La Journée mondiale du refus de la misère est célébrée chaque 17 octobre, depuis plus de 25 ans déjà. Mardi, une cérémonie a eu lieu mardi au Port-Louis Waterfront en présence de plusieurs personnalités.
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Cassam Uteem, ancien président de la République, a salué l’introduction de la Negative Income Tax pour aider les pauvres. « Mais ce n’est pas suffisant », a-t-il ajouté. C’était lors d’une cérémonie organisée dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère, mardi, sur l’esplanade du Port-Louis Waterfront.
Barlen Vyapoory, vice-président de la République, le cardinal Maurice Piat et le lord-maire Daniel Laurent étaient présents. Un CD de Gaëtan Abel, intitulé « Marche dans la misère », a été lancé et une exposition de photos organisée. Cassam Uteem a souhaité l’élaboration d’un plan national pour afin que « les enfants des pauvres ne demeurent pas des pauvres de demain ».
Cassam Uteem, président de l’atelier international des anciens de l’organisation mondiale ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart monde, a souligné que 2017 a vu plus d’engagement. « Cela fait plus de 25 ans que le 17 octobre a été décrété Journée internationale contre la misère. La lutte pour que les pauvres puissent jouir de leurs droits. » Le droit à la vie, à la nourriture, à une rémunération adéquate est le pilier de ce combat, a souligné l’ancien président de la République.
448 millions d’enfants mal nourris
Commentant la pauvreté dans le monde, Cassam Uteem a élaboré sur les chiffres de Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) : 2,8 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale vivent avec moins de USD 2 (Rs 60) par jour. « On pense à nos sœurs qui gagnent Rs 1 500 par mois. 448 millions d’enfants souffrent de malnutrition, 876 millions d’adultes sont analphabètes, et chaque jour, 30 000 enfants âgés de moins de 5 ans meurent de faim, de même qu’un million d’adultes. »
Selon Cassam Uteem, 20 % de la population mondiale possèdent 90 % de la richesse du monde. « Comment est-ce qu’on vaincra la pauvreté ? » s’est-il interrogé. Il faudra, dit-il, un partage des richesses équitable. « Dans la presse, on voit tout cela. Mères et filles vivent dans des conditions déplorables. À Valetta, Poste-de-Flacq: des familles vivent sans électricité, sans eau. À St-Hubert, sept familles vivent dans des longères.Le pays a fait d’énormes progrès sans doute, mais en même temps, il faut une politique définie, délibérée pour aider les pauvres à sortir de leur situation », soutient Cassam Uteem. Il est d’avis qu’il faut donner la parole aux pauvres : « Zot ki kone kouma manz ek la mizer. »
Pour sa part, le lord-maire, Daniel Laurent, a exprimé ses remerciements au Comité 17 0ctobre, qui est à l’origine de la tenue de la cérémonie. « Il est important de montrer notre solidarité vis-à-vis des autres dans le combat contre la misère. Cette journée est une occasion pour tout un chacun de s’associer pour aider les familles pauvres à sortir de la misère. Ces gens sont marginalisés et ont besoin du coup de main des ONG pour surmonter ce problème. Les ONG doivent améliorer la vie des pauvres. Certains n’ont pu profiter de la réussite économique. Nu tout bizin ensam fer ki ban dimoun la sorti la dan », a-t-il lancé.
Responsabilisation des parents
Barlen Vyapoory affirme, lui, que la réalité mauricienne fait qu’il est difficile pour nous d’accepter qu’il y ait des pauvres. « Mazorite ena lakaz, ena travay, ena loto,ena kont en bank, li difisil pu aksepte ki akote ena dimoun viv dan la mizer extrem », affirme le vice-Président. Il dit avoir organisé des réunions dans le cadre du projet LoveBridge pour soutenir une famille de huit personnes.
Selon Barlen Vyapoory il faut responsabiliser les parents. Il a mentionné les efforts consentis dans le but de venir en aide aux plus démunis. « Il y a la ZEP, le Marshall Plan, la Negative Income Tax, la National Empowerment Foundation et beaucoup d’autres projets ».
Éducation et transport gratuits
Le vice- Président indique que tout le monde a la possibilité de sortir de la pauvreté, avec l’éducation et le transport gratuits. Il ajoute que le pauvre doit y mettre du sien. Il considère que tout enfant doit se dire : « Si mo pran avantaz de seki ena a mo dispozisyon, mo kapav fer osi byen ki tou dimoun. Avek la lamp petrol kapav vinn lorea », dit-il. L’éducation demeure la solution majeure pour sortir de la misère. Commentant le taux du chômage, Barlen Vyapoory s’est interrogé sur le problème réel. « À Maurice, on a du chômage, mais on importe la main-d’œuvre étrangère. Est-ce à dire que les Mauriciens refusent de travailler ? »
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