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Catastrophe naturelle : les inondations au Canada inquiètent des Mauriciens de la diaspora

Kesh et Oodish, en médaillon, sont un couple mauricien vivant en Colombie-Britannique.

Plus de 2 000 Mauriciens, dont des étudiants, habitent en Colombie-Britannique. Oodish Bisnathsing et son épouse Kesh Ferag-Bisnathsing reviennent sur la catastrophe qui touche cette province du Canada. 

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Kesh Ferag-Bisnathsing, 31 ans, est installée depuis six ans en Colombie-Britannique, au Canada. Avec son époux Oodish, 37 ans, elle vient de quitter la ville de Barnaby pour celle de New-Westminster qui borde la Fraser River. Le vendredi 12 novembre, le couple s’était envolé pour Montréal, ne se doutant pas que le temps allait se détériorer dans la province.  

Des pluies torrentielles se sont abattues sur la Colombie-Britannique durant le week-end et lundi, provoquant de graves inondations. Celles-ci ont causé la mort d’une automobiliste, ensevelie sous une coulée de boue près de Lilloet. Deux autres personnes sont portées manquantes, mais le bilan pourrait être plus lourd. Une autoroute a été fermée alors que le trafic ferroviaire a été suspendu depuis Vancouver.  

Plus de 300 personnes piégées par des glissements de terrain ont dû être hélitreuillées lundi. Les 7 100 habitants de la ville de Merritt ont été évacués, les inondations ayant emporté des routes, endommagé trois ponts et mis hors service une station de traitement d’eaux usées. « Kot abitie ena 250 mm lapli an enn mwa , finn gayn 350 mm an enn zour », dit Oodish qui se trouve dans cette province depuis 11 ans.  

De Montréal, les deux Mauriciens n’ont pas manqué de vérifier, sur leurs téléphones portables, les images d’une caméra de surveillance placée sous leur porche, à six heures de vol de là. « Noun trouv tou nou kousin inn ale alor ki zot lour », enchaîne Kesh. Sa tante, également installée dans la province, s’est retrouvée dans plus de 40 cm d’eau lundi au volant de sa berline.  

« La pluie était attendue, mais pas autant. Nous étions vraiment inquiets. Nous avons suivi ce qui se passait sur les groupes actifs du voisinage sur Facebook et sur Instagram. Les images étaient choquantes. La première chose que nous avons faite, en rentrant a été de vérifier que notre voiture n’avait pas été endommagée », confie Kesh, qui travaille dans les ressources humaines. 

« Nous ne pouvions pas écourter notre voyage. Notre chauffeur d’Uber nous a expliqué qu’il n’avait pas pu prendre la route lundi. L’aéroport s’était littéralement transformé en piscine. Nous nous demandions comment nous allions rentrer chez nous. Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal », raconte Oodish qui explique que plus de 2 000 Mauriciens, dont des étudiants, habitent en Colombie-Britannique, la troisième province la plus habitée du Canada.  

« C’est apocalyptique ici. [...] Il y a des files d’attente pour aller à l’épicerie. Nous ne savons pas si nous aurons assez à manger pour nourrir nos enfants ce soir », a déclaré Yasmin Andricevic au Vancouver Sun. Il a passé des heures coincé sur la route pendant la pluie torrentielle, avec sa conjointe et leurs deux enfants, avant de trouver refuge dans la ville de Hope, dans la maison d’un étranger. 

Le quotidien britannique The Guardian mettait en exergue mercredi soir le manque de réactivité du gouvernement de la Colombie-Britannique face à cette catastrophe. Il faisait aussi état de milliers d’animaux de ferme en difficulté à Abbotsford. Une photo de Reuters montre d’ailleurs un homme dans une barque en train de tirer une vache, ayant de l’eau jusqu’au museau, vers la terre ferme.

 

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