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Chez Boire Frais : un alouda pour la soif !

Les Adam ont su fidéliser leur clientèle avec leurs 35 années d’existence Les Adam ont su fidéliser leur clientèle avec leurs 35 années d’existence
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Depuis 35 ans à Arab Town, Rose-Hill, le fameux ‘alouda’ de Boire Frais calme agréablement la soif. Surtout en ce temps de grande canicule ! Reaze Adam, l’un des gérants, souhaite étendre le business tout en se mettant à son compte. 

La vague de chaleur qui a pris l’ascenseur, ces dernières semaines, fait aussi… grimper le chiffre d’affaires des marchands de boissons fraîches. Ce n’est certainement pas Reaze Adam, 41 ans, qui dira le contraire. Il est l’un des gérants de Boire Frais, une échoppe qui vend des ‘aloudas’ à Arab Town à Rose-Hill. « Il fait chaud et on a tendance à se déshydrater plus rapidement et forcément, ça donne soif. Par ricochet, il y a une grande demande pour les boissons et quoi de mieux que de boire un bon ‘alouda’ bien frais. Je concède que chaque année, comme d'habitude, cela double notre chiffre d’affaires et c’est tant mieux ! » 

Clientèle réduite …

Cependant, Reaze Adam soutient qu’en général, les recettes ne sont plus ce qu’elles étaient car la clientèle est en baisse. Il explique : « Avant, les gens venaient à Rose-Hill pour des achats et des démarches administratives mais avec les développements et la délocalisation des services, bon nombre n’ont plus de besoin de venir à Rose-Hill. Les travaux liés au Metro Express ont aussi eu un impact sur les commerçants d’Arab Town. Avant cela, il y a environ deux ans, nous avons dû être relogés dans un lieu bien aménagé mais la clientèle a diminué en raison d’un manque de parking et des embouteillages qui s’ensuivaient. » 

La situation de Reaze Adam n’est pas aussi… rose que ses ‘aloudas’. En effet, il ne travaille que trois jours par semaine. En fait, l’emplacement, sis à Arab Town, est aussi tenu par son frère Bilal et son père, Ismaël. « Je suis là les lundis, mardis et mercredis, mon frère vient les jours suivants et mon père s’occupe du business les dimanches. Avec les engagements familiaux et financiers à respecter, l’idéal pour moi serait d’avoir un étal à moi et d’y travailler tous les jours. D’ailleurs, j’en cherche... » 

Reaze Adam ajoute qu’il peut heureusement compter sur les organisateurs d’évènements, de salons et autres foires. Il confie : « Je suis souvent invité à venir y vendre des ‘aloudas’ et on nous retrouve au Salon de la Maison organisé deux fois par an ou encore au Salon du Bienêtre et du Voyage. Nous sommes aussi demandés à l’occasion des mariages et plus précisément pour les ‘mehendi’. » 


Attention aux bouteilles en plastique

Forte chaleur oblige, la prudence est recommandée dans la consommation des ‘aloudas’ tant appréciés. Chez Boire Frais, Reaze Adam rassure que la préparation et la vente de cette boisson se font d’après les règlements imposés par le ministère de la Santé. « À ce jour, nous n’avons jamais eu de problème par la grâce de Dieu. Des officiers sont mêmes déjà venus prendre des échantillons de lait pour analyser. Il n’y a pas eu de suite et j’estime qu’il n’y a eu aucun problème. » 

Il précise : « Toute la préparation, dont le mélange des ingrédients - lait, sucre, saveurs, etc. - se fait au vu et au su des clients. Et mo pa ramase pou landime. Tou prepare en plas et tou fini an plas. » C’est au niveau des bouteilles en plastique que Reaze Adam recommande aux consommateurs de se montrer prudents. « Parfois, des marchands remplissent les bouteilles mais ne les gardent pas au frais. Certains les laissent même exposés au soleil. Cela augmente alors le risque de contamination. D’ailleurs, nous conseillons toujours à nos clients de ne pas garder la bouteille à température ambiante s’ils ne comptent pas consommer la boisson immédiatement mais de la mettre  au frais dans un réfrigérateur. » 


Situation familiale

Reaze Adam est marié à Amiirah et père de deux filles, Radeyah et Najeeba. Selon lui, l’alouda a encore de beaux jours devant lui. « On peut y faire carrière si on le souhaite. J’ai deux filles et si l’une d’elles souhaite se lancer dans ce business, elle sera la bienvenue. C’est d’ailleurs ce business qui nous a permis d’avancer dans la vie. » 


Boire Frais : 35 ans à couper la soif

Toute la préparation dont le mélange des ingrédients se fait au vu et au su des clients.
Toute la préparation dont le mélange des ingrédients se fait au vu et au su des clients.

C’est en 1984 que Boire Frais a vu le jour à Arab Town à Rose-Hill. Avec aux commandes, Ismaël Adam, le père de Reaze. Il raconte : « Mon père venait de retourner au pays après deux ans en Arabie saoudite et il a décidé de reprendre le business de son oncle maternel avec lequel il avait travaillé à un certain moment. » 

Reaze Adam est tombé très jeune dans la… cuve ou bac des ‘aloudas’. Il avait à peine dix ans. « Mon père était épaulé par Mamade Jowaheer, alias Khadafi mais durant les week-ends et les vacances scolaires, ma sœur Yasmina et moi allions aider notre père. Par la suite, lorsque que j’ai arrêté l’école, j’ai définitivement rejoint l’étal. » 

Reaze Adam ajoute que la clientèle comprenait surtout des élèves. « Il y a plusieurs collèges à proximité. Zot program : manz dalpuri ek bwar alouda. Il y avait aussi des clients de la classe ouvrière. Un verre se vendait à Rs 2 seulement et malgré cela, mon père est parvenu à économiser, à construire sa maison, à se marier et à grandir et à marier ses 4 enfants », souligne-t-il. 

Au début, Reaze Adam indique qu’ils n’avaient pas l’eau courante. « Soit, on allait s’approvisionner au marché ou alors on attendait les camions citernes de la CWA pour remplir des récipients. Puis on nous a sous-loué une prise d’eau qu’on nous facturait jusqu’à Rs 3 000 car c’était devenu difficile de faire le plein des seaux à la main », dit-il.

L’électricité est venue par la suite. « C’est d’ailleurs lorsque nous avons été raccordés à l’électricité que nous avons rajouté de la glace aux ‘alouda’ car nous pouvions alors nous permettre d’avoir un réfrigérateur, souligne Reaze Adam. Il faut dire que les clients sont devenus plus exigeants au fil des années : ils ne veulent plus de l’eau du robinet pour les ‘aloudas’. Ainsi, nous avons fait installer des filtres à eau. Ce qui est sûr, c’est que la qualité est là. » Clients, soyez donc sans peur et repartez sans reproche ! 

 

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