Les émeutes de février 1999 ont constitué les moments les plus pénibles de son mandat à la State House, confie l’ancien président de la République Cassam Uteem. Profondément marqué par ces événements, il est revenu brièvement sur le sujet lors de la causerie qui s’est tenue à l’ICJM le lundi 19 février.
Attristé lors de l’annonce du décès du chanteur Kaya, Cassam Uteem a redouté l’évolution des événements par la suite. Ses craintes se sont avérées et la situation s’est dégradée dans diverses localités du pays.
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Aujourd’hui, 25 ans après, l’ancien président de la République regrette que l’enquête visant à faire la lumière sur les circonstances exactes de la mort de Kaya n’ait toujours pas abouti, et que la lumière n’ait pas non plus été faite sur ceux qui ont utilisé des lance-flammes pour incendier des maisons.
Vingt-cinq ans après, Cassam Uteem s’interroge, entre autres, sur le rôle joué par le Security Adviser de la police de l’époque, un étranger qui, selon lui, ne pouvait pas comprendre la société mauricienne et le drame qui se déroulait. Pour lui, ce poste ne peut être occupé que par un Mauricien.
Après avoir vécu les émeutes raciales de 1968, il s’est dit qu’il ne pouvait pas laisser le pays s’embraser et a contribué à désamorcer la situation en parlant aux émeutiers, tout comme le père Filip Fanchette et feu le cardinal Jean Margéot, entre autres. En plus de Roche-Bois, il s’est également rendu à la Résidence Kennedy.
Malgré tout ce qui a été fait depuis les émeutes, et malgré les années écoulées, Cassam Uteem est d’avis que de tels soulèvements pourraient se reproduire si des mesures plus appropriées ne sont pas prises pour lutter contre l’exclusion. Se référant à une étude réalisée quelques années avant les événements qui ont bouleversé le pays, il affirme que ce qui s’est produit était prévisible en raison des conditions de vie d’une partie de la population. « Ce qui s’est passé n’était pas totalement inattendu en raison de la pauvreté et de l’exclusion de certaines personnes », déclare-t-il. Un tel drame pourrait se reproduire si les conditions restent inchangées, et la situation risque d’être bien plus grave, estime-t-il.
« Le combat contre la pauvreté et l’exclusion est un problème essentiel. Il faut prendre des initiatives pour consolider l’unité du pays et trouver des moyens afin que ceux qui sont marginalisés rejoignent le mainstream », souligne l’ancien président de la République. Selon lui, d’importants efforts doivent être déployés pour sortir les familles de leur situation de pauvreté actuelle.
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