Ils ont été punis pour leurs crimes. À leur sortie de prison, certains retiennent la leçon, d’autres non. Les programmes pour leur réinsertion ne manquent pourtant pas. Mais certains récidivistes ont résolument choisi de rester dans leurs travers.
Un séjour en taule ne les dissuade guère. Qu’ils soient en liberté sous caution ou qu’ils aient purgé leurs peines, ces récidivistes n’ont pas froid aux yeux. Ils font fi des conditions de leur remise en liberté et n’affichent aucune appréhension quant à un retour entre les quatre murs d’une cellule.
De nombreux cas, où des récidivistes font parler d’eux, sont recensés – même s’il faut le dire qu’il y a beaucoup d’anciens détenus qui se rachètent une conduite et d’autres sous caution qui respectent les conditions de leur remise en liberté. La dernière affaire répertoriée remonte au 5 octobre à Baie-du-Tombeau.
Allure louche
La police de ce village côtier a procédé à l’arrestation d’un dénommé Aldo Alain M. Ce récidiviste de 37 ans est sorti de prison en début d’année. Il avait été condamné à cinq ans de prison pour une affaire de larceny while being masked. Mais lundi, il s’est de nouveau retrouvé dans les mailles du filet de la police à Riche-Terre. C’est son allure louche qui a attiré l’attention des constables Balchand et Haulkory. Interpellé pour un contrôle, il n’a pas obtempéré. Poursuivi par les policiers, il sera intercepté quelques mètres plus loin. [blockquote]Sa seule explication pour justifier son refus de s’arrêter : «Frin mo motosyklet pa bon.»[/blockquote] Les constables ont de suite constaté plusieurs anomalies, notamment par rapport à la plaque minéralogique du deux-roues. Le numéro de la plaque avant. (BJ 236) ne correspondait pas à celui de la plaque arrière (6835 R). C’est la bande adhésive sur le garde-boue qui avait intrigué les policiers. Ne pouvant expliquer ce fait, le trentenaire est conduit au poste de police pour un interrogatoire. Il ressort que la moto en question (6835 R) avait été rapportée volée le 2 octobre à la police de Terre-Rouge. Lors d’une fouille, des pièces de rechange pour motocyclettes, quatre téléphones cellulaires et un I-pod ont été retrouvés. La police soupçonne qu’il s’agit d’objets volés. Interrogé sur la provenance de ces objets, Aldo Alain M. n’a pas voulu s’expliquer. Lors d’une deuxième séance d’interrogatoire, il est toutefois passé aux aveux. Il dira avoir volé la motocyclette. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]L’ACP Levasseur: «Une baisse dans la population de récidivistes»
L’assistant-commissaire des prisons avance que le milieu carcéral a noté une baisse dans la population des récidivistes ces dernières années. À ce jour, nos prisons comptent une population chiffrée à 80 %. En 2014, il y avait environ 2 700 détenus, alors que cette année, le nombre est de 2 200. Selon le plan stratégique 2013-2023, les autorités s’attendent à une baisse de 50 % d’ici 2025. Les différents programmes pour la réhabilitation des détenus portent leurs fruits, que ce soit sur le plan éducatif, vocationnel et religieux. Ces activités font des détenus de meilleures personnes à leur retour dans la société. Le haut gradé des prisons souligne que l’accent est mis sur la sécurité et la discipline dans les prisons. L’ACP Levasseur ajoute que la prison forme les détenus à divers métiers. « Nous faisons d’eux des maçons, des ébénistes et même des artistes. » Certains ex-détenus reviennent à la prison en tant qu’enseignants et guides. Ils se mettent volontairement au service des condamnés. Ils organisent des programmes d’échanges entre les membres de l’administration du service pénitenciaire et les détenus. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Ces cas qui ont défrayé la chronique
Le 13 mars 2012, deux coups de feu sont tirés sur la voiture de l’assistant-commissaire des Prisons Vishnu Hanumanthadu, 51 ans. Cette tentative de meurtre s’était déroulée à la rue Colonel Maingard, Beau-Bassin, en pleine journée. Un motocycliste s’était rapproché de la voiture de l’ACP Hanumanthadu avant de faire feu. Le tireur n’avait pas réussi à atteindre sa cible, les balles touchant la portière. En décembre 2009, deux individus avaient agressé l’assistant-surintendant des prisons Satiadev Omrahoo à l’arme blanche. Les faits s’étaient déroulés à Belle-Rose en pleine journée. L’ASP avait été intercepté alors qu’il était à motocyclette. Dans les deux cas, les agresseurs étaient des anciens condamnés. Ils avaient agi par vengeance.[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3454","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-2900","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"128","height":"168","alt":"Mamad C"}}]]Mamad C.: «Je ne cesserai jamais de voler»
Mamad C., connu sous le pseudo de Dipin Diberr, ne jure que par le vol. Cet homme de 61 ans reconnaît ses défauts. Lors de son interrogatoire en septembre à la CID de Port-Louis Nord, il a dit qu’il ne pourra jamais cesser de voler.Fiché pour des délits de drogue et huits cas de vol, il avait récidivé en septembre 2015. [row custom_class=""][/row]Il cède à la tentation après une semaine de liberté
Govinden T, connu sous le sobriquet de Mantegue et habitant Terre-Rouge, n’a pu résister à la tentation de voler. Une semaine après sa sortie de prison, il s’est rendu à New Grove, où il a sévi. Une fois sa cible repérée, Govinden T. a frappé à la porte. Comme personne ne répondait, il a brisé un panneau de vitres, avant de s’introduire dans la maison. Il a fait main basse sur une somme de Rs 10 000 et des bijoux avant de prendre la fuite. Lors de son arrestation, la police a récupéré une chaîne volée. Mais à l’issue de son interrogatoire, Govinden T. a nié avoir volé de l’argent.Pritam: «Je vole parce que je suis chômeur»
En 2013, Pritam (prénom fictif), 30 ans, habitant le Nord, avait été arrêté pour vol dans l’enceinte des tribunaux de Pamplemousses et de Mapou. Il avait ciblé l’argent recueilli pour les cautions. À sa sortie de prison, des cas de vol avaient été rapportés dans sa localité. Les soupçons de la police se sont portés sur lui. Pritam a été interpellé sur son lieu de travail. [blockquote]«Mo nepli ena swa, mo bizin cokin. Mo pa gayn enn bon travay. sak fwa kan al rod travay, bann boss la rod lexperyans. Si pa gayn travay, ki lexperyans pu ena», déplore-t-il.[/blockquote]Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !