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Chagos : what next ?

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Une grande victoire pour Maurice et la communauté chagossienne, mais le travail ne fait que commencer, c’est l’avis de plusieurs juristes, et observateurs interrogés après l’opinion favorable émise par la Cour internationale de Justice dans l’affaire Chagos.

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Pour Vijay Makhan, ancien secrétaire aux Affaires étrangères, cette opinion de la Cour internationale de Justice (CIJ)  est à marquer d’une pierre blanche. « L’État Mauricien a toujours été ouvert au dialogue, malheureusement les négociations n’ont jamais abouti », affirme Vijay Makhan. « La balle est dans le camp des Anglais. Fort de cette avis consultatif, Maurice a une belle carte à jouer », estime l’ancien secrétaire aux Affaires étrangères. « La Grande-Bretagne doit répondre positivement à la décision des juges de la CIJ », dit-il.

Le premier pas à présent est que Maurice retrouve sa souveraineté sur les îles de l’archipel entourant Diego Garcia. Avant même de discuter de Diego Garcia et de la base militaire. « C’était d’ailleurs la Bérenger initiative », ajoute Vijay Makhan.

« Le fait d’avoir remporté cette victoire historique, même s’il n’est pas contraignante, elle a une envergure extraordinaire », affirme pour sa part Rajen Nursinghen, juriste et Senior Lecturer à la faculté de Droit à l’Université de Maurice.

« C’est un très bon jugement en termes techniques, les juges ont motivé leur jugement d’une excellente qualité technique. »  Ce jugement a ainsi une force colossale, car les juges ne sont pas passés par quatre chemins. « C’est vraiment David contre Goliath », estime Rajen Nursinghen.

« Malheureusement Maurice ne peut de lui-même débuter les négociations, cela incombe à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies de le faire.» Toutefois, nos décideurs politiques devront faire très attention, ne pas se laisser porter par cette victoire et faire capoter les négociations. « Il faudra beaucoup de doigté lors de la prochaine étape, il faudra beaucoup de diplomatie et d’un exercice intensif de lobbying », ajoute Rajen Nursinghen.

« La diplomatie doit prendre le relais », affirme pour sa part Jean Claude de l’Estrac, ancien ministre des Affaires étrangères. « Nous avons en réalité épuisé tous nos recours juridiques, à partir de maintenant, la diplomatie doit primer », soutient-il.

« Il ne faut pas se leurrer, les Anglais ne vont pas partir des Chagos aussi facilement. Les Américains ne  permettront pas ce départ. La base militaire de Diego Garcia est trop importante. »  C’est pour cette raison, selon l’ancien ministre, qu’il  faut aborder séparément la question de la base militaire de Diego Garcia, et les autres îles de l’archipel. « Maurice a l’occasion d’ouvrir les négociations et de retrouver sa souveraineté sur ces îles, car aux yeux des Anglais et des Américains, elles n’ont aucune importance », explique Jean Claude de l’Estrac.

 

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