Centres de détention : 11 téléphones, des cartes Sim et de la drogue saisis

Une opération crackdown a été organisée dans les prisons de l'île. Celle-ci a permis aux gardiens de prison de mettre la main sur 11 téléphones cellulaires, sept cartes Sim, de la drogue synthétique et de l’héroïne. L’opération était menée sous la supervision du Commissaire des prisons, Vinod Appadoo, avec la participation de différentes unités, notamment la Correctional Emergency Response Team (CERT) et l’Intelligence Cell de la prison, aidés des chiens renifleurs de la prison.

Depuis jeudi après-midi, se basant sur des renseignements, les gardiens ont enclenché plusieurs opérations de fouilles des cellules de manière simultanée. Deux des détenus, qui avaient tenté de semer le trouble lorsque les gardiens de la prison de Beau-Bassin s’étaient présentés pour effectuer les exercices de fouille, ont été transférés vers la prison de La Bastille, à Phoenix, en guise de punition.
fouilles fructueuses

L’Intelligence Cell de la prison de Beau-Bassin a recueilli des renseignements pendant plusieurs jours avant d'organiser une opération crackdown le jeudi 12 avril. Des fouilles dans l'une des cours où les détenus passent la journée se sont avérées fructueuses. L’opération a débuté dans l'une des cours principales qui abrite environ 210 détenus durant le jour. Sous la supervision de l’Assistant Commissaire des prisons Veerapa, chacun des détenus a été soumis à une fouille individuelle. Leur cellule a ensuite été passée au peigne-fin par différentes équipes constituées pour cet exercice.

Dans certaines des cellules, les téléphones et les batteries étaient dissimulés dans différents coins. Les gardes-chiourmes ont l'habitude de ces tentatives de dissimulation de produits interdits. Pour la deuxième phase de l’opération qui s'est déroulée  au Block F de la prison, plusieurs détenus ont été placés en isolement après qu’un téléphone portable a été retrouvé dans leur entourage. S'ils ont tous fait semblant de ne pas savoir qui était l’utilisateur de l’appareil, les éléments de la CERT les ont tous placés « under report », soit dans des conditions de détention plus strictes.

Qui plus est, plusieurs privilèges dont ils bénéficiaient ont été suspendus. Parmi, la permission d'aller prier, leurs gains pour les travaux accomplis à la prison, le droit d’appel téléphonique à leurs familles et le droit de bénéficier de dépôts d’argent offerts par leurs proches pour leurs dépenses à la cantine de la prison. Désormais, le service pénitencier prépare un rapport sur les détenus concernés.

Drogue synthetique, héroïne et psychotropes

Un des détenus, soupçonné d’être de connivence avec Peroomal Veeren, a aussi été soumis à une fouille. Un téléphone portable a été saisi dans sa cellule. Parallèlement, dans la journée du jeudi 12 avril, deux téléphones et un chargeur ont été saisis dans la cellule No 18 au Block A, à la prison de Grande-Rivière Nord-Ouest. 

Dans une cellule occupée par les détenus Christophe P. et Tahzeeah K., deux téléphones en « pièces détachées » ont été retrouvés. Dans une autre cellule, de la drogue, notamment deux grammes de drogue synthetique, 1,5 gramme d’héroïne et une soixantaine de comprimés de psychotropes, à l’instar du valium, ont également été retrouvés par les gardiens. Cette opération a été menée par l’équipe 24/7 de la prison, épaulée par la CERT. Les éléments de la CERT soupçonnent que ces deux prisonniers en question ne faisaient que cacher les appareils téléphoniques. « Les big boss ne gardent pas les objets interdits en leur possession », disent-ils.

Une enquête a été initiée par la prison pour déterminer la provenance des téléphones cellulaires et de la drogue. Selon nos informations, la direction de la prison soupçonne la complicité entre certains gardiens et les détenus. « Il y a toujours des brebis galeuses », nous confie un responsable de la prison. Mais ils se montrent rassurants. « Nous allons effectuer ce genre d’exercices de manière régulière », laisse-t-on entendre.