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Célébration du Yamse : Moidine Lindor, le doyen, perpétue la tradition

Le mercredi 12 octobre 2016, certains fidèles célébraient le 10e jour de Muharram, premier mois du calendrier islamique.

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Une minorité certes, quelques hommes, femmes et enfants se sont réunis dans un dargah à Plaine-Verte pour prier dans une atmosphère imprégnée de  parfum d'encens et de fleurs.

Par la suite, comme c’est le cas chaque année, des marcheurs défilant en procession, à travers divers supplices, ont voulu revivre le martyre de l’imam Hussein, le petit-fils du prophète Muhammed (pssl) à Karbala. Le son du tambour résonnait à la rue Dr Hassen Sakir (Pagoda) et les alentours. Des dévots en prière  suivent des chariots. Certains se transpercent les oreilles, la langue, les joues et le torse. Des badauds se rassemblent pour voir le  spectacle.

Le parcours de la procession débute à la rue Pagoda, pour emprunter la route des Pamplemousses, allant  jusqu’à la croisée de Vallée-des-Prêtres jusqu'à la rivière Tanier où un lieu connu comme Karbala. Parmi, on pouvait remarquer Moidine Lindor, 75 ans, sans doute le doyen de sa génération qui  continue à perpétuer la tradition du Yamse (ghoon). Il est devenu le personnage charismatique et incontournable de ces pratiques rituelles  à Plaine-Verte.

Moidine Lindor, plus connu comme Monsieur Ghoon No. 10. Il est issu d’une famille de trois frères dont il est le benjamin. Son père Moussa Lindor  célébrait le « ghoon » aidé de ses deux frères et lui même le plus jeune à l'époque. « C'est une pratique qui se transmet de génération en génération. Mes deux frères étaient  tour à  tour le président du Darga Panjatan Paak. Après leurs décès, j’ai pris la relève comme président. Mais, pour moi ce n'est pas le titre de président qui est important, mais plutôt ma dévotion envers ma foi  », dit Moidine.

Depuis plus d'une soixantaine d'années, il  fait un vœu à la naissance de la nouvelle lune de Muharam et il prend aussi l'engagement d'honorer ses voeux qui ont trait à la santé, la prospérité entre autres. « À 75 ans je suis en bonne santé, je n’ai aucune maladie et je suis plein d'énergie »,  déclare Moidine. Chaque année il est le seul à tirer le chariot.  Cette année,  ils sont nombreux ces jeunes qui  profitent pour faire un selfie avec Moidine.

En parlant de ses souvenirs, il revient sur l’année 1968 ou à l'époque des bagarres raciales. Le « casser » du ghoon n'avait pas été célébré comme chaque année. « Sa l'époque la,  mo rappel ki ghoon ti faire en place dans Darga et la police ti autorisé seulement deux personnes dans chaque Darga pour alle karbala à la croisée Vallée-des-Prêtres sous forte escorte policière et l'armée pour nous protection, ene seul fois depuis existence Ghoon a Maurice ki fine arrive sa », raconte Moidine.

Il est d’avis que cette tradition va continuer. « Tout le temps pou ena dimoune pou vine guete et si le nombre dimoune fine augmenter et beaucoup banne ancien dirigeant fine décédé et pas fine gagne zot releve. Mais ena banne jeune fine cree zot propre Ghoon kuma Iqbal Ganee », dit-il.

 

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