On ne présente plus Cédric Lanappe. Make-up artist de renom, il a su se faire une place dans cet univers très sélect. Il reconnaît cependant que les débuts n’ont pas été sans difficultés.
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« À l’époque, avoir un garçon en tant que Make-up artist a beaucoup fait jaser, les gens se posaient beaucoup de questions et collaient des étiquettes car ce n’était pas du tout accepté », raconte-t-il. Cédric Lanappe a ainsi dû faire face aux remarques désobligeantes de certains qui affirmaient qu’en tant qu’homme, il ne serait pas à la hauteur ni ne serait-il accepté par la société.
Les choses ont depuis évolué, et grâce au soutien de sa famille, il a pu persévérer dans la voie qu’il s’était choisi depuis très jeune. En effet, il avait 14 ans lorsqu’il a fait ses premiers pas dans cet univers. Au fil du temps, sa passion s’est accentuée, et à l’âge de 16 ans, il est devenu professionnel du maquillage, travaillant pour des couvertures de magazines à Maurice.
Afin d’approfondir ses connaissances dans le métier, il a mis le cap sur la France pour suivre des sessions de formation au Conservatoire du Maquillage de Paris. « J’ai beaucoup appris lors de ma formation en termes de coloris et de morphologie, car il faut bien comprendre le visage des femmes et des hommes avant d’appliquer un maquillage », explique-t-il.
De retour à Maurice, il a lancé une marque de maquillage dans l’océan Indien et a travaillé pendant deux ans et demi pour l’une des plus grandes marques de cosmétiques premium en France, après quoi il est retourné travailler à Maurice pour une autre marque.
« Mes parents ont su me faire confiance. Moi, je savais que cette filière allait évoluer et qu’il y aurait de plus en plus d’hommes qui s’y intéresseraient », affirme Cédric Lanappe. Le temps lui a donné raison. Selon lui, il y a de plus en plus d’hommes Make-up artists qui assument leur choix de carrière, faisant fi des remarques et des stéréotypes de la société. « J’ai été parmi les premiers à le faire à Maurice, et je suis fier d’avoir inspiré d’autres à évoluer dans un métier qu’ils aiment », souligne Cédric Lanappe.
Après avoir vécu à Paris pendant quelques années, le Make-up artist est d’avis qu’il y a eu une grande évolution de la société. « Il y a de plus en plus d’hommes qui assument des métiers traditionnellement considérés comme étant féminins. C’est ainsi qu’on voit de plus en plus de stylistes, coiffeurs, Make-up artists, entre autres », se réjouit-il.
Suivi par 124 000 personnes sur les réseaux sociaux, Cédric Lanappe confie recevoir quotidiennement des messages de jeunes hommes qui souhaitent assumer leur choix de carrière et leur passion, que ce soit pour la décoration, le design intérieur, entre autres. Pour lui, tous les métiers devraient être accessibles, peu importe le genre. Il note que dans de nombreux pays, la « différence » est perçue comme une particularité, et qu’en fin de compte, ce n’est pas une différence mais une force. « Un homme va voir le maquillage autrement qu’une femme, ce qui est un atout », souligne-t-il.
Il en est convaincu : «On est marqué par une différence qui n’est pas importante en fin de compte. Chacun a ses qualités. Il y a bien des femmes qui conduisent des camions ou des taxis, ce qui est très passionnant car elles font quelque chose qu’elles aiment. On ne peut pas priver les hommes de faire quelque chose qu’ils aiment aussi.»
Sa mission, poursuit Cédric Lanappe, est d’éduquer les jeunes afin qu’ils grandissent avec une autre vision des choses. Selon lui, les réseaux sociaux ont permis à beaucoup de mieux s’assumer : « #BeYourselfByCL », comme pour dire que chacun devrait s’assumer tel qu’il est.
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