
Après des jours de flou autour d'une possible intervention, les Etats-Unis ont attaqué dimanche trois sites nucléaires de l'Iran, Donald Trump affirmant que les capacités d'enrichissement du pays étaient désormais "complètement détruites".
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Le président américain avait d'abord opté pour la voie diplomatique, avec plusieurs cycles de négociations Washington-Téhéran pour tenter de parvenir à un nouveau pacte sur le programme nucléaire iranien.
Mais il avait ces derniers jours soufflé le chaud et le froid, soupesant une potentielle intervention de son pays dans la guerre qui oppose l'Iran à Israël depuis le 13 juin, tout en avançant la possibilité d'en revenir aux négociations.
Voici ce que l'on sait de cette offensive américaine :
Les sites frappés
Selon Donald Trump, des avions ont frappé trois des principaux sites nucléaires iraniens: Ispahan, Natanz et Fordo, sur lequel a été larguée une "charge complète de bombes".
Construite en violation des résolutions de l'ONU, l'installation souterraine de Fordo (centre) a été présentée par Téhéran comme une usine d'enrichissement d'uranium à taux élevé pouvant accueillir quelque 3 000 centrifugeuses.
C'est là qu'avaient été détectées début 2023 des particules d'uranium enrichies à 83,7%. L'Iran avait invoqué des "fluctuations involontaires" au cours du processus d'enrichissement.
Israël n'est pas en mesure de frapper à une telle profondeur: seuls des avions américains sont capables de transporter des munitions assez pénétrantes pour le faire.
L'usine de Natanz (centre), elle, est sans doute le plus connu des sites nucléaires iraniens. Son existence a été révélée en 2002.
Elle compte deux bâtiments, l'un souterrain, l'autre en surface, pour un total de près de 70 cascades de centrifugeuses - soit plus de 10.000 de ces machines utilisées pour enrichir l'uranium.
L'installation d'Ispahan (centre) est pour sa part une usine de conversion. Elle permet de produire des gaz nécessaires à l'enrichissement d'uranium.
Les armes
Donald Trump n'a pas donné de détails sur les armes utilisées pour frapper le programme iranien. Mais compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées. Ces ogives de 13 tonnes peuvent s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser, d'après l'armée américaine.
Elles se distinguent en cela de la plupart des missiles ou autres bombes, qui détonent à l'impact. Le test de ces armes a débuté en 2004 et Boeing a remporté en 2009 un contrat pour les monter sur des avions.
Les avions
Les seuls appareils en mesure de transporter des GBU-57 (deux par avion) sont les bombardiers américains furtifs B-2 Spirit.
Avant l'attaque de dimanche, des sites de suivi de vols et le New York Times avaient rapporté que plusieurs de ces aéronefs étaient partis des Etats-Unis, vers l'ouest.
Les B-2 Spirit peuvent voler sur 9.600 kilomètres sans ravitaillement et sont faits pour "pénétrer les défenses de l'ennemi les plus sophistiquées et menacer ses cibles les plus importantes et les plus solidement défendues", d'après l'armée américaine.
Le modèle B-2 a été montré au public pour la première fois en 1988, avant de voler l'année suivante et d'être livré à l'armée en 1993.
Il a été déployé contre les forces serbes dans les années 1990, faisant l'aller-retour entre le Missouri et le Kosovo sans s'arrêter. Puis lors des guerres d'Afghanistan et d'Irak dans les années 2000.
Et ensuite ?
L'Iran doit "maintenant accepter de mettre fin à cette guerre", a estimé Donald Trump, lançant: "L'HEURE DE LA PAIX A SONNÉ".
Il a ensuite affirmé, lors d'un discours à la nation, que toutes les installations d'enrichissement nucléaire de l'Iran étaient "complètement détruites".
"Rappelez-vous qu'il reste de nombreuses cibles, celle de ce soir était de loin la plus difficile de toutes (...). Mais si la paix ne vient pas rapidement, nous viserons ces autres cibles avec précision, rapidité et compétence", a-t-il averti.
Les attaques américaines "n'arrêteront pas" les activités nucléaires de Téhéran, a réagi l'agence atomique iranienne, qui les a qualifiées d'"acte barbare".
Israël a de son côté remercié le président américain d'aider à "la paix par la force", son Premier ministre Benjamin Netanyahu voyant le Moyen-Orient à un "tournant historique".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est inquiété d'une "dangereuse escalade" représentant une "menace directe à la paix et à la sécurité dans le monde".

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