Une plainte a été enregistrée, le dimanche 1er mars, par Daniel Françoise, le directeur de la station d’épuration de la Central Water Authority (CWA), suite à un appel anonyme l’informant que plusieurs carcasses de poulet flottaient dans le réservoir de La Nicolière. L’enquête du sergent Raj Doolooa, a élucidé certaines négligences et délits commis par deux frères, héritiers du poulailler que possédait leur père, à Mont-Ida, Camp-de-Masque. Une charge de ‘trading without paying trade fees’, a été retenue contre eux.
Le sergent Raj Doolooa, responsable de l’Environmental Flying Squad, a pris moins de trois jours pour remonter la piste jusqu’aux frères Kodabux. Le mardi 3 mars, Ansar et Idriss Kodabux ont été interpellés par la police, suite à la confession d’un employé du poulailler. Ils auraient avoué aux enquêteurs qu’ils avaient l’habitude de déverser des carcasses de poulet, non comestibles, dans le ‘feeder canal’ non loin du poulailler.
« Des poulets morts, semblables à ceux retrouvés à La Nicolière »
Après avoir examiné tous les indices, du dimanche 1er au lundi 2 mars, les enquêteurs ont identifié ledit poulailler. « C’est ainsi que nous avons localisé le poulailler à Mont-Ida, situé près du ‘feeder canal’ de la Central Water Authority. Ce canal mesure trois mètres de large, traverse par Gaulette-Serrée et Bois-Claire, et se déverse dans le réservoir de La Nicolière », explique-t-il. « Étant donné que certains endroits du ‘feeder canal’ ne sont pas recouverts à Gaulette-Serrée, nous avons constaté que quelques carcasses de poulet étaient coincées entre une grille. Elles provenaient du poulailler des deux frères, situé à quelque 300 mètres ». C’est alors que le sergent Raj Doolooa s’est rendu discrètement sur le site, avec son équipe. « Nous avons fait une première inspection et avons constaté plusieurs failles. Il y avait des carcasses de poulet semblables à celles qui ont été retrouvées à La Nicolière. Plusieurs règlements n’étaient pas respectés », ajoute le sergent. Un policier a eu pour mission de passer une nuit dans les bois pour surveiller tout mouvement suspect.
Le poulailler actuellement fermé
Le mardi 3 mars, vers 8 heures, le sergent Doolooa, accompagné d’une équipe de vétérinaires du ministère, ont frappé à la porte du poulailler des frères Kodabux. À leur arrivée sur les lieux, il y avait uniquement un employé bangladeshi. « Interrogé, il m’a avoué que son patron et lui avaient déjà jeté plusieurs carcasses de poulet dans le ‘feeder canal’ », indique le sergent.
Les propriétaires ont ensuite été convoqués. Interrogé, un des frères a avoué que, deux mois de cela, il avait commis ce délit. Quant à l’autre frère, il nie toute implication dans cette affaire.Les enquêteurs prennent sa version avec des pincettes.
Ansar et Idriss Kodabux ont été conduits au poste de police, où leur déposition a été minutieusement enregistrée. La camionnette du suspect a été mis sous-scellés pour les besoins de l’enquête. Les deux suspects ont ensuite pu regagner leur domicile. Sauf que, pour l’instant, leur commerce est sous l’effet d’une suspension.
Le mercredi 4 mars, l’équipe de la police de l’Environnement s’est de nouveau rendue sur le site, à Mont-Ida. L’un des frères qui a avoué avoir jeté des carcasses de poulet dans le ‘feeder canal’, a participé à une reconstitution des faits. Les documents liés au permis d’opération de leur commerce ont été passés à la loupe.
Des aspects irréguliers du poulailler
L’enceinte du poulailler a été minutieusement inspectée. Les deux frères Kodabux élèvent quelque 4 500 poulets, sous un permis ayant été détenu par leur défunt père mais qui n’a pas été renouvelé. De plus, le bâtiment ne respecte pas les normes. « Selon les critères, un poulailler ne peut être situé à l’étage », explique le sergent. Les deux frères opéraient au rez-de-chaussée et au premier étage de leur bâtiment.
« Il y avait beaucoup de failles. Par exemple, il est demandé à un éleveur d’avoir un grand fossé sur leur propriété, avec de la terre à côté, afin de pouvoir enterrer les animaux morts, mais il n’y avait pas cela. Aussi, les tuyaux de tout-à-l’égout n’étaient pas aux normes et le bâtiment n’était pas bien aéré. Concernant la santé des animaux, il y avait plusieurs poulets morts, laissés sur place, lors de notre première visite, mais le lendemain, tout a été débarrassé par les propriétaires », explique-t-il. Une charge de ‘Trading without paying trade fees’ a été retenue contre les deux frères Kodabux.
L’Environmental Impact Assessment (EIA) pas aux normes
En examinant les documents requis concernant les activités des deux frères, les inspecteurs du ministère de l’Environnement ont constaté qu’ils ne possèdent pas de permis octroyé par le conseil de district de Flacq. Leur licence d’Environmental Impact Assessment (EIA) n’était pas à jour. Le commerce était au nom du père. Après son décès, les deux fils ont repris la barre. Selon les explications du préposé de la police de l’Environnement, quelqu’un qui élève 25 à 500 poulets doit détenir un permis octroyé par la collectivité locale de la région où il opère. Le permis coûte Rs 3 000 annuellement. Ceux qui élèvent entre 501 et 5 000 poulets doivent payer Rs 15 000 annuellement, et 5001 à monter, Rs 40 000. « Chaque éleveur doit détenir une licence EIA octroyée par le ministère de l’Environnement », explique-t-il.
D'autres poulaillers dans le viseur
Le sergent Doolooa souligne qu’il y a d'autres éleveurs qui sont dans le viseur de la police de l’Environnement. Plusieurs autres poulaillers ont été répertoriés », explique-t-il. Suite à une réunion, dans l’après-midi du vendredi 6 mars, avec le directeur du ministère de l’Environnement, une équipe a été constituée, en collaboration avec les différents conseils de district, le ministère de la Santé et les vétérinaires du ministère de l’Agriculture.
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