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Chamarel : quand une bataille légale détruit le rêve de tout un village

Rico L’Intelligent, en compagnie  de son petit-fils. Rico L’Intelligent, en compagnie de son petit-fils.

Cette bataille légale a commencé en 1999. En 20 ans, le rêve de centaines de passionnés de foot s’est écroulé et l’espoir de redonner à leur équipe son lustre d’antan s’amenuise.

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La compagnie sucrière de Bel-Ombre avait aménagé un terrain de foot au beau milieu des champs de canne à Chamarel. Le Conseil de village avait pris la responsabilité de l’entretenir pour que les jeunes et les moins jeunes puissent s’adonner à leur passion. 

Mais le Conseil de village connaît un coup d’arrêt lorsqu’un groupe de personnes dépose une plainte contre lui. Les héritiers d’Eugène Fernand Reynolds Grizzell saisissent la cour intermédiaire, le 11 août 1999, pour demander un ordre d’éviction contre le Conseil de village de Chamarel vu que celui-ci s’assurait de l’entretien du terrain. La compagnie sucrière de Bel-Ombre est citée en tant que co-defendant.

Rico L’Intelligent, président du Conseil de village de Chamarel, affirme que cette plainte a surpris plus d’un. « On n’avait jamais pensé qu’un tel scénario allait se produire. On pensait que la compagnie sucrière de Bel-Ombre était propriétaire de ces champs de canne et que c’est en cette capacité qu’elle nous a autorisés à occuper le terrain de football », affirme le président du conseil de village.

Mais les héritiers d’Eugène Fernand Reynolds Grizzell disent être les véritables propriétaires de ce terrain et précisent qu’ils n’ont jamais autorisé le Conseil de village à l’occuper ou à l’entretenir pour les besoins d’y aménager un terrain de football. 

Pour Rico L’Intelligent, cette affaire a eu une incidence profonde sur le « sport-roi » des habitants de Chamarel. Les réminiscences de ce passé pas très lointain où le terrain de football bouillonnait de vie et attirait la grosse foule l’attristent au plus haut point.

« Chacun a le droit et le devoir de se batailler pour ses droits. Mais ce qui est déplorable, c’est que les habitants de Chamarel ont souffert, faute d’un terrain de football alternatif et à titre permanent. Après 1999, les gens n’y prenaient plus autant goût à venir assister aux matches de football car ils étaient conscients du problème. On pouvait être contraint à quitter les lieux au beau milieu d’un match », dit Rico L’Intelligent.

Le litige entre les Grizzell et le Conseil de village a donné lieu à un autre contentieux impliquant d’autres parties. Mais le problème est resté le même. Les habitants n’ont pas de terrain de foot pour gouter de nouveau à ce luxe évanoui où s’entremêlaient ambiance, fraternité et passion. 

Rico L’Intelligent est d’avis que l’aménagement du terrain avait contribué à l’émergence de plusieurs talents, qui avait débouché sur la création d’une équipe qui fait la fierté des habitants. Mais le Chamarel Sporting Club connaît des jours difficiles. Il attribue le déclin du club, qui évoluait en D1 nationale et dont il est l’assistant-secrétaire, au manque de facilités pour s’entrainer.

« Notre équipe a été reléguée en deuxième division nationale au terme de la saison dernière. Les joueurs doivent s’entraîner à Bambous et c’est loin. Je suis heureux de pouvoir compter sur le soutien de certaines personnes, mais leur bonté ne sera pas sans limite », .

Bientôt deux décennies que le sort a infligé un carton jaune au football à Chamarel. Si la situation perdure, Rico L’Intelligent craint que leur « sport-roi » ne voit le rouge. Il espère un jour revivre cet ambiance « électrique »  qui jadis faisait partie du folklore du village.

 

 

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