Les centres de dialyses publics font face à de sérieux problèmes d’hygiène. C’est ce qui a été révélé mardi lors de la Private Notice Question adressée au ministre de la Santé.
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Le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, est conscient que le service de santé souffre d’un sérieux problème d’hygiène. Et qu’il y a un manque de respect des normes de sécurité. C’est ce qui ressort de la réponse du ministre à la Private Notice Question de Xavier-Luc Duval, mardi. Le leader de l’opposition a déposé à l’Assemblée nationale des photos du centre de dialyses Sir Seewoosagur Ramgoolam de Pamplemousses. Selon lui, les images montrent l’insalubrité de la salle de traitement et des toilettes. Xavier-Luc Duval a mis l’accent sur les problèmes de transport. « Des patients attendent pendant des heures avant de regagner leur domicile », soutient-il.
De son côté, Anwar Husnoo a concédé qu’il y avait un problème de fonctionnement dans l’administration des centres de santé. « Je suis d’avis qu’il y a un problème d’hygiène dans les centres de dialyses. Je dirais que ce problème s’étend à tout le service de santé », a-t-il indiqué. Il explique, cependant, que le ministère élabore un plan pour redresser la situation. Le ministre de la Santé a énuméré les projets réalisés par son ministère.
Concernant le transport, Anwar Husnoo a révélé que le ministère attend la livraison de onze ambulances qui aideront à véhiculer les patients. Par ailleurs, d’ici début 2019, les centres de dialyses seront pourvus de 120 nouveaux appareils. « Les négociations sont en cours », a fait comprendre le ministre. Il a aussi souligné que Maurice bénéficie des services d’un seul chirurgien vasculaire. C’est ce qui provoque la longue liste de patients en attente de se faire placer une fistule. Entre-temps, des cathéters sont utilisés, ce qui augmente les risques d’infections chez les patients.
Anwar Husnoo a affirmé que, sous son mandat, le bien-être des patients reste au coeur de sa préoccupation. « Vous étiez au pouvoir pendant dix ans dans l’ancien gouvernement, qu’avez-vous fait ? », a lancé le ministre de la Santé à Xavier-Luc Duval.
Que cinq néphrologues dans le service public
À mars de cette année, 1 363 patients étaient sur dialyse tant dans le service public que privé. Avec le nombre croissant de patients souffrant d’insuffisance rénale à Maurice, chaque hôpital devrait avoir deux à trois néphrologues, afin de pouvoir assurer une bonne prise en charge des patients. Tel est l’avis d’un néphrologue exerçant dans le privé. Mais le service public n’en compte que cinq, a annoncé le ministre de la Santé Anwar Husnoo à l’Assemblée nationale, le mardi 13 novembre.
Ce n’est pas suffisant, soutiennent le néphrologue et Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patients’ Association. Ce dernier est d’avis que le ministère doit recruter davantage de médecins spécialisés dans le domaine de la néphrologie.
Un seul chirurgien vasculaire
Il n’y a qu’un seul chirurgien vasculaire capable de placer une fistule, afin qu’un patient puisse faire ses sessions de dialyse autrement que par un cathéter, a affirmé le ministre de la Santé Anwar Husnoo. D’où la longue liste d’attente des patients, mais aussi la crainte du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, quant au risque de septicémie provoquée par une infection et qui peut entrainer le décès du patient.
Selon des chirurgiens exerçant dans le service public, nombreux sont les General Surgeons qui sont aussi habilités à placer une fistule. « Il y a au moins trois chirurgiens dans chaque hôpital capable de placer une fistule », affirme un de nos interlocuteurs. Il précise toutefois que les cas compliqués sont référés au chirurgien vasculaire.
Rachel Ng : « Je suis déçue »
Le vote à l’Assemblée nationale en avril dernier du The Human Tissue (Removal, Preservation and Transplant) Bill avait donné une lueur d’espoir à de nombreux patients en attente d’une transplantation rénale. Mais des mois après c’est la désillusion.
Rachel Ng est déçue. Elle trouve inacceptable que les choses n’aient pas avancé, en ce qu’il s’agit de la transplantation rénale à Maurice. « Plusieurs mois après le vote de la nouvelle législation on ne voit aucune tentative de mettre les choses en place », déplore-t-elle. Dans sa réponse à ce sujet, le ministre Husnoo a fait comprendre qu’il ne veut pas commettre les mêmes erreurs du passé, sous l’ancienne loi. Mais à ce jour, il n’y a aucun chirurgien disponible pour faire les transplantations. Les deux pressentis pour suivre une formation en France sont toujours à Maurice, a expliqué Anwar Husnoo. Son ministère est encore en consultations avec une institution à Marseille à ce sujet. Il attend aussi l’aide de deux chirurgiens de la Grande-Bretagne pour faire avancer le dossier.
Cette situation agace le secrétaire de la Renal Disease Patients’ Association, Bose Soonarane, qui constate que le comité devant examiner des cas n’a pas encore mis en place. Il note aussi que la campagne pour sensibiliser la population sur le don d’organe n’a pas encore démarré. « Le ministre doit se ressaisir », dit-il. Rachel Ng abonde dans le même sens et évoque la souffrance de nombreux patients qui attendent avec impatience que les choses avancent pour enfin trouver la lumière au bout du tunnel.
Bose Soonarane souhaite aussi que le ministère de la Santé organise une rencontre avec l’association, afin d’écouter ses suggestions.
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