Interview

Charles Cartier, président de l’OTAM: «La création d’emplois se fera avec l’apport de la main-d’œuvre étrangère»

Charles Cartier, le président de l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius (OTAM)
Charles Cartier, le président de l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius (OTAM), fait le bilan du secteur des TIC en 2015. Dans cet entretien, il insiste sur la nécessité de résoudre le problème de la main-d’œuvre au plus vite. Quelles sont les retombées de la première réunion des opérateurs des TIC avec les ministres Bhadain et Callichurn ? Cela s’est bien passé. Les ministres étaient à l’écoute. Le plus gros souci des opérateurs du secteur est la disponibilité de la main-d’œuvre. Je suis convaincu qu’ouvrir le marché du travail aux étrangers dans le secteur des TIC verra en parallèle la création d’emplois pour les Mauriciens. Une certaine flexibilité s’impose alors pour que l’on puisse importer une partie de la main-d’œuvre. Ce qui permettrait d’élargir notre gamme de services. De plus, la force de notre main-d’œuvre est l’un des facteurs déterminants pour attirer l’investissement étranger et développer davantage le secteur des Tic-BPO. Ce qui nous permettra de devenir plus compétitifs dans les services que l’on offre sur le marché global. Pourquoi avoir recours à la main-d’œuvre étrangère alors qu’on a tant de chômeurs à Maurice ? Nos compétences sont limitées. Pour améliorer nos services, il nous faut aller vers plus de valeur ajoutée. Il nous faut compléter les ressources à notre disposition afin de mieux cerner le marché international. Par exemple, nous avons une bonne maîtrise de l’anglais et du français, mais ces compétences sont aussi disponibles ailleurs. Le gouvernement prévoit la création de 15 000 emplois d’ici 2020. Mais, nous ne pouvons le réaliser sans avoir recours à la main-d’œuvre étrangère. Prenons, par exemple, le secteur textile dans les années ’80. Malgré le fait qu’on a eu recours aux étrangers, nous avons pu créer des emplois pour des milliers de Mauriciens. Parlez-nous du secteur des TIC… L’informatique, dans son ensemble, sera appelé à jouer un plus grand rôle dans les années à venir, surtout avec un bon nombre de Mauriciens qui souhaitent intégrer ce secteur. De nouveaux métiers émergents feront surface. Nous voyons de plus en plus de développeurs d’apps et de logiciels, mais aussi un nombre croissant d’ingénieurs en informatique. Il nous faut alors faire venir des experts pour mieux encadrer les Mauriciens et les former pour qu’ils puissent s’illustrer sur la scène internationale. On doit continuer à miser sur plus de valeur ajoutée et effectivement diversifier nos services. Des ‘dual-training programs’ sont alors  importants pour atteindre nos objectifs. Quel bilan faites-vous de 2015 pour le secteur ? Le gouvernement a voulu donner un signal fort. C’est à travers un rabais du coût de l’internet aux entreprises qu’on a pu constater cela. C’est une  réalisation majeure pour relancer le secteur. Et cela, malgré le fait que l’année a été assez pénible pour nous. Le problème de masse critique sévit toujours, et il nous faut le résoudre au plus vite. Il est grand temps d’accorder la même importance à l’informatique qu’à l’anglais, vu que des compétences en la matière contribuent davantage à notre économie. Sur le plan économique, le taux de croissance a été revu à la baisse. Cela se reflète par un léger ralentissement dans le secteur TIC-BPO. Nous espérons que des mesures drastiques seront prises rapidement par le gouvernement. Le potentiel est très fort à Maurice dans ce secteur d’activité. Mais, il nous faut orienter plus de gens vers les nouvelles technologies.
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