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Chronique d’une cassure : ce qui a dégoûté le PMSD

La lune de miel entre le PMSD et le MSM aura finalement duré deux ans. Dès les tractations en septembre 2014 pour la création de l’Alliance Lepep afin de faire face au rouleau compresseur que représentait l’alliance Parti travailliste/Mouvement militant mauricien (PTr-MMM), le courant ne passait pas entre Xavier-Luc Duval et Pravind Jugnauth.

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On se souviendra que Xavier-Luc Duval avait claqué la porte à Pravind Jugnauth suite à un désaccord sur la répartition de tickets entre les deux partis et le Muvman Liberater (ML). Il aura fallu l’intervention d’Ivan Collendavelloo pour que les négociations reprennent chez sir Anerood Jugnauth, à La Caverne. Quand un accord a enfin été trouvé, le PMSD a dû ronger son frein, le MSM attendant une date « propice » pour l’annoncer.

Cette « différence de culture » s’est renforcée dès la première semaine de la victoire de l’Alliance Lepep. Alors que le PMSD entendait avoir cinq maroquins, quatre lui ont été offerts, l’explication étant que Xavier-Luc Duval sera ministre du Tourisme et celui des Communications extérieures tout en étant le n°2 du gouvernement. Petit à petit, le manque d’égard envers le Premier ministre adjoint s’est multiplié : le dossier de l’accès aérien et celui d’Air Mauritius lui ont été « retirés ».

Xavier-Luc Duval avait beau être l’adjoint de sir Anerood Jugnauth, mais nombre de décisions étaient prises au sein de l’état-major du MSM sans qu’il n’ait été consulté. Il était mis devant les faits accomplis et ne pouvait logiquement se départir d’une décision de l’équipe gouvernementale. Bien avant le projet de Prosecution Commission, il y a eu, entre autres, le Good Governance and Public Integrity Bill qui lui est resté en travers de la gorge.

La goutte de trop

La chute du groupe British American Investment, la résiliation du contrat de Betamax pour le transport de carburant, la nomination de Prakash Maunthrooa au Board d’Air Mauritius et la mise à pied brutale du patron de la compagnie nationale d’aviation Megh Pillay figurent parmi d’autres incivilités. Le pire est qu’il a dû s’expliquer sur ce licenciement à l’Assemblée nationale alors qu’il était contre cette façon de faire.

Le PMSD a toujours accusé les coups sans broncher, notamment sur la répartition des tickets pour les élections municipales et lorsqu’il a réclamé le contrôle de deux mairies, soit Curepipe et Port-Louis. Le MSM n’a pas souhaité être ex-aquo avec son partenaire minoritaire, la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill ayant déjà été attribuée au ML.

Alors que Xavier-Luc Duval était en voyage en Palestine, le MSM faisait comprendre au PMSD que s’il dédaignait la mairie qui devait lui revenir, celle-ci allait tomber dans l’escarcelle du ML. Ivan Collendavelloo a encore une fois joué aux pompiers pour ramener ses deux partenaires à la raison. Les bras de fer engagés par le PMSD étaient devenus folkloriques, car il a déjà fait de même avec le PTr à plusieurs reprises entre 2005 et 2014.

Il ne faut pas oublier non plus le camouflet de Showkutally Soodhun envers Xavier-Luc Duval durant la célébration de l’Eid ul-Fitr l’an dernier alors que ce dernier était Premier ministre par intérim. Le n°3 du gouvernement s’était indigné que le leader des bleus souhaite  bonne fête aux musulmans à travers des banderoles placardées à travers le pays. La réforme constitutionnelle pour créer une Prosecution Commission aura été la goutte de trop.

 

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