Caroline Baya en lice pour le Prix littéraire René Depestre

• Elle est l’unique Mauricienne à figurer dans la sélection

Son premier roman, « D’un Cœur à l’Autre » fait partie de la sélection pour le Prix littéraire René Depestre, dont le lauréat sera annoncé en novembre prochain.

Coup d’essai, coup de maître pour Caroline Baya, âgée de 39 ans. Mère de quatre enfants, enseignante dévouée, et syndicaliste engagée, la Mauricienne est en lice pour le Prix littéraire René Depestre 2023, dont c’est la première édition, pour son premier roman intitulé D’un Cœur à l’Autre, une œuvre riche en émotions et en réflexions profondes. Le lauréat parmi les 47 finalistes sera annoncé le 18 novembre prochain, à Paris.

C’est en 2020, pendant le premier confinement mondial dû à la pandémie que Caroline Baya s’est attelée à l’écriture de son premier roman. C’était une façon pour elle, qui voue une passion à l’écriture depuis toute petite, d’exprimer et de partager ses pensées. D’un Cœur à l’Autre explore les thèmes de l’amour, de la violence, du suicide et de l’amnésie. C’est un témoignage poignant des épreuves que peut traverser une personne, ainsi que de sa capacité à trouver la lumière au bout du tunnel.

L’histoire se centre sur Emma, une femme dans la trentaine, dont la vie est bouleversée par une tentative de suicide qui la laisse amnésique. Elle se retrouve dans un état de fuite permanent du présent, cherchant refuge dans son passé. Cependant, elle découvre rapidement que son passé cache des secrets profonds et sombres. Mariée, mais sans aucun souvenir de son mariage, Emma réalise que pour avancer dans la vie, elle doit faire face à son passé et déterrer les mystères qui y sont enfouis.

En tant qu’écrivaine, Caroline Baya confie s’inspirer profondément de l’amour, explorant ses nuances et ses complexités tout en mettant en lumière les ombres du passé qui continuent de hanter le présent. Elle rappelle à ses lecteurs que le passé est inextricablement lié au présent et que, parfois, il est nécessaire d’affronter les démons qui nous hantent pour trouver la paix.

La violence est un autre thème important dans son roman. Caroline Baya cherche à faire comprendre que la violence peut être destructrice pour ses victimes et qu’il est essentiel de briser le silence et de chercher de l’aide pour se reconstruire.

C’est en août 2023 qu’elle a pris la décision d’inscrire son livre au Prix littéraire René Depestre. À sa grande surprise et fierté, son œuvre a été sélectionnée. Pour l’auteure mauricienne, c’est une reconnaissance. Elle ne manque pas de remercier les figures littéraires éminentes, telles que Rashida Belkacem et Marion Bauer, qui ont reconnu la valeur de son travail. 

Cette expérience lui ouvre de nouvelles portes dans le monde littéraire, laissant présager un avenir brillant pour elle. D’ores et déjà, elle envisage de partager avec le public les poèmes et autres textes qu’elle écrit depuis son plus jeune âge. 

L’autre passion de Caroline Baya est l’enseignement. Elle est enseignante au Mauritius Institute of Training and Development (MITD) depuis août 2008, où elle partage sa passion pour la communication avec ses étudiants. Son parcours est varié ; elle a touché à des domaines aussi divers que le journalisme, le mannequinat, et même la figuration dans des films de Bollywood. Elle a également prêté sa voix pour des publicités et des génériques de radio locale.

À 39 ans, Caroline Baya incarne l’idée que la créativité et l’expression artistique ne connaissent pas de limites. Son parcours inspirant, de l’enseignement à l’écriture, est une preuve vivante que l’art peut être une force puissante pour le changement et la guérison.

Qui est René Depestre ?

René Depestre est un poète, romancier et essayiste haïtien né le 29 août 1926 à Jacmel. Il est considéré comme l’une des figures les plus importantes de la littérature haïtienne. Son engagement politique lui a valu de vivre à Cuba comme exilé du régime de Duvalier pendant de nombreuses années. Il a été un des fondateurs de la maison d’édition Casa de las Américas. 

Il est surtout connu pour sa poésie, qui mêle le réalisme merveilleux, le surréalisme et la négritude. Il a reçu plusieurs prix littéraires, dont le Prix Renaudot en 1988 pour son roman Hadriana dans tous mes rêves, ainsi que le Prix du roman de la Société des gens de lettres, et le Prix du roman de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. En avril 2007, il a également été récompensé du Prix Robert Ganzo de poésie pour La rage de vivre, livre publié par les éditions Seghers.

René Depestre, qui a obtenu la nationalité française en 1991, vit actuellement en France.