Interview

Christophe Aucher, expert en solution emploi: «Le marché de l’emploi sera dynamique en 2016»

Christophe Aucher, expert en solution emploi
La relance économique se fera sentir l’an prochain. Ce qui favorisera la création d’emplois, estime Christophe Aucher, expert français en solution emploi et créateur du site hellojob.mu à Maurice. Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer Hellojob à Maurice ? Quelles sont les spécificités de ce portail de recrutement en ligne ? La raison principale de la création de Hellojob.mu était la présence d’un monopôle sur le marché des portails emploi. En 2015, les entreprises et les candidats veulent des fonctionnalités et des services modernes adaptés à l’évolution avec des possibilités de gagner du temps et de se professionnaliser sur le recrutement. D’autre part, il y a un fort turnover au niveau des salariés des entreprises à Maurice qui génère naturellement un nombre conséquent d’offres d’emploi tout en ayant des perspectives de développement et de croissance (6 Smart Cities, croissance dans le secteur du tourisme/BPO) pour les années à venir.) Hellojob a ainsi la volonté d’accroître le professionnalisme dans le recrutement et de donner l’accès à des informations pertinentes avec des fiches sur les entreprises, des CV à télécharger, des supports, des tests d’évaluation, des tutoriels vidéo et même des renseignements pour les étrangers. D’après le mouvement de l’offre et de la demande enregistré sur Hellojob, quel constat faites-vous du marché de l’emploi en cette fin d’année ? Il y a une forte demande du secteur BPO, avec  une centaine de postes à pourvoir et du secteur informatique qui a, toutefois, des difficultés à trouver des personnes compétentes et ayant le profil adapté à leurs besoins. Nous constatons même une pénurie au niveau de l’informatique. Sur notre portail, il y a des postes très différents à pourvoir, car on se veut être un site généraliste pour tous les candidats Mauriciens, très qualifiés, qualifiés et même sans qualification. Quels sont les secteurs/entreprises qui recrutent le plus et ceux qui sont le moins actifs ? Les secteurs qui recrutent le plus sont d’abord le secteur du Business Process Outsourcing (BPO), puis le secteur de la nouvelle technologie et communication (TIC) avec  notamment le secteur de l’informatique ainsi que le secteur du tourisme dopé par une croissance de 10,4 % sur les neuf premiers mois de l’année avec de belles perspectives à venir et, bien entendu, une préparation de la haute saison. Le commerce, type gestion de clientèle, le secteur financier et la comptabilité représentent des secteurs d’activités qui demeurent dynamiques au niveau du nombre d’offres d’emploi. Selon nos informations, le secteur du textile est en retrait cette année au niveau de ses besoins de recrutement, tout en cherchant des profils très particuliers qui deviennent rares. Qu’en est-il du profil des candidats ? On trouve tout type de profils et de qualifications, très qualifiés ou non, de la communication en passant par le secteur bancaire et aussi des personnes désirant changer d’emploi pour 2016. Nous avons aussi des jeunes diplômés faisant face à des difficultés pour trouver un emploi. Beaucoup d’entreprises recherchent des candidats expérimentés et opérationnels immédiatement, ce qui complique davantage la tâche des jeunes diplômés. Certains acteurs confient  même que les candidats ne sont pas forcément adaptés à leurs besoins. Il y a visiblement un gros travail à faire entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi. Doit-on s’attendre à une embellie sur le marché de l’emploi en 2016 ? Compte tenu des enjeux et des développements prévus à  Maurice ainsi que les perspectives de croissance, le marché de l’emploi sera dynamique en 2016, notamment dans les secteurs évoqués précédemment. Nous aurons certainement une relance, compte tenu des projets de six Smart Cities avec en primo le secteur du bâtiment. Le secteur BPO et les centres d’appels ont de beaux jours devant eux en 2016 et dans les années à venir, même si certaines compagnies commencent à s’installer à Madagascar dû aux coûts salariaux encore plus bas qu’à Maurice. Depuis plusieurs années, le chômage des diplômés prend de l’ampleur dans le pays. Selon vous, quelles sont les raisons qui font que ces jeunes n’arrivent pas à décrocher un emploi ? Les entreprises recherchent des personnes expérimentées et opérationnelles immédiatement. Il  faudrait donc développer l’apprentissage en adaptant le système éducatif aux besoins des entreprises et des enjeux d’aujourd’hui et de demain, tout en se basant sur les priorités de développement du pays.
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