Changement à la tête du système pénitentiaire : Raj Rughoobeer succède à Jagadisen Rungadoo

Depuis le 9 décembre, Raj Rughoobeer a pris ses fonctions en tant que commissaire des prisons, succédant à Jagadisen Rungadoo. « Jagadisen Rungadoo n’est plus commissaire des prisons depuis environ trois semaines », confirme la prison centrale de Beau-Bassin. Fort de 43 ans d’expérience dans l’administration pénitentiaire, Jagadisen Rungadoo avait assuré l’intérim à partir de décembre 2020 avant d’être titularisé mi-2024 pour un contrat de six mois. Âgé de 65 ans, il est reconnu pour son professionnalisme et son dévouement face aux défis du secteur.

Du côté des gardiens, les attentes sont grandes envers le nouveau commissaire par intérim. « On attend beaucoup de ce commissaire. Il connaît bien les réalités du milieu carcéral et les doléances des gardiens. Nous espérons qu’il mettra en place des réformes essentielles », souligne un responsable syndical. 

Raj Rughoobeer, ayant gravi les échelons de l’administration pénitentiaire, hérite d’un système confronté à des problèmes complexes, notamment la surpopulation carcérale et le besoin de renforcer les programmes de réinsertion. Sa nomination est perçue comme une opportunité pour redynamiser un secteur en quête de solutions durables.

Cependant, certains officiers pénitentiaires estiment qu’une personne extérieure au milieu carcéral aurait dû être nommée au poste de commissaire des prisons. Selon eux, cela garantirait une gestion impartiale et un regard neuf sur l’administration carcérale. « La prison est un pilier de la sécurité nationale. Les détenus ne sont pas des enfants de chœur, et il faut un commissaire capable de prôner une gestion neutre et impartiale », soulignent-ils.

Des figures comme l’Écossais Bill Duff ou encore Vinod Appadoo sont citées en exemple. Ce dernier avait instauré des réformes telles que l’interdiction de la consommation de cigarettes en prison, la réduction de la liste des produits disponibles à la cantine et la suppression des versements d’argent par les familles sur les comptes des détenus. 

Une autre figure mentionnée est Lingamanaicker Vijayanarayanan, bien qu’il soit souvent critiqué pour l’évasion massive survenue à la prison de Grande-Rivière Nord-Ouest en 2011. « Cette responsabilité incombe plutôt à l’unité 24/7, et non à Vijayanarayanan », défendent ses partisans. Sous sa direction, il avait notamment supervisé la rénovation des blocs A et B de la prison de Beau-Bassin, ainsi que la construction de l’unité de détention préventive à Beau-Bassin.