Live News

Challenger au poste de Premier ministre : Ramgoolam soigne ses relations diplomatiques

Navin Ramgoolam en compagnie du haut-commissaire indien, Abhay Thakur.

Le Parti Travailliste (PTr) a, au courant de l’année écoulée, eu une étonnante proximité avec plusieurs hauts commissaires et ambassadeurs. Le dernier frottement entre les rouges et un diplomate étranger remonte au 2 octobre dernier, lors d’une fonction qui avait vu la participation du haut-commissaire indien Abhay Thakur. Des relations qui ne plaisent forcément pas au gouvernement.

Publicité

Le Parti Travailliste et plusieurs diplomates étrangers ont, en 2018, affiché une belle entente. En effet, bien qu’étant dans l’opposition, les rouges semblent toujours entretenir de bonnes relations avec les pays amis et cela a pu être observé en plusieurs occasions, notamment le 15 juin dernier. Le leader des rouges, Navin Ramgoolam, accompagné de plusieurs membres du Bureau politique, dont Patrick Assirvaden, Arvin Boolell et Michael Sik-Yuen, sont invités à un dîner à l’ambassade de Chine. Le Parti Travailliste est le seul parti invité et lors de cette soirée, l’ambassade de Chine déploie toute l’artillerie protocolaire. L’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam est accueilli à sa descente de voiture. S’ensuivra d’un tête-à-tête entre lui et l’ambassadeur Sun Gongyi. La partie protocolaire est, par la suite, marquée d’un discours de Navin Ramgoolam et de l’ambassadeur chinois. 

Un des membres du Parti Travailliste présent à ce dîner ne manque pas de faire ressortir que l’invitation, ainsi que le déroulement de cette soirée, avaient étonné plus d’un. « C’est la toute première fois que nous avons droit à un tel accueil d’un pays ami, alors que nous sommes dans l’opposition », explique-t-il. 

Ce dîner, soulignons-le, avait pris de court plus d’un. Notamment le gouvernement, qui avait été mis au courant de cet événement le même jour. Plusieurs membres du gouvernement avaient confié être agacés de la présence des rouges à l’ambassade de Chine. Cette irritation n’est toutefois pas remontée à la surface, car quelques semaines plus tard, Maurice accueillait le président chinois Xi Jinping. 

Outre ce dîner à l’ambassade de Chine, Navin Ramgoolam a aussi, au courant de l’année, accueilli plusieurs diplomates et autres officiels d’ambassades et de hauts-commissariats à son domicile à River Walk, dont ceux des pays tels que les états-Unis et du Royaume-Uni. 

Carnet d’adresses

« Navin Ramgoolam ne va évidemment pas refuser d’accueillir de telles personnalités, car il se positionne comme futur Premier ministre. Avoir de tels contacts dans son carnet d’adresses peut toujours lui être d’une grande aide », nous confie un de ses proches collaborateurs, qui nous révèle aussi qu’il y a eu, quelques semaines de cela, une rencontre entre l’Attorney General britannique Geoffrey Cox et Navin Ramgoolam. Geoffrey Cox a, pour rappel, régulièrement été sollicité par l’ancien gouvernement de Navin Ramgoolam sur plusieurs dossiers légaux.

Au niveau des anciens diplomates, cette proximité politique-ambassade suscite des avis différents. Milan Meetarbhan, ancien ambassadeur à l’Organisation des Nations unies (ONU), explique qu’il n’y a rien d’anormal. « C’est absolument normal que les diplomates étrangers restent en contact avec tous les partis politiques. Il faut aussi dire que les diplomates étrangers sont aussi souvent invités aux congrès annuels des formations politiques », avance-t-il. 

Vijay Makhan, ancien diplomate au ministère des Affaires étrangères, est, quant à lui, d’avis qu’un diplomate se doit d’avoir un droit de réserve. « La participation du haut-commissaire indien a été diversement commenté. Il faut maintenant savoir dans quelles conditions il avait été invité et s’il savait que le Parti Travailliste allait ce jour-là tenir un discours politique », fait-il valoir. 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !