
Le Petroleum Pricing Committee se réunira début août. Si les économies réalisées grâce à un nouveau contrat d’approvisionnement alimentent l’espoir d’une baisse des prix des carburants, plusieurs facteurs – dont les tensions géopolitiques et le coût du fret – pourraient plaider pour le statu quo. Une décision scrutée de près par une population déjà fragilisée par l’inflation.
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Une baisse de 10 % des prix à la pompe est sur la table. Mais le statu quo reste une issue plausible. C’est l’alternative que devra trancher le Petroleum Pricing Committee (PPC) lors de sa réunion prévue au début d’août. Une décision d’autant plus attendue que les Mauriciens font face à une inflation persistante et à un pouvoir d’achat affaibli.
L’espoir d’une baisse est nourri, depuis plusieurs semaines, par la signature récente d’un contrat d’approvisionnement plus compétitif entre la State Trading Corporation (STC) et un nouveau fournisseur : OQ Trading Ltd. Cette entreprise publique, détenue par l’État d’Oman, a fait une offre nettement inférieure à celles de ses concurrents lors d’un appel d’offres international lancé en avril dernier. Résultat : jusqu’à Rs 1 milliard d’économies pour la STC.
Nouveau fournisseur
Selon un membre du conseil d’administration de la STC, ces économies proviennent d’un différentiel de plus de 22,9 millions de dollars entre l’offre d’OQ Trading Ltd et celle de l’ancien fournisseur, Sahara Energy. Le prix proposé par OQ Trading s’élève à environ 50,52 dollars la tonne métrique, bien en deçà des autres soumissionnaires. Le nouveau contrat, couvrant la période d’août 2025 à juillet 2026, porte sur l’achat de 210 000 tonnes métriques d’essence (MOGAS).
Malgré ces chiffres encourageants, plusieurs facteurs viennent compliquer la situation. « C’est vrai que la STC a fait des économies à hauteur d’un milliard de roupies. Mais entre-temps, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient se sont accentuées et maintiennent les cours du pétrole sur le marché international à des niveaux élevés », explique le membre du Board de la STC.
Il pointe aussi deux éléments défavorables. D’abord, dit-il, les prix Platts, qui servent de référence, n’ont que peu évolué. Puis, poursuit-il, le coût du fret maritime a subi une hausse significative, frôlant les 3 000 dollars par conteneur de 20 pieds. Cela réduit l’impact des économies réalisées.
Résultat, selon lui : malgré le nouveau contrat, la baisse réelle des coûts d’approvisionnement serait inférieure à 3 %. Or, selon les règles du PPC, un ajustement des prix n’est envisagé que lorsque la variation dépasse le seuil de 4 %. « Avec toutes ces augmentations, les économies que nous avons faites avec le nouveau contrat ne suffisent pas à faire baisser les prix », affirme le membre du conseil d’administration.
Pour lui, les consommateurs devront probablement se contenter d’un statu quo. « Une chose est certaine : il n’y aura pas d’augmentation. Mais une baisse semble peu probable au vu de l’état actuel des choses », admet-il.
Mais tous ne partagent pas ce point de vue. Un autre membre du conseil d’administration de la STC se montre plus optimiste. « La réunion du PPC est attendue cette semaine, soit après ce mercredi. Lors de cette rencontre, une baisse des prix des carburants sera annoncée », avance-t-il.
Selon ses prévisions, elle pourrait atteindre les 10 %, comme prévu dans les mécanismes de tarification en vigueur. « C’est le quota déjà établi par le PPC. Le pourcentage pourrait même évoluer si le ministre du Commerce intervient en faveur d’une baisse plus conséquente », ajoute-t-il.
Effet domino
Il souligne également que les marges dégagées grâce au contrat avec OQ Trading Ltd constituent un levier important pour amortir d’éventuelles hausses futures, mais aussi pour offrir un soulagement immédiat aux consommateurs. « Maintenant que les conditions sont propices, cette marge d’économie pourra être répercutée sur le consommateur local. Une baisse des prix à la pompe est donc attendue dès l’arrivée de la nouvelle cargaison en août », dit-il.
Les regards sont désormais tournés vers le PPC. Baissera, baissera pas ? La population, elle, espère une bouffée d’oxygène. Dans un climat économique marqué par un pouvoir d’achat sous pression, toute baisse des prix des carburants serait accueillie comme un soulagement. D’autant plus que cela aurait un effet domino sur les coûts de transport, ainsi que sur les prix des denrées alimentaires et de l’ensemble des produits de première nécessité.
Si la baisse venait à se confirmer, elle marquerait la première réduction significative depuis plusieurs mois. En revanche, si le PPC opte pour le statu quo, la déception sera à la hauteur des économies annoncées par la STC. Attendons le verdict…
Mois | Prix moyen du Brent (USD/baril) | Évolution mensuelle |
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Mars 2025 | 72,7 $ | -3,5 % |
Avril 2025 | 70,0 $ | -3,7 % |
Mai 2025 | 66,0 $ | -5,7 % |
Juin 2025 | 64,2 $ | -2,7 % |
Juillet 2025 | 68,2 $ (au 28 juillet) | +6,2 % |

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