Cartes de voeux : une tradition qui se perd ?

Saviez-vous que c'est en 1843 qu'a été envoyée la première carte de vœux ? L'Anglais John Calcott Horsley souhaitait présenter ses vœux à sir Henry Cole. Depuis, des milliards de cartes portant des illustrations de Noël ou du Nouvel an ont été expédiées à travers le monde.

Cette tradition vieille de plus de 150 ans est-elle sur le point de s'éteindre ? Les cartes de vœux se font de plus en plus rares dans les magasins et les bureaux de poste, remplacées par les courriers électroniques. Les moyens de communication qui sont considérés comme étant «faciles» à utiliser ont pris le dessus sur les cartes traditionnelles. Avec l’avancement de la technologie et la popularité croissante des réseaux sociaux, beaucoup de personnes préfèrent la facilité et choisissent d’envoyer un simple message via Facebook ou WhatsApp.

Plusieurs anciens employés de poste disent ainsi noter une baisse conséquente du nombre de cartes qui sont envoyées par voie postale ces dernières années.

Certains Mauriciens regrettent que le temps des cartes soit révolu. « Mo rapel ki lontan pandan sa bann lepok lane-la, mo ti inpasian pou retourn lakaz pou mo gete si mo bann kart inn vini », raconte Parveza.

Cette mère de famille confie avec nostalgie qu'envoyer des cartes à ses amis et ses proches était alors primordial. Les cartes de vœux avaient une importance majeure durant les fêtes car c’était un moyen de dire aux proches qui se trouvaient loin «que nous pensons à eux».

J’envoyais des douzaines de cartes chaque année et j’en recevais aussi plusieurs», indique-t-elle.

Vingt ans de cela, les cartes se vendaient, en effet, à chaque coin de rues. Mais aujourd’hui, elles ne se vendent que dans quelques librairies et supermarchés.

Cependant, il y a toujours des personnes à Maurice qui préfèrent la méthode traditionnelle aux messages virtuels, comme Keshav Porahoo et Sristi Torul, deux étudiants de l’université de Maurice.

J’avais l’habitude d’envoyer des cartes à mes amis de collège. Quand j’ai changé d’établissement en 2015, Sristi a été ma première amie. Quand j’ai reçu une carte de sa part à l’occasion du Nouvel an, je me suis senti chanceux», explique Keshav.

Sristi estime, elle, qu'envoyer et recevoir des cartes est quelque chose de vraiment exceptionnel. Elle est d'avis que quand on en reçoit une, on se sent important et spécial :

Je me sens  immédiatement ravie dès que je vois une lettre qui m’est adressée pendant la période de Noël ou le Nouvel an. Je suis encore plus heureuse quand je me rends compte qu’une personne a pris le temps de m’envoyer une carte remplie d’amour. »

Cela fait déjà trois ans que ces deux amis ont commencé cette tradition entre eux et ils encouragent les jeunes à s’y mettre car ils pensent que c’est une belle preuve d’affection.

Pour plusieurs d’entre nous, envoyer un simple texto ou un message sur Messenger ou WhatsApp reste un moyen facile pour envoyer ces vœux. Pour d'autres, les cartes resteront toujours le «meilleur moyen» de montrer son affection à quelqu’un.  Rédiger et poster une carte est pour eux un moyen de réchauffer le cœur de leurs correspondants. Alors à vos plumes ou claviers...A vous de faire votre choix.

Nangajo : une tradition vivace au Japon

Il existe un pays où la tradition de s’envoyer des cartes de vœux à la fin de l’année est toujours aussi vivace qu’auparavant : le Japon. Plus de trois milliards de cartes de vœux appelées « Nengajo » au pays du Soleil Levant sont envoyées chaque année par les Japonais. Malgré la forte utilisation des smartphones, tablettes et ordinateurs, les Nengajos ont toujours la cote. Les cartes de vœux restent populaires au Japon tout simplement parce qu’elles ont une plus forte valeur sentimentale que de simples vœux via des outils numériques. 

Mehryne Annooar