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Chagos : le cauchemar des descendants «îlois» domiciliés en Angleterre

Emmanuel Ally Emmanuel Ally estime que la communauté chagossienne qui vit à Crawley a besoin d’être soutenue.

L’affaire Chagos, surtout depuis le vote de la résolution devant l’Assemblée générale des Nations unies, n’aura pas fait couler d’encre uniquement à Maurice. Dans un article publié en ligne le samedi 1er juin 2019, BBC News parle de la situation des descendants des Chagossiens domiciliés en Angleterre, qui se disent déchirés par les lois de l’Immigration britannique. Ils disent peiner à obtenir la citoyenneté britannique. Il y a 50 ans, leurs aînés ont été expulsés des Chagos lorsque le Royaume-Uni a clamé sa souveraineté sur l’archipel pour faire place à une base militaire.

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Emmanuel Ally est un Chagossien de troisième génération. Comme rapporté par BBC News, cet homme de 21 ans dit qu’il « n’a rien à célébrer » quand on lui parle du vote de la résolution à l’Assemblée générale des Nations unies. La seule chose qu’il trouve bien dans ce dénouement : « La reconnaissance que le peuple chagossien a été déporté. »

Didier Bertrand, âgé de 29 ans, est, quant à lui, convaincu que les îles constituant l’archipel des Chagos ne sont plus ce qu’elles étaient il y a 60 ans. « C’est la dure réalité », se désole-t-il. Pour ce jeune homme, les problèmes auxquels est confrontée la communauté chagossienne sont plus importants que la question de la souveraineté sur l’archipel. « Veuillez aider la communauté chagossienne domiciliée en Angleterre », demande Didier Bertrand.
En 2002, la British Overseas Territories (BOT) Act avait accordé la citoyenneté britannique aux Chagossiens réinstallés qui sont nés entre 1969 et 1982. Beaucoup d’entre eux ont émigrés au pays de sa Majesté.

Shirley-Anne Bontemps, qui est volontaire au sein de la communauté chagossienne, explique que ses compatriotes sont confrontés à des formes de racisme quotidiennement et qu’ils perçoivent un salaire minimal afin de payer leurs frais de visa. « C’est lutte après lutte… », dit-elle. Elle ne voit pas en quoi la souveraineté sur les Chagos aidera à améliorer les conditions de vie des Chagossiens vivant en Angleterre. « Rien n’est fait pour les aider. Pourtant, le gouvernement britannique a le devoir d’aider ces gens », ajoute-t-elle.

Toujours selon BBC News, il y a deux ans, soit en 2017, le parlementaire Henry Smith avait introduit un Private Members’ Bill réclamant que tous les descendants chagossiens soient reconnus comme citoyens britanniques. Deux ans plus tard, le projet de loi en est encore à sa première lecture. Aucune date n’a été fixée pour la tenue de la prochaine lecture. Selon le Home Affairs britannique, « la citoyenneté britannique est normalement transmise uniquement à une génération née à l’étranger ». Ce qui signifie que les petits-enfants des Chagossiens réinstallés au Royaume-Uni ne peuvent pas prétendre à la citoyenneté britannique.

Didier Bertrand a pourtant mis les pieds en Angleterre, avec sa famille, il y a environ 11 ans. Il avait 18 ans à l’époque. Il était le seul membre de sa famille à ne pas bénéficier de la citoyenneté britannique. « Le fait que je sois issu de la troisième génération de Chagossiens n’est pas pris en considération par le gouvernement britannique. Je suis tout simplement considéré comme un non-citoyen de l’Union européenne. Pourtant, je paie mes taxes et mon assurance nationale », se désole-t-il.

« La jeune génération de Chagossiens méritent d’avoir la citoyenneté britannique. Les îles Chagos ont été colonisées par les Britanniques et c’est leur responsabilité », lance Daniel Bernard. Cet homme de 74 ans vit à Crawley, dans le West Sussex, entouré des 3 000 autres Chagossiens en Angleterre. Il n’avait que 10 ans lorsqu’il a quitté sa terre natale pour Maurice. Il se souvient de la vie « paisible » qu’il menait sur l’archipel. 

Daniel Bernard a remis les pieds sur sa terre natale, il y a quelques années, lorsque le Foreign and Commonwealth Office a commencé à organiser des voyages à l’intention des Chagossiens issus de la première génération. Face à la situation à laquelle sont confrontés les Chagossiens de la troisième génération, il espère que ses petits-enfants auront une meilleure vie.

(L’article rédigé par la BBC News est disponible sur son site Web)

 

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