Faits Divers

Cartes de crédit de la Présidente : «Une polémique qui aurait pu être évitée», déclare le PMO

Ameenah Gurib-Fakim

La polémique entourant les cartes crédit allouées à la présidente de la République par Planet Earth Institute (PEI) ne laisse personne indifférent au sein de la classe politique. Le Bureau du Premier ministre n’est pas en reste.

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La controverse dans laquelle se retrouve la Présidence est une publicité dont le gouvernement se serait bien passé. Surtout à la veille des célébrations prévues pour la fête de l’Indépendance. Si on refuse d’utiliser le mot « embarras », un collaborateur du Premier ministre joint au téléphone jeudi, explique que « chacun doit après tout assumer ses responsabilités ». Cette même source lance un appel au bon sens : en cette période de célébration nationale, l’heure n’est pas à la polémique.

Il n’empêche que cette controverse constitue une aubaine politique pour l’opposition. Mardi, le chef de file du Parti travailliste à l’Assemblée nationale, Shakeel Mohamed, a annoncé une motion de blâme contre Ameenah Gurib-Fakim. « C’est après mûre réflexion, et après consultation avec le leader du PTr, que j’ai décidé de présenter cette motion », dit-il. Selon lui, depuis un certain temps, beaucoup de choses sont dites sur les relations d’affaires de la présidente « qui ont clairement empiété sur son rôle de chef d’État ».

Pour le député du no 3 (Port-Louis Maritime/Port-Louis Est), les révélations concernant l’utilisation des cartes de crédit par la présidente de la République, met les choses en perspective. « Deux jours après l’éclatement de l’affaire, je m’attendais à un communiqué de la Présidence, ou à un point de presse pour avoir des éclaircissements. Tout ce à quoi nous avons eu droit jusqu’à présent, c’est une déclaration qui dénonce la violation du secret bancaire. Cela ne doit pas servir à cacher la vérité », poursuit-il.

Shakeel Mohamed précise que c’est la première fois que la présidence fait l’objet d’une motion de blâme au Parlement. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que j’ai décidé de présenter cette motion », assure-t-il.

Le Mouvement militant mauricien s’invite aussi au débat. Le leader adjoint des mauves, Reza Uteem, soutient que son parti participera pleinement au débat si la motion est reçue. Il condamne sans réserve les liens entre Ameenah Gurib-Fakim et Planet Earth Institute. « Il ne faut pas oublier qu’elle est payée des fonds publics et qu’elle n’est pas supposée toucher de l’argent d’autres personnes », fait-il ressortir.

Milan Meetarbhan, juriste en droit constitutionnel, estime que c’est le Premier ministre qui dispose des moyens nécessaires pour faire partir un président. « Il faut une motion du Premier ministre qui doit être soutenue par une majorité simple. Par la suite, l’affaire est référée à un tribunal qui décide du sort du président en poste.»

 

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