Cherté de la vie : les ménages dans la spirale des augmentations

C’est le début d’une nouvelle année et l’inquiétude plane d’ores et déjà au sein des ménages. C’est à cause des hausses des prix des produits de consommation qui alourdissent les dépenses dans une conjoncture défavorable. 

Ciment, carburant, peinture et autres produits de consommation : la liste des augmentations de prix s’étend graduellement. Une situation qui réduit davantage le pouvoir d’achat et qui impacte considérablement les ménages. 

Un fonctionnaire partage que pour lui, l’effet néfaste de la flambée des prix est moindre. « Avec notre niveau de vie, nous faisons beaucoup de donation. Nous allons devoir donner plus pour permettre aux gens que nous aidons de maintenir leur standard », explique-t-il. 

Cependant, la résonnance diffère pour la classe moyenne. Suraj Doma, travailleur indépendant, explique qu’il a dû revoir son système de travail. Il est électricien et plombier et il est directement affecté par la hausse des prix. 

« Les fins de mois ne sont pas toujours faciles. J’ai contracté un prêt de Rs 600 000 pour l’achat d’outils. Toutes les semaines, je mets un peu d’argent de côté pour le remboursement. Il faut également faire provision des dépenses courantes », concède-t-il. 

Vu la hausse des prix, Suraj Doma craint de rester endetté pendant encore longtemps. Pourtant, dit-il, la demande est présente. Mais les clients se rétractent à cause du coût des opérations. « Auparavant, je ne prenais pas de frais de déplacement. Le nouveau prix du carburant a changé la donne. Les prix des matériaux ont également bondi », avance-t-il.   

Certains ménages font face à ce dilemme : faut-il reporter les projets ? Warren Daby, employé dans un centre d’appel, a récemment acheté une maison. Ce rêve que son épouse et lui chérissaient depuis 2011 s’est concrétisé en juin 2021. Toutefois, leur nouvelle maison nécessitait des rénovations estimées l’année dernière à environ Rs 300 000. C’était sans compter la hausse des prix de matériaux de construction. 

« La maison a été acquise à l’aide d’un prêt. Il faudra trouver Rs 100 000 additionnelles pour la rénovation. Il n’est pas question de mettre ce projet en pause », fait-il comprendre. Ainsi, il met les bouchées doubles au travail et espère toucher plus de commissions. Son foyer privilégie également les dépenses courantes essentielles. 

« Mon boni de fin d’année a été injecté dans la construction. Dans la mesure du possible, j’essaie d’effectuer les petits travaux. Nous avons également une petite plantation de légumes, ce qui nous permet de ne pas acheter certains légumes et de conserver l’argent pour investir dans la rénovation », poursuit-il.  

De son côté, Heba Capdevila Jangeerkhan, COO de Taylor Smith, fait ressortir que l’augmentation du coût de la vie est une situation globale. « Maurice fait partie du monde. Nous avons une économie ouverte et qui dépend du marché international. Quand le coût de la vie augmente, tout le monde est affecté », argumente-t-elle. 

Une autre cadre d’entreprise suggère de faire attention aux dépenses. « Il faudra s’adapter à la cherté de la vie, surtout ceux qui ont une famille nombreuse », dit-elle. Interrogée sur l’influence de l’augmentation du prix du carburant sur son budget, elle souligne que le télétravail a aujourd’hui diminué le frais des déplacements.   

> Une situation qui réduit davantage le pouvoir d’achat.