Du côté des deux blocs principaux, on affiche la confiance. Pour Ritish Ramful, candidat de l’Alliance du Changement, les habitants de la circonscription souhaitent un renouveau. Pour Aurore Perraud, de l’Alliance Lepep, les mandants prônent la continuité, satisfaits du bilan du gouvernement sortant.
Ritish Ramful, Alliance du Changement : « Il y a un véritable réveil de l’électorat »
Comment se déroule la dernière ligne droite de la campagne électorale ?
Tout se passe plus ou moins bien. Mes deux colistiers, Tony Apollon et Kevin Luckeeram, et moi continuons à animer des réunions et des porte-à-porte. Nous avons reçu de nombreuses demandes pour des réunions privées dans différents villages durant ces derniers jours. Contrairement aux deux dernières campagnes électorales, il y a un engouement extraordinaire chez les habitants de la circonscription. Il y a un véritable réveil de l’électorat au n°12 qui réclame du changement.
Le leitmotiv « ne tombez pas dans le piège communal » revient sans cesse lors de vos différentes sorties…
Malheureusement, nos adversaires ont décidé de jouer la carte « communale ». Des ministres sortants, qui devraient faire honneur au pays et prôner l’unité nationale, ont choisi d’axer leur campagne sur des thématiques liées au « communalisme ».
Nous sommes une équipe bien différente et je veux que ce soit clair pour l’électorat. Il ne faut pas se laisser influencer par le « communalisme » et diviser les votes. Pour qu’il y ait un changement, il faut voter en bloc pour les trois candidats de l’Alliance du Changement : Tony Apollon, Kevin Luckeeram et moi.
Pour moi, ce serait une grande victoire si je suis élu avec mes deux colistiers du n°12. Nous avons entamé notre campagne électorale, dès le début, main dans la main, et nous allons continuer ainsi jusqu’au bout. L’électorat du n°12 est éduqué, et je suis convaincu qu’il ne se laissera pas berner et qu’il fera son devoir le 10 novembre en votant pour les trois candidats de l’Alliance du Changement.
Les actes d’intimidation de nos adversaires sont une indication de la panique dans le camp adverse"
Est-ce qu’un 3-0 est possible selon vous ?
Je suis confiant. Nous avons mené une campagne solide, basée sur l’écoute, la proximité et des engagements concrets pour les habitants du n°12. Cette cohésion d’équipe et notre détermination à apporter un changement positif me donnent toute confiance en notre réussite commune. Les actes d’intimidation de nos adversaires, qui envoient des policiers en civil et des agents du NSS dans nos réunions privées, sont une indication de la panique dans le camp adverse.
Quels changements l’Alliance du Changement compte-t-elle apporter au n°12 en cas de victoire ?
Il faudra qu’une attention spéciale soit accordée à la circonscription, qui a été l’enfant pauvre en termes de développement durant ces dernières années. Il y a un manque criant d’infrastructures et de loisirs. Le marché de Mahébourg est en ruine, le Waterfront ressemble à un éléphant blanc. Et il n’est pas prudent de s’y promener après 18 heures à cause des fléaux sociaux qui touchent la région et de l’insécurité.
Il est impératif de revoir cette situation et nous nous engageons à mettre en place des projets qui profiteront aux habitants. Les jeunes doivent avoir un meilleur accès aux centres sportifs de la circonscription. En ce qui concerne le conseil de district de Grand-Port, il est important qu’il dispose des pleins pouvoirs pour opérer en toute indépendance. Il faut lui accorder le budget pour réaliser des projets de développement. Ce conseil a été sabordé par le gouvernement durant ces cinq dernières années.
Aspirez-vous à un portefeuille ministériel si l’Alliance prend le pouvoir ?
Ce sera la décision du Premier ministre. Mon engagement prioritaire reste de servir au mieux les intérêts des habitants du n°12, peu importe la fonction.
Aurore Perraud, de l’Alliance Lepep : « Apporter des mesures correctives »
Quel est votre état d’esprit à quelques jours des élections ?
Bobby Hurreeram, Kavi Doolub et moi sommes sereins. Depuis la semaine dernière, nous avons intensifié les porte-à-porte et les réunions. Nous travaillons tous les jours jusqu’à tard dans la soirée. L’accueil sur le terrain est chaleureux. Les habitants sont très réceptifs. C’est la première fois de ma carrière que, lors des porte-à-porte, j’entends les gens nous dire : « Pa fatig zot, nou avek zot, nou rekonet travay gouvernman inn fer ».
Vous vous retrouvez au n°12 après avoir été candidate au n°4 lors des trois dernières élections législatives. Vous sentez-vous à l’aise et acceptée par l’électorat de la circonscription ?
L’intégration s’est effectuée sans trop de difficultés. C’est grâce au soutien précieux de mes deux colistiers qui m’ont grandement facilité la tâche. Je reconnais que le n°12 présente des différences notables par rapport au n°4, tant en termes de réalités, de besoins que de mentalités. La chance que j’ai d’être ici, c’est que l’électorat reconnaît les énormes développements et les différents projets concrétisés par le gouvernement sortant.
De plus, les trois députés ont été très présents et à l’écoute de leurs mandants. Ils ont tissé des liens de confiance avec eux. Avec les candidats de l’Alliance Lepep, nous formons une équipe caractérisée par une bonne synergie et une communication efficace. Ce qui m’aide à évoluer et à progresser.
Changer de circonscription après avoir passé 14 ans dans la précédente n’a pas été facile"
Vous avez eu un seul mois pour préparer le terrain ; pensez-vous que c’était suffisant ?
Je dois avouer que j’aurais souhaité disposer de plus de temps. Changer de circonscription après avoir passé 14 ans dans la précédente, où je me suis beaucoup investie, n’a pas été facile. Je n’avais pas imaginé quitter cette circonscription, surtout à la dernière minute. C’est tout à fait humain d’avoir des craintes quant à la possibilité d’établir des relations humaines solides et de faire connaître ma personne ainsi que mes intentions.
Les gens me connaissent davantage virtuellement, à travers la radio, la télévision et les réseaux sociaux. Ce qui ne remplace pas le contact direct et les années de confiance que l’on construit au fil du temps. Cependant, l’électorat peut être rassuré : je suis là avec mes deux colistiers pour œuvrer en faveur du bien-être et du développement de la circonscription n°12.
La question de la politique « communale » est très présente dans cette circonscription. Avez-vous des craintes de vous retrouver mise à l’écart ?
Comment ne pas avoir de craintes, puisqu’on me répète sans cesse que le n°12 a une façon de voter qui lui est propre ? Ça m’a beaucoup inquiétée au début, car tout le monde m’a mise en garde. Par amitié, ils m’ont dit de ne pas être candidat ici, compte tenu de mon parcours. Cependant, lorsque j’échange avec les gens, je constate que leur perception change. Au fil du temps, il y a même des embrassades et des accolades.
Comment comptez-vous aborder les préoccupations soulevées au n°12 concernant le manque de loisirs, le développement des infrastructures, les problèmes d’approvisionnement en eau et la gestion des inondations ?
Nous nous engageons à prendre en compte les problèmes auxquels sont confrontés les habitants du n°12 et à apporter des mesures correctives. Nous avons déjà des projets de loisirs pour les jeunes et les travaux concernant les drains sont en cours. Une autre préoccupation majeure demeure la question de la drogue, qui nécessite un gros travail.
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