Ces Français qui ont choisi d’être entrepreneurs à Maurice

Attirés par le contexte économique et la douceur du climat, bon nombre de Français s’installent à Maurice. Certains se sont même lancés dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Rencontre avec quatre d’entre eux.

180 entreprises françaises sont présentes à Maurice

Maurice et la France sont liés par une convention fiscale signée le 11 décembre 1980 et ratifiée le 17 septembre 1982. Ainsi, l’industrie France-Maurice a un rôle très important dans le développement des relations économiques et commerciales bilatérales. La stabilité économique et volontariste de Maurice attire les investisseurs français désireux d’ouvrir des entreprises. Plus de 180 entreprises françaises sont présentes. Pour une trentaine d’entre elles, la maison mère se trouve à La Réunion sans compter les entrepreneurs ayant investi à titre individuel.

Au cours des dix dernières années, le solde des échanges commerciaux franco-mauricien est structurellement favorable à la France pour un montant annuel moyen de l’ordre de 65 millions d’euros, précise Amaury Halgand, Directeur Général de la Chambre de commerce et d’industrie France-Maurice (CCIFM). « En 2017, on enregistre un record de 250 millions d’euros. Une tendance qui devrait se poursuivre au cours des trois prochaines années en raison de la fourniture de nouveaux aéronefs. Forte de plus de 200 adhérents, la CCIFM est un kaléidoscope de l’entrepreneuriat français à Maurice avec près de 40 secteurs d’activités représentés employant
20 000 personnes. »

Guillaume de Bricourt, (directeur d’Oazure Villas) :  «On a lancé Oazure Villa Bali cette année»

« Cette année, on a lancé Oazure Villa Bali », explique Guillaume de Bricourt, 51 ans et originaire de Bretagne. En 2008, avec sa femme et ses quatre enfants, il a décidé de venir à Maurice pour mettre en place un nouveau projet professionnel. « En 2010, nous avons repris la société Oazure, qui emploie 12 personnes et qui organise des séjours touristiques dans des villas pieds dans l’eau. »

Face au succès de son offre à Maurice, Oazure Villas a créé Oazure Villa Bali cette année. La compagnie propose le même concept de location de villas de luxe avec des services de conciergerie comme c’est le cas à Bali.

Luc Billard, (Directeur Général de Tropical Submarine Safari Ltd) :  «Notre succès repose sur notre équipe mauricienne»

Luc Billard est né à Grenoble en France. C’est en 1998 qu’il décide de s’installer à Maurice. Dans la foulée, il crée Tropical Submarine Safari Ltd à Trou-aux-Biches. Le succès de cette entreprise réside dans le bon esprit et les compétences d’une équipe mauricienne de 60 employés, et dans la confiance de ses partenaires commerciaux, fournisseurs et autorités. Les offres les plus prisées sont les plongées standard, plongées SubScooter, et déjeuners privés à 35 mètres de fond. « La saison touristique est plus longue qu’en France. Les conditions météorologiques sont favorables pour mon business. À 64 ans, j’ai décidé de vendre progressivement mon entreprise à mes managers, tout en m’assurant qu’ils prendront en charge les autres employés et encourageront d’autres développements en utilisant de nouvelles techniques. »

Mathilde Parent Lagesse, (directrice de PLCJ Ltd) : «Nous intervenons tant en Droit français qu’en Droit mauricien des affaires»

Âgée de 41 ans, Mathilde Parent Lagesse a grandi à Paris. Elle  a commencé à travailler dans un cabinet d’avocats en 1998. « J’ai prêté serment comme avocate au Barreau de Paris en 2001 et au Barreau de Maurice en 2013. Je vis à Maurice depuis 12 ans et je dirige PLCJ Ltd, le cabinet d’avocats d’affaires créé en 2007 à Rivière-Noire. » Sensible au sujet, l’entreprise a développé un département spécialisé dans la protection des données. « Nous offrons des formations gratuites afin de sensibiliser les acteurs mauriciens à ces concepts. Nous effectuons également des opérations de diagnostic sur ces législations, qui sont très demandées. Nous intervenons tant en Droit français qu’en Droit mauricien des affaires. Cette double compétence fait que nous sommes fréquemment amenés à connaître des dossiers de fusion-acquisition entre l’Europe et l’océan Indien », ajoute-t-elle.

Laurent Montaigne, (directeur d’Extension Interactive) : «Notre chiffre d’affaires est de Rs 18 M»

Originaire de France, Laurent Montaigne compte 20 ans d’expérience dans le digital. Il dirige Extension Interactive. Fondée depuis dix ans, l’entreprise compte 35 personnes réparties dans quatre domaines  : Technologie, Design, Marketing et Project à travers ses bureaux à Paris, Maurice, Madagascar et La Réunion. « Depuis peu, nous avons le privilège de représenter Opquast sur l’océan Indien, et dans ce cadre, nous organisons, fin septembre à Maurice, un cycle de formation sur la qualité Web. Nous aurons le privilège de faire venir Elie Sloïm, le fondateur d’Opquast et auteur du livre ‘Qualité Web, la référence des professionnels du Web’ aux éditions Eyrolles. Nous voulons permettre à tous les acteurs de l’industrie à Maurice de se perfectionner et de valoriser son niveau de qualité », conclut-il. L’entrepreneur est confiant de l’avenir de sa société qui brasse un chiffre d’affaires de Rs 18 millions.