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Chagos : la stratégie du secret

Paul Bérenger à sa sortie du Bâtiment du Trésor, vendredi. Paul Bérenger à sa sortie du Bâtiment du Trésor, vendredi.

Mieux vaut être prudent vis-à-vis des Britanniques sur le dossier Chagos. Après avoir proféré des menaces en 2004 quant à un éventuel retrait de Maurice du Commonwealth afin de pouvoir porter le litige qui l’oppose au Royaume-Uni devant la Cour internationale de justice, l’hôtel du gouvernement préfère cette fois que les délibérations du comité parlementaire qui s’est penché sur ce dossier demeurent confidentielles. C’est ce qui a été décidé lors de la réunion de vendredi sous la présidence du chef du gouvernement.

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Même le leader de l’opposition Paul Bérenger, celui-là même qui avait évoqué le retrait de Maurice du Commonwealth lorsqu’il était Premier ministre, est d’accord avec cette stratégie. Les membres présents se sont donc tenus à leur parole donnée, ne se laissant aller à aucune indiscrétion. Le comité s’est donc fendu d’un communiqué à la fin de la rencontre pour évoquer des généralités tout en présentant ses sympathies à la communauté chagossienne après la disparition de Fernand Mandarin, un des premiers à avoir milité pour un retour des natifs dans l’archipel des Chagos.

Le comité a également réitéré la souveraineté de Maurice sur les Chagos et dit ne pas reconnaître le British Indian Ocean Territory, sous lequel tombe l’archipel. Le communiqué fait également ressortir qu’Olivier Bancoult, du Groupe refugiés Chagos, a eu une rencontre avec le Premier ministre avant le début de cette réunion. Sir Anerood Jugnauth a reconnu la légitimité d’un retour des Chagossiens sur leurs terres natales. 

Absent au comité, le représentant du Parti travailliste Shakeel Mohamed justifie cette décision par le fait que le comité parlementaire n’est pas de nature consultative. « Ceux présents n’ont pas leur mot à dire. Ils ne font qu’écouter ce qui a été décidé. Ce n’est pas une façon d’opérer sur un dossier d’intérêt national », indique le député qui dit avoir soulevé le sujet avec son leader, Navin Ramgoolam.
« Ce dossier doit être traité au-delà de la politique car les Britanniques n’ont jamais cessé de nous mener en bateau. S’il n’a pas eu d’autorisation, on ne peut rien y faire. Nous, Mauriciens, nous devons montrer qu’on est en train d’agir de bonne foi et que nous voulons discuter », fait-on ressortir au Bureau du Premier ministre. Le comité a donc jusqu’en juin prochain pour décidé de la marche à suivre quant au « Request for an advisory opinion of the International Court of Justice on the legal consequences of the separation of the Chagos Archipelago from Mauritius in 1965 » devant la 71e Assemblée des Nations unies.

 

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