Imaginez qu’il y a une personne malade chez vous et qu’il faut la transporter d’urgence à l’hôpital. Vous appelez une ambulance ou un taxi mais le véhicule ne peut arriver devant votre porte, car le chemin est impraticable. C’est le cas en plusieurs endroits de l’île.
Rajamba Manikion, 60 ans, est paralysée. Elle vit avec sa grand-mère âgée de 90 ans et qui tombe souvent malade. Problème : le chemin de
10 pieds qui mène à sa maison n’est pas asphalté. « En temps de pluie, l’eau de la montagne rend le chemin extrêmement boueux et donc impraticable. Si ma grand-mère tombe malade, aucun taxi ni ambulance ne peut venir chez nous. Même le médecin rechigne à venir. C’est très dur », confie-t-elle. L’ironie veut que Rajamba habite vis-à-vis de l’hôpital de Candos. Une dizaine de familles sont pénalisées par l’état de ce chemin.
Sailesh Seetul, lui, vit à Victoria Road, Vallée-des-Paradis (anciennement Camp La Boue). Il se trouve dans la même situation. La rue peut bien porter le nom de l’impératrice Victoria, son état n’a rien de royal. « Nous sommes les enfants pauvres de Montagne-Longue. Ce chemin n’a jamais été asphalté et il est dans un piteux état. Ma servante a glissé et elle s’est cassé le bras. Il a fallu la transporter jusqu’à la grande route. Le quartier est envahi par des chiens errants, ce qui pose un autre problème… »
Quant à Vinessen Ramasawmy, il habite Camp Goélette, Chemin-Grenier. Il quitte la maison vers 4 h 45 pour se rendre à Bambous. Le chemin qu’il emprunte n’est pas éclairé. « Je dois éclairer la route avec mon téléphone portable », se plaint-il.
Ginette, 65 ans, est cardiaque. Elle vit avec son beau-frère qui a été amputé d’une jambe. « J’habite à la rue Pope Hennessy, à Beau-Bassin, un chemin qui n’est pas asphalté proprement. Les drains sont bouchés et en cas d’averse, ma cour et ma maison sont inondées par une eau putride. Comment puis-je écoper autant d’eau à chaque fois ? Ma santé ne me le permet pas. Comment faire pour soulever mon beau-frère handicapé et le mettre dans un endroit sec? » se demande-t-elle. « Mon beau-frère et moi sommes des êtres humains, permettez-nous de vivre dignement », lance-t-elle à l’adresse des autorités concernées.
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