« J'ai appris : si ou anvi respekte ene dimoune, ou bizin respecte so kiltir ek ou bizin respekte so langaz ». C’est ce qu’a déclaré le cardinal Maurice E. Piat lors de son homélie ce mercredi 1ᵉʳ février. Il officiait la messe commémorant le 188ᵉ anniversaire de l’abolition de l’esclavage en l'église Saint-Cœur-de-Marie à Petite-Rivière.
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Le cardinal Piat a souligné l'utilisation courante du Kreol Morisien dans notre quotidien.
« Une langue n'est pas qu'un sujet. C'est quelque chose qui nous touche au fond. La langue créole mérite un grand respect. 'Se langaz mama sa’. C'est pour cela que lors de l'introduction de la langue créole à l'église, 'kan mo tane passaz labib an kreol mo tousse' », a-t-il dit.
Revenant sur l’abolition de l'esclavage, le cardinal Piat a affirmé que c’est l'un des moments les plus importants de notre pays. « Cette célébration est au même rang que l'indépendance de notre pays. »
Le cardinal rappelle aussi un passage où « en 1986/1987, le père Roger Cerveau m'avait demandé d'écrire sur la question de créole à Mgr Jean Margéot ».
Il poursuit : « En 1996, j'avais pris la responsabilité du diocèse de Port-Louis. J'avais demandé aux laïcs de réfléchir. La première lettre pastorale portait sur le ‘malaise créole’. Lorsque j'ai été élevé évêque, il y avait des interviews dans la presse. Dans chaque interview, il y avait la question : pourquoi un créole n'a pas été élevé évêque de Port-Louis ? Pour comprendre la question créole, il faut comprendre la source de la souffrance qu'est l'esclavage. Il faut prendre au sérieux l'humiliation d'un peuple. »
« Dans mon milieu, le sujet était tabou. 'Pa ti koze sa ditou’. Cela m'a pris beaucoup de temps pour reconnaître cette pratique qui s'est déroulée dans notre pays. Je devais également apprendre que mes ancêtres avaient des esclaves. ‘Zot ine donne sa kalite souffrans la nou bane frère ek ser’. Je ne pouvais pas juger et condamner mes ancêtres sur les critères que nous avons établis aujourd'hui », a déclaré le cardinal Piat.
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