People

Chhayan Ringadoo : être femme et CEO, un pari au quotidien

Chhayan Ringadoo À 40 ans, Chhayan Ringadoo est la directrice de la Gambling Regulatory Authority.
Publicité

Chhayan Ringadoo est la première femme à assurer la direction et la gestion de la Gambling Regulatory Authority, depuis sa création en 2007. Malgré son emploi du temps chargé, elle fait de son mieux pour accorder du temps à son foyer, à ses animaux domestiques et au social.

Un sourire chaleureux illumine le visage de Chhayan Ringadoo. Son bureau offre une vue d’ensemble sur la capitale. Elle se prête timidement à la séance photo. Pourtant, elle devrait avoir l’habitude, car cela fait plus de deux ans qu’elle occupe le poste de directrice de la Gambling Regulatory Authority (GRA).

Cette habitante de Quatre-Bornes indique que son rôle consiste à se charger des opérations journalières et de la mise en place des décisions du conseil d’administration de l’organisme. Elle s’assure également que ces décisions soient communiquées aux diverses parties prenantes et veille au bon fonctionnement de l’organisme. « Ce secteur est encore largement dominé par les hommes. Je dois continuellement faire mes preuves. Mais cela ne m’empêche pas d’évoluer », dit-elle.

Chhayan et Harish
Chhayan et Harish célèbrent leur onzième anniversaire de mariage le 27 juillet.

Chhayan Ringadoo confie qu’à son arrivée à la GRA, il y avait quatorze employés. À ce jour, ils sont trente-huit. « Une structure a été mise en place pour que la GRA puisse remplir sa mission et atteindre ses objectifs. Il nous a fallu trouver des compétences dans le département légal et dans les relations publiques, par exemple. Notre équipe continue de grandir et contrairement à ce que clament les mauvaises langues, la GRA est loin d’être un bull-dog sans dents », dit-elle. D’ailleurs, le siège de la GRA est actuellement en rénovation pour accommoder de nouveaux employés.

L’équipe travaille également sur des projets notamment sur le « Responsible Gambling Programme ». Son lancement officiel se fera bientôt. Il sera couplé à une vaste campagne de sensibilisation. La notion du jeu responsable, comme l’indique la directrice, a pour objectif d’éduquer et de sensibiliser la population sur les jeux de hasard et d’argent.

« Ce programme est donc dédié aux joueurs invétérés. Les jeux sont un moyen de divertissement. En abuser, risque d’entraîner de graves conséquences. Une “helpline” sera lancée incessamment. Elle sera opérationnelle sept jours sur sept, de midi à minuit. La structure est déjà en place et la formation du personnel débutera bientôt », annonce-t-elle. Elle ajoute que bien qu’étant la directrice de la GRA, elle n’est pas une adepte des jeux de hasard et d’argent.

Lottotech

Il y a 40 ans, Chhayan Ringadoo voit le jour à Rose-Hill. Elle grandit à Port-Louis. L’adolescente fait sa scolarité au collège Dr-Maurice-Curé à Vacoas. Elle opte ensuite pour des études en « Marketing & Management » par le biais de TAFE, centre d’enseignement australien à Maurice. Après ce diplôme, elle enchaîne avec une maîtrise.

Après les études, elle ne tarde pas à se trouver un emploi chez ABC Foods. Elle va également travailler dans une société offshore : Capstone. « En 2009, Lottotech lance la loterie nationale à Maurice et à Rodrigues. Un matin, Maurice Richard, le Marketing Manager, me propose le poste de Draws Supervisor. Je décline l’offre. Il me rappelle dans l’après-midi et réussit à me convaincre. Comme j’ai toujours soif de nouvelles expériences, je tente l’aventure », raconte Chhayan Ringadoo.

Elle explique que son rôle consistait à s’assurer que tout se déroule dans un ordre spécifique et à l’heure convenue. « Par exemple, le tirage du loto doit avoir lieu à 19 heures précises chaque samedi. Tout doit être vérifié au préalable. Nous n’avons pas droit à l’erreur », ajoute-t-elle. Elle passe six années à ce poste.

En janvier 2015, elle tombe sur une annonce dans les journaux. La GRA est à la recherche d’un directeur. Son époux, Harish, l’encourage à postuler, mais elle hésite. « Harish a su utiliser les bons mots pour me convaincre. Il m’a motivé à faire évoluer ma carrière », dit-elle avec le sourire. Contre toutes attentes, elle est sélectionnée. Trois entretiens plus tard, elle est retenue pour le poste. Le 24 décembre 2015, elle signe son contrat et elle prend ses fonctions le 4 janvier 2016.

« Kari pwasson ek brinzel »

Depuis, son quotidien n’est pas de tout repos. Elle se lève à 5 heures et pratique la marche. « Cette sortie me permet de maintenir la forme et aussi de passer du temps avec mon “moi” intérieur », confie-t-elle. Ensuite, Harish prépare le petit-déjeuner. Chhayan Ringadoo arrive au bureau au plus tard à 8 h 15 et termine ses journées autour de 19 heures.

« J’ai de la chance que mon époux cuisine le dîner », dit-elle. Chhayan indique qu’elle aime cuisiner les plats typiquement mauriciens pour son époux, mais que le temps lui fait défaut. Le couple célèbre son onzième anniversaire de mariage le 27 juillet.

Très complices, les époux profitent de leur temps libre pour se retrouver autour de mets bien de chez nous. « Il nous arrive de sortir les samedis vers 22 heures pour nous rendre à l’hôtel Pakistan à Port-Louis. Nous nous installons en bordure de route pour déguster un pain avec des gâteaux au piment et du thé », relate-t-elle.

Elle ne cache pas le fait qu’elle aime manger. Son plat préféré est le curry de poisson avec des aubergines (« kari pwasson ek brinzel ») accompagné de giraumon cuit à l’étouffée et de riz. Elle a aussi un faible pour la cuisine de sa mère. Elle va déjeuner chez elle aussi souvent que possible.

Elle se consacre également à ses trois chiens : Ebony, Waterloo et Vodka, ses koïs ainsi que ses tortues. Depuis peu, elle s’est découvert une passion pour le coloriage. « Un jour, j’aidais ma nièce à dessiner et à colorier. Elle ne voulait pas que je la dérange et m’a demandé d’avoir mon carnet de coloriage. J’en ai acheté un. Désormais, cette activité me détend », livre l’aînée d’une fratrie de quatre enfants.

Chhayan Ringadoo pratique aussi le yoga depuis l’âge de 5 ans. Elle l’a découvert grâce à son grand-père maternel. De plus, la directrice est membre du Ladies Circle International. Elle a fondé une branche à Maurice en 2013. « Ladies Circle International est une organisation œuvrant pour l’épanouissement de la femme et le bien-être humain. Nous avons mené plusieurs actions : la collecte et la distribution de vivres en faveur des jeunes et des levées de fonds. À l’avenir, je souhaite mettre en place un abri pour accueillir et accompagner les filles de plus 18 ans ayant eu une vie difficile », fait-elle ressortir.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !