« Je serai présent à La Haye en septembre pour un plaidoyer sur les Chagos devant la Cour internationale de justice. C’est un combat qui me tient à cœur et je le mènerai moi même jusqu’a ce que la Cour internationale donne son verdict ». Ce sont les propos tenus par sir Anerood Jugnauth, un amoureux de symboles, à l’occasion de la fête donnée pour ses 88 ans au Château Labourdonnais, à Mapou, ce jeudi 29 mars.
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Il a aussi remercié « les soldats » qui l’ont soutenu et qui ont été à ses cotés durant des années, dont certains aussi loin que 1963. « Je suis très reconnaissant envers eux et je leur dis mille fois merci, » a-t-il lancé avant de rappeler que c’est également sa foi qui lui a permis de « réussir tout cela ». Non sans quelques mots en faveur de son épouse, Lady Sarojini pour son « attention ».
« Je remercie aussi mes enfants et petits-enfants pour leur affection. Je dois peut être leur présenter mes excuses pour n’avoir pas pu leur accorder autant de temps qu’il aurait fallu » lance-t-il en expliquant qu’il était « occupé avec ce que j’avais entrepris pour la Nation ». Nation qu’il remercie tout autant pour lui avoir fait confiance.
« Dans la vie, il faut de la détermination et de la confiance dans ce qu’on entreprend. La pauvreté n’est pas une fatalité. Il faut être confiant de pouvoir la combattre et d’aller de l’avant sur le chemin qu’on a choisi. Je prends mon cas comme exemple. Je suis issu dune famille pauvre. J’ai dormi dans une maison en chaume », déclare sir Anerood.
« Il faut aussi comprendre que pour le progrès, pour améliorer les conditions de vie, il ne suffit pas de quémander. Il faut la productivité. L’amour du travail. Je remarque aujourd’hui que beaucoup de Mauriciens refusent de travailler. Ils veulent l’argent facile. Si on continue avec cette mentalité, on n’ira pas loin, » poursuit le ministre mentor.
« Non seulement on ne pourra pas préserver nos acquis, on va tout perdre. On connaitra la misère noire. J’espère que cela n’arrivera jamais. Dans tous les cas e figure, je ne serai plus de ce monde, » fait ressortir sir Anerood. « On doit toujours être prêt à faire face à l’adversité. Il faut trancher quand il le faut et ne pas tarder pour prendre des décisions. Il faut aussi honorer ses promesses. Parole donnée, parole sacrée, » souligne l’ex-Premier ministre.
« N’importe qui, y compris les politiciens doivent suivre ces principes s’il veut parvenir à quelque chose. J’ai servi ce pays avec passion pendant 55 ans. Je continuerai à le faire tant que je le pourrai. Ma vision, quand j’ai débuté en politique c’était d’apporter la prospérité. Je crois avoir réussi dans une grande mesure. On a fait ce que la Banque mondiale appelle un miracle économique », se félicite-t-il.
Il en profite pour critiquer Navin Ramgoolam, estimant que celui-ci tente de faire croire que c’est lui qui a bâti l’île Maurice moderne. « Si l’état providence existe encore, c’est grâce à moi. En 82, le FMI insistait pour qu’on l’abolisse. On n’avait pas les moyens pour le maintenir. Certains disaient qu’on n’avait pas d’autres choix. Je ne veux pas mentionner de nom. Tout le monde sait de qui je pare, » déclare sir Anerood qui fait mention de Paul Bérenger.
« Bolom Ramgoolam a aussi joué un grand rôle dans la préservation de l’état providence. Si on avait laissé mourir cela, vous croyez que la population nous aurait pardonne? Je leur ai demande de me donner trois ans en soulignant que si je n’arrivai pas redresser la situation d’ici là, j’accepterai des conditions encore plus sévères, » raconte-t-il en soutenant que sa « philosophie a toujours été un développement à visage humain.
Sir Anerood en a profité pour faire l’éloge de son fils à qui il a cédé son fauteuil de Premier ministre : « Pravind a fait du salaire minimal une réalité. Son action cadre avec la philosophie de développement à visage humain. Placez votre confiance dans le Premier ministre, dans le gouvernement ». Il ajoute également que « certains ont voulu utiliser les malheurs de l’ex Présidente de la République pour faire un coup d’état. Il faut toujours être vigilants, » dit-il tout en déclarant que Navin Ramgoolam « devra marcher sur mon cadavre pour pouvoir toucher à une mèche de cheveux de Pravind ou de nos soldats ».
Comme pour répondre aux propos de son fils des minutes plus tôt, il en rajoute une couche : « Je suis fier de ce qu’accomplit Pravind ».
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