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Chassée par son propriétaire : Ornella dort à la gare de Flacq

Alors qu’Ornella L. pensait recommencer une nouvelle existence avec sa famille, les obstacles ne cessent de la ramener en arrière. Incapable de payer son loyer, a été chassée par le propriétaire. Depuis mardi soir, c’est sous un abri d’autobus à la garde de Flacq qu’elle passe ses nuits.

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Impossible de deviner ce qui se passe dans sa vie lorsqu’on l’observe. Du moins, Ornella ne laisse rien transparaître. Assise à la réception, attendant patiemment son tour, nous étions loin de deviner le drame qu’elle vit en passant la nuit à la belle étoile. À 33 ans, cette mère de trois enfants explique ses difficultés à décrocher un emploi. « Je cherche, je cherche. On me dit toujours qu’on me rappellera. J’ai été agente de sécurité, aide-cuisinière dans un hôtel. C’est la cuisine qui me passionne, mais aujourd’hui, peu importe le job qu’on me proposera, je suis disposée à le faire. »

Ornella a bien besoin de travailler. Depuis mardi soir, le propriétaire du deux-pièces qu’elle louait à Rs 3 500 à Riche-Mare, a décidé de reprendre les clés de la maison et de lui interdire l’accès à son logis. « Nous lui devons Rs 6 500 car depuis deux mois, mon époux ne touche plus de salaires. Son employeur a évoqué des problèmes financiers pour ne pas régler ses employés. Moi, je me suis inscrite à toutes les institutions, mais toujours aucun secours. »

Se retrouvant à la rue pour une dette de Rs 6 500, Ornella explique qu’avec le peu d’argent que son époux a pu obtenir en effectuant des petits boulots çà et là, il a fallu se trouver à manger. « Deux de mes trois enfants vont à l’école, mon frère m’aide en contribuant aux dépenses scolaires de mon aîné, pour l’autre, on lui donne du pain à l’école. Malheureusement, mon fils de 11 ans reste à la maison car je n’ai pas de solution en ce qui le concerne. »

Elle ramasse des légumes

Cette maman explique qu’elle est contrainte de ramasser des légumes au marché, chaque jour, pour nourrir ses enfants. « J’attends que les marchands s’en aillent pour ramasser ce qui reste. » Dans la maison où elle logeait, il n’y avait que deux matelas, un petit lit et une armoire, ainsi qu’une plaque à gaz et des ustensiles de cuisine. « Nous avons toujours été pauvres. Toutefois, nous n’avons jamais sollicité de l’aide aux autorités. je craignais qu’elles ne décident de nous séparer de nos enfants en les plaçant dans un centre. Certes, nous vivons dans l’extrême pauvreté, mais nous aimons nos enfants. Nous sommes attachés à eux. Nous souhaitons simplement qu’on nous aide à trouver un emploi et à sortir de la pauvreté, au lieu de nous menacer de nous retirer nos enfants. Après tout, aucun centre de refuge / abri ne pourra jamais remplacer l’amour, l’affection que des parents donnent aux enfants. »

Sollicité pour une intervention, Clifford Vellien de la National Empowerment Foundation a demandé à Ornella de venir le rencontrer aujourd’hui pour voir dans quelle mesure la NEF pourrait l’aider. Elle espère que quelqu’un pourra lui venir en aide. Dans ce cas, veuillez appeler à notre rédaction au 208 6002.

Pendant que ces enfants dorment chez un oncle, Ornella passera de nouveau la nuit sous un arrêt d’autobus, ce soir.

 

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