours. Même l’allocation de la Mauritius Revenue Authority (MRA) ne suffit pas. Avant, je pouvais remplir mon caddie avec Rs 6 000.
Maintenant, il faut compter le double pour le faire”, explique-t-il. Selon lui, un seul emploi ne suffit plus de nos jours pour subvenir aux besoins des familles modestes ; il faut compter sur deux emplois pour y arriver.
Un peu plus loin, vers Pointe-aux-Piments, Vinod Sungkur, un jardinier d’hôtel de 52 ans, espère une amélioration des infrastructures routières pour sa localité : “Il manque des trottoirs et le jardin d’enfants ici n’est pas entretenu comme il le devrait. Il faudrait plus d’infrastructures piétonnières”. Nato Panchoo, skipper de 53 ans, demande plus de considération pour les villageois : “Les députés de la région doivent être plus présents sur le terrain afin de constater les problèmes des habitants. Il ne faut pas qu’ils le fassent uniquement à l’approche des élections”. Il déplore également que Pointe-aux-Piments ne dispose pas de poste de police : “Pour porter plainte, il faut aller au poste de police de Trou-aux-Biches”. Quant à la région de Pamplemousses, elle abrite le célèbre Jardin botanique, renommé pour ses nénuphars géants, ses diverses espèces de plantes tropicales, et son passé colonial.
En chiffres
59 580
Selon les chiffres publiés par la Commission électorale, la circonscription recense 59 580 électeurs en 2024, soit 5 535 de moins qu’en 2019.
Les élections de 2019
Nombre d’électeurs :
65 115
Nombre de bulletins de vote valides comptabilisés :
49 687
Les élus de 2019
• Callichurn Soodesh Satkam L’Alliance Morisien 22 993 voix.
• Ramkaun Sharvanand L’Alliance Morisien 19 468 voix.
• Woochit Ranjiv Nitin L’Alliance Nationale 19 312 voix.
Les candidats des législatives 2024
Alliance Lepep : Soodesh Callichurn, Ravi Rutnah et Sunil Bholah.
Alliance du Changement : Navin Ramgoolam, Ranjiv Nitin Woochit et Kaviraj Rookny.
Linion Reform : Asha Jeeanmotee Toorea Guness, Salonee Devi Seewoobudul et Robin Soondress Teeluck.
Cité Florida - Les oubliés
“Ici, nous ne comptons pas. On nous a oubliés”, lâche Anastasia, une mère de quatre enfants, âgée de 32 ans, décrivant un aspect sombre de Cité Florida, un petit quartier résidentiel de Baie-du-Tombeau. La jeune mère se tient sur un chemin de terre devant une bicoque en tôle. À quelques mètres de là, un petit chien se fait pourchasser par des enfants pieds nus. “Le problème de la drogue s’est aggravé”, déplore-t-elle. Elle critique l’état du quartier : “Le jardin d’enfants ici est complètement détruit ; aujourd’hui, les gens boivent et se droguent là-dedans”. Que peut-elle attendre des politiques lors du prochain mandat ? “Ici, nous attendons un vrai changement. Les politiciens et députés ne viennent que pendant les élections”, fait-elle ressortir. Pour elle, le manque de loisirs et l’oisiveté ont contribué à cette situation : “Avant, il y avait beaucoup d’activités pour les jeunes : des festivals, des carnavals, et des festivals créoles, entre autres. Aujourd’hui, la seule distraction pour ces jeunes, c’est la drogue. J’aurais aimé que mes enfants connaissent ce que c’était avant”.
Lielette Sovrimootoo, femme au foyer de 50 ans, partage un logement avec sept autres personnes. Cette ancienne machiniste explique qu’elle a dû arrêter de travailler en raison de problèmes de santé. “La drogue fait des ravages ici”, regrette-t-elle, souhaitant trouver une maison ailleurs. Elle exprime également ses difficultés face à la vie chère : “Avant, Rs 5 000 suffisaient pour les provisions à la fin du mois. Maintenant, Rs 10 000 ne suffisent plus”, soupire-t-elle.
Les principaux blocs
1. Alliance Lepep : Composée du Mouvement Socialiste Militant (MSM), du Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD), du Mouvman Liberater (ML), du Mouvman Patriot Morisien (MPM), et de la Plateforme Militante.
2. Alliance du Changement : Regroupe le Parti travailliste (PTr), le Mouvement Militant Mauricien (MMM), les Nouveaux Démocrates (ND), et Rezistans ek Alternativ (ReA).
3. Linion Reform : Issue de la fusion de Linion Moris et du Reform Party, offrant une alternative aux coalitions traditionnelles et incluant plusieurs autres formations politiques, dont le Rassemblement Mauricien (RM) et les Verts Fraternels.
Le fief du PTr de Navin Ramgoolam
Historiquement un bastion du Parti travailliste, la circonscription No. 5 a élu le Dr Navin Ramgoolam à cinq reprises au cours des trente dernières années. Cependant, en 2014, il a subi une défaite notable dans cette même circonscription, et en 2019, sa tentative de se présenter dans la circonscription No. 10 (Montagne-Blanche/GRSE) a également échoué.
146 candidats en lice
En 2024, un nombre record de candidatures a été enregistré pour la circonscription No. 5. Sur les 151 personnes ayant fait acte de candidature, 146 sont restées en lice après la période de désistement, un chiffre sans précédent selon le Returning Officer, Medaven Armoogum.
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