Interview

Chagos - Olivier Bancoult : «Ils violent les lois qu’ils ont votées»

Olivier Bancoult

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne cèderont pas. L’avis consultatif semble n’avoir pas eu d’effet sur la position des deux puissances qui contrôlent l’archipel des Chagos. Les deux pays l’ont fait comprendre à travers des communiqués. Suite à cela, Maurice est passé à l’étape suivante : une résolution réclamant l’application de l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice (CIJ). Elle sera débattue à New-York le 22 mai prochain devant l’Assemblée générale de l’Onu. 

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Comment accueillez-vous le refus des États-Unis  et de la Grande-Bretagne d’appliquer l’avis consultatif de la CIJ ?
Je le prends mal ! C’est une honte que des gouvernements ne respectent pas les lois internationales. Ils violent les lois qu’ils ont eux-mêmes votées et, par-dessus tout, ils manquent de respect à la CIJ qui est une des instances judiciaires les plus importantes du monde. La CIJ a été mise sur pied par l’Onu.  Les États-Unis et la Grande-Bretagne rejettent une institution dont ils sont les membres fondateurs. Quel exemple donnent-ils aux autres pays aujourd’hui ?

Que pense faire le Groupe Réfugiés Chagos  par la suite?
Nous n’allons, surtout pas rester les bras croisés. Nous allons agir, mais nous restons en contact avec le gouvernement mauricien, car les actions ne doivent pas se contredire. Nous devons faire pression sur les deux super-puissances pour qu’elles appliquent l’avis de la CIJ, qui est d’évacuer l’archipel. Mais nous ne sommes pas encore de la partie et nous aimerions accompagner la délégation gouvernementale à New-York à l’Assemblée générale de l’Onu le 22 mai prochain.

Pourquoi voulez-vous faire partie de la délégation ?
Notre présence est symbolique et nous voulons montrer que nous sommes un peuple qui est toujours à la recherche de justice.  

Sur quoi s’appuierait le GRC s’il faut mener une action conjointe avec le gouvernement pour contester la position des États-Unis et de la Grande-Bretagne ?
Il est clair qu’il y a une violation de la Charte des Nations Unies et des droits humains sans compter un non-respect de la CIJ.

Des compagnies britanniques et américaines recrutent des gens pour travailler sur l’île de Diego Garcia, les descendants de l’archipel ont-ils postulé ?
Je ne saurais vous dire. Mais, dans le passé, certains natifs ont été employés. J’ai moi-même postulé à plusieurs reprises mais on ne m’a jamais embauché, je pense que mon profile ne les convenait pas car je mène la lutte pour y retourner.

Y a-t-il un engouement de la part des descendants de l’archipel pour travailler sur Diego Garcia ?
Non, car ceux qui sont partis dans le passé sont vite revenus, car les conditions sont difficiles. D’ailleurs, même là, les recruteurs ne donnent pas tous les détails. Nous ne savons rien des salaires et des allocations.

 

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