Tard, dans la soirée du vendredi 5 mars 2021, les résultats de 180 prélèvements sur les 300 effectués parmi les employés de SKC Surat sont tombés. Parmi, deux salariés ont été testés positifs à la COVID-19. Il s’agit d’un homme de 47 ans et d’un autre âgé de 24 ans. Cela porte à trois le nombre d’employés de l’entreprise infectés à vendredi soir, incluant celui dépisté dans la matinée.
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Le répit aura été de courte durée. Quelques semaines à peine après avoir détecté un cas local de COVID-19, voilà que trois autres ont été dépistés à vendredi soir, minuit. Il s’agit de trois employés de SKC Surat, entreprise spécialisée dans l’importation et la distribution de fruits et légumes. L’annonce a été faite par le ministère de la Santé dans un communiqué émis dans la soirée.
Tout a commencé lorsque le premier employé de la firme, un homme âgé de 44 ans a été testé positif dans la journée. La nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Cela a déclenché un branle-bas de combat. L’équipe chargée du Contact Tracing s’est lancée dans une véritable course contre la montre pour appeler toutes les personnes avec lesquelles le patient a pu être en contact.
Vendredi, plus de 300 personnes ont été soumises à un test PCR. Cela inclut des employés de SKC Surat ainsi que le personnel médical ayant examiné le premier patient. Les résultats de 180 prélèvements par écouvillon sont tombés dans la soirée. Parmi, 178 se sont révélés négatifs. Les deux autres cas positifs concernent un homme de 47 ans et un autre âgé de 24 ans. Ils sont tous deux asymptomatiques.
Les trois employés infectés ont été transférés dans un centre de traitement de COVID-19. Pour ce qui est des autres personnes ayant été en contact avec le patient de 44 ans et qui ont été repérées à travers le Contact Tracing, le ministère de la Santé les a placées dans des centres de quarantaine par mesure de précaution.
Les résultats d’environ 150 autres tests étaient attendus aux petites heures. Mais à l’heure où nous mettions sous presse, il y avait donc trois employés de SKC Surat testés positifs. Les analyses se poursuivent. Il en va de même pour l’exercice de Contact Tracing.
Exercice de traçage
Selon le Dr Catherine Gaud, immunologiste et Senior Advisor, l’équipe chargée du Contact Tracing a eu fort à faire vendredi parce que le premier patient, c’est-à-dire l’homme de 44 ans, a eu beaucoup de contacts, ce qui signifie qu’il y a pas mal de gens à appeler. Il y a aussi le fait que le patient a participé à un office religieux le dimanche 28 février 2021. C’est vers cette date qu’il a commencé à avoir ses premiers symptômes. Pour l’exercice de traçage, le Dr Gaud rassure que plusieurs équipes sont sur le pied de guerre, dont une mobilisée à l’usine où tous les employés ont été testés.
Un peu plus tôt vendredi, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, avait donné quelques détails sur le patient de 44 ans. Après s’être rendu au dispensaire, il a été dirigé vers l’hôpital Victoria de Candos parce qu’il présentait des symptômes de grippe et de fièvre. Il a été soumis à un dépistage à la COVID-19 au COVID Testing Centre. Test qui s’est révélé positif. L’homme a aussitôt été transporté au New ENT Hospital de Vacoas pour son traitement.
Comment a-t-il pu contracter le virus ? Le ministre de la Santé a indiqué que cela risque de prendre un peu de temps avant de comprendre comment il a pu être contaminé. Pour l’heure, l’une des hypothèses avancées est qu’il a pu être contaminé après avoir été en contact avec des produits alimentaires importés d’Afrique du Sud qui auraient été exposés au virus. Cette éventualité est évoquée parce que la personne n’a pas voyagé. Mais il faudra attendre les résultats des analyses.
« Nous devons voir avec les professionnels de santé s’il a pu être contaminé avec ces produits en provenance d’Afrique du Sud », a précisé le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui s’est fait vacciner vendredi au Sir Harilall Vaghjee Hall (voir texte plus loin). Il a déclaré qu’une enquête est en cours pour déterminer comment la contamination a pu avoir lieu.
Il a évoqué le risque qu’implique le fait que peu de temps s’écoule entre le moment où les produits alimentaires importés sont embarqués et celui où ils arrivent à Maurice, dans l’hypothèse où ils aient été exposés à un virus. Un exemple serait le trajet relativement court entre l’Afrique du Sud et Maurice. D’où l’annonce du chef du gouvernement quant à l’éventualité de décontaminer les produits alimentaires arrivant et qui auront passé un court laps de temps durant le trajet. « Mais tout dépendra de l’avis des services sanitaires », a toutefois nuancé le Premier ministre.
Il a tenu à faire ressortir que Maurice ne peut pas cesser d’importer des produits de l’Afrique du Sud à travers des vols cargo. « Les membres de l’équipage doivent respecter le protocole de sécurité », a-t-il soutenu.
Dans la foulée, Pravind Jugnauth tient à faire comprendre à la population, qui s’est habituée à un certain confort, qu’elle doit prendre conscience du fait que bien que la sécurité soit de mise, elle n’est pas à 100 %. Il insiste sur la nécessité d’observer les gestes barrières. Il a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation axée sur l’importance de porter un masque sanitaire, de se laver les mains et de respecter la distanciation physique autant que possible.
Dr Catherine Gaud : « Je pense plutôt qu’il y a un cas positif qui traîne dans la communauté »
« Il est peu probable que l’homme (patient de 44 ans ; NdlR) qui travaille dans une entreprise d’importation de fruits ait été contaminé par ces produits ou encore par des cartons d’emballage. » Tel était l’avis exprimé par le Dr Catherine Gaud dans la journée de vendredi, soit avant que les derniers résultats des tests ne tombent. « Je pense qu’il y a plutôt un cas positif qui traîne dans la communauté », avait-elle ajouté.
Avis partagé par le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé au ministère. « C’est rare que quelqu’un puisse être infecté après avoir manipulé des produits frigorifiés. Si tel est le cas, il faudra désinfecter l’entreprise. Pour moi, il est clair qu’il y a une personne qui est potentiellement positive au sein de la communauté qui infecte la population », avait-il affirmé sur Radio Plus.
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