À cause de ses Rs 30 millions: le gagnant du Loto avait des soucis conjugaux

L’aide-chauffeur qui a remporté le jackpot il y a trois ans se disputait souvent avec sa femme au sujet du placement de ses gains en dépôt fixe. Il est porté manquant depuis le 17 novembre. L’argent ne fait décidément pas le bonheur. Ce n’est pas Dharamraj Luximon, dit Roshan, qui dirait le contraire. Cet ancien aide-chauffeur de 44 ans de La Marie est porté disparu depuis le mardi 17 novembre. La cause : le jackpot de Rs 30 millions qu’il a remporté au Loto, il y a trois ans. Après avoir longtemps vécu dans la précarité, ce père d’un enfant de 12 ans s’est subitement retrouvé à l’abri du besoin. Hélas, ses déboires conjugaux n’ont pas cessé de se multiplier, car il avait choisi de placer cet argent en dépôt à la banque, pleure sa mère, Mantee âgée de 65 ans. « Ma belle-fille et mon fils ne cessaient de se disputer à cause de cet argent. Mon fils est parti à cause de sa femme. Je souhaite qu’il revienne, je n’ai pas besoin de son argent, je veux seulement le voir », ne cesse d’implorer la vieille dame. Cette dernière dit avoir trimé aux champs pour élever ses cinq enfants. Aux policiers de la CID de Vacoas venus l’interroger, cette habitante de Lallmatie assure que Roshan en avait ras-le-bol de cette situation. « Le jour de sa disparition, il avait appelé ma fille Priya. Il lui a dit qu’il ne pouvait plus vivre avec Meela et qu’il songeait à tout abandonner pour s’installer en Inde, » soupire la sexagénaire. Meela, l’épouse de Roshan, confirme aux enquêteurs que c’est en raison de leurs disputes incessantes que son mari a pris la clé des champs. Cette femme au foyer n’a jamais digéré que son époux ait décidé de placer la totalité des Rs 30 millions du Loto sur trois comptes en dépôt fixe à la banque. « Le plus grand sacrilège qu’il ait fait à mes yeux, c’est qu’il ait contracté un prêt pour construire un « château » à La Marie ». Roshan avait décidé de quitter Lallmatie pour prendre un nouveau départ dans cette région de Vacoas. Il n’avait pas lésiné sur les dépenses : la maison est dotée d’une piscine, de caméras de surveillance, et de tout le confort voulu. « Bien que désormais riche, relate sa mère Mantee, Roshan est resté un introverti. Il continuait à rouler dans sa vieille guimbarde, une Nissan Sunny. Il ne fréquentait personne, nul ne lui rendait visite à la maison. Après avoir décroché le jackpot, il m’a tout de même offert Rs 200 000 pur que je cesse de travailler aux champs… », confie la vieille dame. « Dix jours avant que Roshan ne disparaisse, il m’avait appelée. Hélas, je n’étais pas à la maison. Trois jours après, j’ai composé son numéro, mais il n’a pas répondu. Le 11 novembre, on s’est parlé. Je lui ai souhaité un Happy Divali. Il m’a invité à passer quelques jours chez lui. Il devait me récupérer le 14 novembre. Le jour venu, il m’a appelé pour se décommander, car il ne serait pas à la maison. C’est la dernière fois que je lui ai parlé », ajoute Mantee. Le jour de la disparition de son fils, affirme-t-elle au Défi Plus, j’ai eu un pressentiment. « J’ai assisté à une séance de prières au shivala du village. Vers minuit, j’ai entendu frapper à la porte. Ma belle-fille est apparue. Elle m’a demandé si Roshan était chez moi. Je lui ai répondu non. Lerla, mo belfi dir moi ki zot in gagn laguerre acoz loan. Meela dir moi : ou croire ki ti bizin met tou sa cash-là dépôt fixe. Mo pu vivre tou sa jour la moi ? », nous glisse-t-elle. Désormais sans nouvelle de son fils, Mantee ne cesse de ressasser que tous ces millions l’ont mené à sa perte. « Si au moins il avait remis Rs 5 millions à Meela, peut-être qu’il aurait été un homme sans tracas. Mo envi retrouve mo piti. Mo pu ramasse li kuma li été. Kot to été ? Revini ! », lance la sexagénaire. Meela, elle, s’est murée dans le silence depuis que la police lui a laissé entendre qu’elle doit se préparer au pire. Dans une déclaration au Défi Quotidien, mercredi, elle a exhorté son époux : « Retourn lakaz, mo pou exkiz twa pou ninport ki zafer, mo sipliye twa retourner Roshan. Kot to ete retourn lakaz ».