Jean, un habitant Beau-Bassin de 53 ans, frappe désespérément à la porte d’Xplik ou K pour exposer son problème. Un délit mineur qu’il avait commis à l’âge de 22 ans apparaît toujours sur son certificat de caractère et lui porte préjudice.
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Trente et un ans se sont écoulés depuis cette faute de jeunesse. Jean galère toujours quand il s’agit de présenter son certificat de caractère auprès des responsables des entreprises.
Le délit en question remonte à l’année 1986! Il sortait d’un pique-nique avec des amis et rentrait chez lui par le bus. Mais, en s’appuyant contre une vitre du bus, il la brise. « J’ai dû payer une amende de Rs 150 ou Rs 200. Je ne me rappelle pas du chiffre exact, car cela remonte à longtemps. J’ai été reconnu coupable de damaging public property. » Depuis, hélas ! cet incident apparaît sur son certificat de caractère et lui pourrit la vie.
Injustice
Jean est remonté : « Quand je vois ce qui se passe sur le plan politique à Maurice, il y a certains qui ont commis des délits beaucoup plus graves, mais qui ont quand même été élus. Alors que pour ma part, une erreur aussi mineure me met des bâtons dans les roues sur le plan professionnel ! C’est une injustice ».
Jean, qui travaille dans l’hôtellerie, soutient que son employeur s’est montré « compréhensif ». Toutefois, cet incident peut être un motif de refus d’un emploi auprès d’autres entreprises.
Cela fait pratiquement deux mois que Jean a soumis une demande pour un nouveau certificat de caractère. Les officiers lui auraient dit que cela prendrait du temps pour lui remettre ledit document en raison du délit mineur commis en 1986.
Sollicité pour un commentaire, Me Bala Mukan confirme : « Cela prendra quelque temps pour obtenir ce précieux certificat, car les officiers doivent consulter le Crime Record Office avant de soumettre le document. Un seul recours est possible : c’est que Jean adresse une lettre de demande de pourvoi en grâce auprès de la Commission of Mercy. C’est la seule instance habilitée par la loi a demander le retrait de la mention de ce délit sur son certificat de caractère. »
En tant que légiste, Me Bala Mukan suggère une révision de la loi pour que de tels délits mineurs, comme celui reproché à Jean, ne soient plus mentionnés sur le certificat de caractère. « Je pense que la société doit donner la chance à une personne de refaire sa vie, sinon elle sera doublement condamnée. »
« De telles mentions maintenues au certificat de caractère, sur un si long laps de temps, ne peuvent que handicaper ou saboter le développement professionnel et psychologique d’un individu. C’est un poids, une tâche qu’il devra porter tout au long de sa vie. Ce n’est pas normal », poursuit Me Bala Mukan.
L’avoué a pris rendez-vous entre les deux parties pour soumettre la lettre de demande de pourvoi en grâce.
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