L’île Maurice compte un nouveau centenaire, depuis le mercredi 15 novembre. Cathan Ariapen a fêté ses 100 ans en compagnie de ses enfants, petits-enfants et autres membres de sa famille au centre de récréation pour personnes âgées à Pointe-aux-Sables.
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Cathan Ariapen est encore très lucide, très au courant de ce qui se passe autour de lui et dans le pays ! S’il est légèrement sourd, il répond quand même aux questions quand on lui parle à voix haute. Il se souvient parfaitement de sa jeunesse...
Cathan Ariapen raconte qu’il est né à Queen Victoria, dans le district de Flacq. Il a fréquenté une école « sans enseigne » et il n’a pas connu son père. Ce dernier était laboureur, comme tous les gens pauvres de l’époque, dit-il. Sa mère était femme de ménage et elle est décédée quand il avait 43 ans.
Après l’école, Cathan Ariapen a eu un job sur l’établissement sucrier Queen Victoria comme aide-mécanicien. Plus tard, il travaillera sur plusieurs autres établissements sucriers. Quand elles ont fermé leurs portes, il est allé habiter à Quatre-Bornes et il est devenu jardinier. À un certain moment, il a aussi exercé comme tailleur. Il a travaillé jusqu’à l’âge de 85 ans, confirme son fils aîné, Naden.
Que faisait Cathan Ariapen quand il était adolescent ? Quels étaient ses passe-temps ? Il répond qu’il était passionné par les cerfs-volants. Filer un cerf-volant était un de ses passe-temps préférés. Sinon il jouait aux billes et aux coquilles, entre autres.
Le centenaire aimait aussi le cinéma. Il se rendait avec ses amis à Flacq où il y avait deux salles : Luxe et Casino. « On y projetait des films indiens et des films occidentaux. Si le film indien n’était pas bon, on allait voir un film occidental et vice-versa. J’aimais bien les films de guerre », raconte-t-il.
Cathan Ariapen révèle qu’il s’est marié à l’âge de 22 ans. Il est devenu père de six enfants, trois fils et trois filles. Ceux-ci lui ont donné sept petits-enfants et un arrière-petit enfant. Trois de ses petits-enfants sont à l’étranger. Son épouse est décédée en 1998, à l’âge de 66 ans.
Je ne voulais pas que ma liberté soit restreinte. Dans la maison de retraite, je me sens libre. J’aime là où je suis »
Actualité politique
Une de ses belles-filles raconte qu’il est bien au courant de ce qui se passe autour de lui. Il sait qu’on est actuellement en campagne électorale, en vue d’une élection partielle qui aura lieu dans quelques jours. « Mon beau-père est très intéressé par la chose politique. Il connaît les noms de tous les candidats à l’élection partielle », déclare-t-elle.
Cathan Ariapen vit dans une maison de retraite : la Meenatchee Home, à Port-Louis. Pourquoi vit-il dans une maison de retraite ? Est-ce son choix ? « Oui, j’aime ma liberté. Mes enfants sont mariés, chacun a sa famille. Je n’ai pas voulu être une charge pour qui que ce soit. Surtout, je ne voulais pas que ma liberté soit restreinte. Dans la maison de retraite, je me sens libre. J’aime là où je suis », indique-t-il.
Rend-il visite à ses enfants ? « Pas souvent, répond son fils aîné. Le problème c’est qu’il ne peut pas voyager. Alors, on préfère aller le voir à la maison de retraite. Pour les fêtes de fin d’année, nous organiserons des choses pour lui là où il est. »
Le deuxième centenaire de la famille Ariapen
Cathan Ariapen est le deuxième centenaire de sa famille et cela arrive rarement. Sa sœur aînée a vécu, selon ses proches, jusqu’à 102 ans. Quel est le secret de sa longévité ? « La nourriture était beaucoup plus saine qu’aujourd’hui. De nos jours, il y a trop d’additifs dans ce qu’on mange, dans ce qu’on nous sert », déclare-t-il. A-t-il touché à la cigarette ? « Oui, mais un jour, j’ai eu une congestion. J’ai dit adieu à la cigarette et aux boissons alcoolisées », dit-il. Il prenait quelques verres de temps en temps.
Meenatchee Home
Vishal Dyal est le manager de la Meenatchee Home depuis presque deux ans. Celle-ci compte une quarantaine de personnes âgées, des deux sexes et de plusieurs nationalités. Comment vivent les pensionnaires de la maison de retraite ?
« Il faut les comprendre. J’ai appris à le faire grâce à une formation. Le fait que j’ai été précédemment Human Resource Manager dans une compagnie m’aide aussi. J’ai une expérience de plus de vingt et un ans. Quand je suis arrivé ici, j’ai essayé d’introduire de nouvelles idées, pour mieux prendre soin de ces personnes. Il s’agit aussi de comprendre l’environnement dans lequel elles ont évolué avant de venir ici et de savoir de quoi elles souffrent. Il est important de les distraire et nous organisons beaucoup de sorties », répond le manager.
La maison de retraite est soutenue par plusieurs acteurs économiques, explique Vishal Dyal. Le bien-être physique des pensionnaires est assuré par des séances de physiothérapie, de massage corporel, etc. Le travail est effectué en étroite collaboration avec le ministère de la Sécurité sociale.
Quelle est la plus grosse difficulté ? « C’est d’entrer en contact avec les proches de certains pensionnaires. Toutefois, dès qu’une personne arrive ici, elle est prise en charge », fait-il ressortir.
L’admission à la maison de retraite se fait de deux manières : par voie privée et à travers le ministère. L’équilibre est maintenu avec vingt pensionnaires de chaque côté. Toutefois, la maison de retraite n’est pas apte à recevoir des personnes autrement capables, qui souffrent d’un sévère handicap.
Les dépenses sont couvertes, grâce au subside gouvernemental (pour la moitié des pensionnaires) et les proches des pensionnaires (pour l’autre moitié). Les pensionnaires reçoivent la visite de leurs proches principalement les week-ends, mais les portes sont ouvertes tous les jours. Les heures de visite sont de 9 heures à 17 heures.
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