Pâtissière autodidacte, l’habitante de Résidence Richelieu régale autant son entourage que ses clients. Ses créations ont même traversé les océans!
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Découvrez, ce dimanche, la savoureuse histoire de Christa Dusalanga-Louis.
Elle maniait précédemment les chiffres. Aujourd’hui, c’est dans la pâtisserie que Christa Dusalanga-Louis trouve son bonheur. Pâtissière autodidacte, la jeune femme, qui est à l’aube de ses 34 ans, s’est lancée à plein temps il y a trois ans. Une décision qu’elle savoure chaque jour. Depuis quelques mois, la mère de famille gère avec succès une petite fabrique de gâteaux baptisée « Christ’s Délices ».
Et d’où vient « Christ’s Délices » ? « ‘Christ’s Délices’, qui est en fait le diminutif de mon prénom, a été créé en 2022. Pour la petite histoire, je devais créer un nom pour ma fabrique. Monn diminie mo prenom. Monn fer Christa vinn Christ’s. Mes clients me disent que mes gâteaux sont de vrais délices. Donc j’ai allié les deux termes », explique-t-elle.
La passion est innée chez la jeune femme. « Mo kontan kwi depwi mo tipti. » C’est ainsi que depuis son adolescence, elle concoctait des petits plats en fin de semaine. « Parfwa mo ti pe kwi minn frir ouswa minn bwi ouswa makaroni ek saumon. Je tentais, parallèlement, quelques petits desserts qui étaient très bien réussis et qui plaisaient à tout le monde à la maison », souligne-t-elle.
Dans le domaine de la pâtisserie, on n’en finit pas d’apprendre. Les choses changent constamment et tout se modernise au fil du temps»
Le temps passe et après ses études secondaires, elle trouve un emploi dans le domaine de la comptabilité. Après neuf ans de service, elle jette l’éponge. Nous sommes en 2020 et la pandémie de Covid-19 secoue le pays. « Monn koumans kwi bann ti zafer kouma maspin ek poudinn dipin. Mo ti deza konn kwi me mo pa ti pe pran komann pou dimoun. Dans le courant de la même année, j’ai décidé de me professionnaliser dans le domaine de la pâtisserie tout en me perfectionnant. C’est ainsi que j’ai pris la décision de suivre un cours afin d’obtenir un diplôme », poursuit la pâtissière.
Ses créations gourmandes, aux saveurs authentiques et à la présentation impeccable, attirent rapidement l’attention et conquièrent un public fidèle dans presque toutes les rues de Résidence Richelieu. Le quartier de son enfance et où elle a choisi de vivre jusqu’à la fin de ses jours.
Le Dimanche/L’Hebdo a eu l’occasion de savourer l’une des œuvres de la pâtissière. Ses créations sont une fusion de saveurs traditionnelles et d’innovation. Elle puise son inspiration d’elle-même et, par-dessus tout, elle apporte sa touche personnelle. Ses gâteaux sont bien plus que de simples desserts ; ce sont des créations uniques qui racontent une histoire.
Aujourd’hui, Christa Dusalanga-Louis se réjouit de maîtriser l’art du « cake design » et les desserts. Elle gagne sa vie en s’adonnant uniquement à sa passion. Et les commandes affluent. Ses clients savent qu’ils peuvent s’attendre à des gâteaux préparés avec amour et le souci du détail. « Dans le domaine de la pâtisserie, on n’en finit pas d’apprendre. Les choses changent constamment et tout se modernise au fil du temps. Les gâteaux personnalisés n’existaient pas auparavant. Ti zis enn gato nek met lakrem ek bann ti-fler lor la samem. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les gâteaux personnalisés sont très à la mode. Zordi zour si ou anvi met ou figir lor ou gato, ou kapav fer li. Nek devlop enn foto. Met foto lor gato-la. Ek ou kapav manz gato-la tou », souligne la pâtissière.
La vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour cette mère de famille. Elle a perdu l’un de ses frères aînés, qui se prénomme Jean-Roland, lorsqu’elle avait 23 ans. Ce dernier est décédé à la suite d’un accident de motocyclette. « C’était une période très sombre de ma vie. Je me suis mariée en 2011 et six mois plus tard, soit en 2012, mon frère est décédé des suites de l’accident. Ma mère, très abattue et attristée par cette perte subite, n’a jamais fait le deuil de son fils. Elle a été emportée deux ans plus tard par un immense chagrin. Elle est décédée en 2014, cinq jours après la fête des Mères. Du coup, son absence est doublement ressentie lors de la fête des Mères. Je n’aurai jamais cru que ma maman allait partir aussi vite », confie la pâtissière tristement.
Malgré ces deux événements tragiques, poursuit la jeune femme, elle a su rebondir. « Je ne suis pas le genre de personne qui s’apitoie sur son sort. Bien au contraire. Je fais preuve de résilience. Les personnes qui ne s’apitoient pas sur leur sort nous rappellent que la vie est faite de hauts et de bas, mais que notre réponse à ces défis détermine souvent notre trajectoire. Elles nous rappellent que la force intérieure et la détermination peuvent nous aider à surmonter presque tout, et que chaque défi peut être une chance de grandir et de s’épanouir », fait-elle remarquer.
La passion, le travail acharné et la détermination peuvent nous emmener plus loin que nous ne l’aurions jamais imaginé»
Les personnes qui ne s’apitoient pas sur leur sort nous rappellent que la vie est faite de hauts et de bas, mais que notre réponse à ces défis détermine souvent notre trajectoire»
C’est ainsi que dans un monde où la pâtisserie est souvent considérée comme un art complexe, Christa Dusalanga-Louis a embrassé sa passion avec détermination, en se formant elle-même dans ce domaine. Son parcours atypique témoigne de son talent et de sa persévérance.
À l’avenir, elle compte bien continuer à perfectionner son art tout en élargissant ses horizons culinaires. Elle aspire notamment à explorer de nouvelles saveurs. La pâtissière rêve également de partager sa passion pour la pâtisserie avec un public de plus en plus large. Et qui sait, peut-être que ses créations délicieuses feront le tour du monde. « Mon histoire est une leçon d’inspiration pour tous ceux qui poursuivent leurs rêves, quels que soient les obstacles. La passion, le travail acharné et la détermination peuvent nous emmener plus loin que nous ne l’aurions jamais imaginé », dit-elle.
L’une de ses créations dégustée à Paris !
L’un des moments les plus marquants de sa jeune carrière de pâtissière a été lorsque l’un de ses gâteaux a été exporté jusqu’à Paris. Une réalisation qui a dépassé toutes ses attentes et qui a été le fruit de son dévouement envers son art. « C’était le gâteau de mariage de ma cousine. Elle s’était mariée en mai 2022. Elle m’avait dit qu’elle voulait que je fasse son gâteau. C’était un véritable défi, car c’était la première fois que je faisais un gâteau de mariage et qui plus est, un gâteau à cinq étages. Le mariage a eu lieu à Maurice. La base du gâteau a été plastifiée, congelée et emmenée en France par avion… » raconte Christa.
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