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Chamboulements sur l’échiquier politique : le Premier ministre pourra-t-il maintenir le cap ? 

Le paysage politique a été chamboulé par la démission de Vikram Hurdoyal comme député de la circonscription n° 10 (Montagne-Blanche/GRSE) annoncée mardi dernier. Cette décision peut-elle perturber les plans du gouvernement quant aux réalisations envisagées d’ici la fin de l’année ? Le Premier ministre pourra-t-il maintenir le cap malgré ces bouleversements ? Ce sont autant de questions posées. 

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Le Premier ministre (PM), Pravind Jugnauth, l’a bien fait comprendre mercredi matin à la State House. « En vertu de la loi, il y aura une élection partielle. J’espère que l’opposition parlementaire et surtout son leader, le Dr Navin Ramgoolam, y participeront. Il est logique qu’il soit candidat », a-t-il dit à la presse peu après la prestation de serment de la nouvelle ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives, Naveena Ramyad. 

D’emblée, l’observateur Faizal Jeerooburkhan indique que la démission de Vikram Hurdoyal chamboule définitivement les plans du gouvernement. « C’est évident ! », avance-t-il. En début d’année, le PM laissait entendre que les élections générales pourraient se tenir au plus tard en 2025. « Pravind Jugnauth semblait vouloir capitaliser sur les grands projets en cours pour espérer remporter les prochaines élections générales. Mais il est désormais évident qu’il se retrouve dans une nouvelle conjoncture », estime l’observateur. 

Estimant que le PM « ne dispose plus de marge de manœuvre car la situation a changé », Faizal Jeerooburkhan considère que le gouvernement est engagé dans une course contre la montre. Conformément à la loi, celui-ci dispose de 240 jours pour organiser une élection partielle après la démission d’un parlementaire. Autrement dit, le « Writ of Election » est émis dans un délai de 90 jours, suivi du « Nomination Day » qui doit avoir lieu 60 jours après l’émission du « writ » et l’élection partielle doit, elle, se tenir au plus tard 90 jours après. 

Grands projets en neuf mois

Milan Meetarbhan, observateur à l’étranger, souligne que l’Assemblée nationale sera automatiquement dissoute (conformément à la loi) en novembre, après cinq années de mandat. « Un gouvernement de transition ne peut pas se concentrer et achever la mise en œuvre de grands projets en seulement neuf mois. C’est pourquoi j’insiste sur le fait que tout gouvernement respectant les principes démocratiques ne doit pas prendre d’engagements majeurs au-delà du mandat constitutionnel de la majorité parlementaire », estime-t-il. 
Au sein du gouvernement, on s’accorde à dire que « la majorité des projets seront achevés avant la fin de l’année ». Un des gros projets sur lequel le gouvernement envisage de capitaliser lors des prochaines élections est la livraison des 8 000 maisons de la New Social Living Development Co. Ltd. 
« Les premiers lots de maisons seront livrés, comme prévu, dans les trois mois à venir », fait comprendre la direction de l’organisme. La livraison des maisons se fera graduellement dans le courant de l’année », souligne-t-on. 

Quant au pont suspendu A1M1 reliant Coromandel à Sorèze, il sera inauguré ce jeudi. « Les échangeurs de Wooton et de St-Pierre seront inaugurés comme prévu dans quelques mois. L’autopont d’Ébène ainsi que le ‘fly-over’ de Terre-Rouge seront également opérationnels avant la fin du mandat », avancent des sources au niveau du gouvernement. 
Le Défi Quotidien est également en présence d’informations selon lesquelles la nouvelle piste d’atterrissage et la nouvelle jetée à Agalega seront inaugurées dans environ deux semaines. 

Quid du Budget 2024-25 ? Sa présentation se tiendra-t-elle toujours en juin ? « Tout porte à croire que ce sera en juin. Ce sera un Budget déterminant dans le sens où il y aura des annonces au sujet de l’enveloppe financière accordée à la réalisation de l’autoroute M4 reliant le Nord, l’Est et le Sud. En sus de cela, le budget pourrait également inclure l’augmentation de la pension universelle ainsi que le salaire minimal », indique-t-on. 
Des informateurs très fiables basés au ministère des Collectivités locales font comprendre qu’« aucune directive n’a été émise afin de catalyser la réalisation des projets ». 

Calendrier « nullement bousculé » 

Jocelyn Chan Low se dit convaincu que le calendrier du gouvernement n’est « nullement bousculé ». L’observateur ne le voit pas, en toute logique, reporter les élections générales au premier trimestre de 2025 en raison des conditions météorologiques et du changement climatique. 
« La démission de Vikram Hurdoyal provoquera certainement une élection partielle. Mais le gouvernement fera de son mieux afin de réaliser le maximum de projets prévus avant d’appeler la population aux urnes. Je suis persuadé qu’il maintient son objectif de tenir les élections générales dans le courant de l’année, voire d’ici août. Soit peu après le Budget 2024-25 », estime Jocelyn Chan Low.


Le GM : « Notre attention n’est nullement détournée » 

Au niveau du gouvernement, on affirme que le calendrier des réalisations gouvernementales est déjà établi. « La démission de Vikram Hurdoyal en tant que député est un coup dur pour le parti mais notre attention n’est nullement détournée. Nous nous concentrons sur la réalisation des projets en attendant la tenue de l’élection partielle qui aura lieu dans environ sept mois », indique-t-on. Pour le moment, dit-on au gouvernement, l’attention est davantage centrée sur les célébrations du 1er mai.

 

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