Elles sont protégées à Madagascar mais en vente libre à Maurice. Le commerce de la tortue radiata, une espèce en danger de disparition, interpelle des activistes de Madagascar. La semaine dernière, une délégation de journalistes malgaches est tombée sur un commerce en ligne de cette tortue à Maurice. Ils enquêtent sur ce dossier et se demandent si des tortues arrivent à passer la frontière en provenance de Madagascar. Pourtant, certains spécialistes estiment que ces tortues ont été élevées à Maurice.
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Une équipe qui enquête sur la vente illicite d’animaux. C’est ce que nous a révélé le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun. Nous l’avons interpellé par rapport à la vente de tortues malgaches et d’autres animaux sur notre territoire. Des journalistes malgaches se disent outrés par la commercialisation, à Maurice, d’une espèce protégée à Madagascar.
Cette thèse paraît peu plausible, selon les autorités mauriciennes. En 2015, la douane mauricienne avait intercepté plus de 130 tortues radiata en provenance de la Grande île. Impossible, explique le ministre. Des animaux ne peuvent traverser nos frontières. Toutefois, il nous confie que son ministère a mis en place un mécanisme avec l’aide de l’organisation National Parcs and Conservation Services pour éliminer l’importation illicite et la vente d’animaux protégés sur le sol mauricien. Le ministre concède qu’il y a un commerce d’espèces protégées, dont les tortues. Il confirme que des descentes sont effectuées dans des boutiques animalières et chez des particuliers pour des contrôles. D’ailleurs, le ministre fait ressortir que des opérations sont en préparation dans certains commerces, mais évite d’en dire plus. Nos confrères malgaches nous ont aidé pour remonter jusqu’aux vendeurs. C’est en ligne et dans certaines boutiques de vente d’animaux que s’effectuent ces ventes. Toutefois, pas possible de savoir si ce sont des tortues qui proviennent de Madagascar ou si elles ont été élevées à Maurice pour être vendues. Or, nos confrères nous expliquent qu’ils ont enquêté sur ce sujet à Madagascar et il se trouve que des tortues quittent la Grande île par voie maritime à travers le braconnage.
Comment ces tortues sont-elles capturées ? Njaka Andriantefiarinesy, journaliste pour le compte du journal Taratra à Madagascar, a suivi ce trafic à Madagascar. Ces tortues sont capturées dans la nature par des villageois pour être vendues aux trafiquants à environ Rs 150 l’unité. Les cargaisons quittent l’île par voie maritime pour rejoindre l’Asie du Sud-Est et une partie transite par Maurice, selon le journaliste malgache.
C’est surtout en ligne que s’effectue le commerce. Nous avons intercepté pas moins de quatre individus commercialisant ces tortues. D’ailleurs, c’est notre confrère Njaka Andriantefiarinesy qui lève le voile sur le trafic en ligne (découvert lors de son enquête). Selon les annonces en ligne, le prix de la tortue radiata passe de Rs 150 à la capture à environ Rs 5000 à Maurice.
Mahen Seeruttun invite les Mauriciens à dénoncer le commerce de tortues ou d’autres espèces interdites ou protégées. « Nous allons agir », souligne le ministre.
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