Le conseil des ministres n’a pas tranché vendredi sur la question du paiement du 14e mois. Plusieurs scénarios sont actuellement à l’examen par le ministre junior aux Finances, Daneshwar Dhamry, et les techniciens du ministère des Finances.
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Si le nouveau gouvernement avait promis, durant la campagne électorale, que ce second bonus serait versé à l’ensemble des salariés sans distinction, tenir cet engagement semble plus complexe que prévu. En cause : l’état préoccupant des finances publiques et les pressions exercées par le secteur privé.
Les discussions restent donc en cours, avec une possible annonce de la décision la semaine prochaine. Parmi les options étudiées figurent : le paiement du 14e mois à tous les salariés, le versement limité à une catégorie de travailleurs en excluant ceux dont les revenus dépassent un certain seuil, ou encore un paiement progressif. Cette dernière alternative impliquerait que seuls les salariés aux revenus les plus modestes perçoivent l’intégralité du 14e mois, tandis que ceux touchant davantage recevraient des montants réduits, par exemple 75 %, 50 %, voire 25 % du salaire de base ou rien du tout. Il s’agit en somme de voir combien le gouvernement peut supporter, mais aussi le secteur privé qui insiste sur une lourde intervention du gouvernement pour l’aider à payer ce bonus supplémentaire. Toutefois, il semble déjà acquis que les fonctionnaires, les retraités et les bénéficiaires d’allocations pour personnes en situation de handicap toucheront ce bonus.
Un autre point soulevé par le secteur privé concerne l’impact du 14e mois sur la compensation salariale annuelle. Les employeurs estiment que les deux mécanismes sont intrinsèquement liés et plaident pour une approche cohérente.
Le gouvernement, quant à lui, s’inquiète des conséquences potentielles sur la notation financière de Maurice. Le 24 janvier, l’agence Moody’s a maintenu la notation du pays à « Baa3 » avec une perspective stable. Une dégradation ferait basculer Maurice en catégorie « junk », un statut qui pourrait dissuader les investisseurs étrangers, compliquer le remboursement des dettes contractées par l’ancien gouvernement et restreindre l’accès du pays aux marchés internationaux.
« Le moindre faux pas pourrait être sanctionné par les agences de notation, avec des conséquences graves pour le pays », explique un proche du dossier.
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